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Les manifestants irakiens dénoncent le « comportement hostile » des milices pro-iraniennes

Faris al-Omran

Des Irakiens organisent une exposition de dessins le 9 novembre qui montrent les récentes manifestations dans le pays, près de la Place Tahrir à Bagdad. [Diyaruna]

Des Irakiens organisent une exposition de dessins le 9 novembre qui montrent les récentes manifestations dans le pays, près de la Place Tahrir à Bagdad. [Diyaruna]

Le comportement hostile des milices épaulées par l'Iran à l'égard des manifestants en Irak a soulevé la colère populaire, en particulier dans les provinces méridionales du pays.

Les manifestants rencontrés par Diyaruna ont expliqué que les « agents » de l'Iran en Irak ont recours à une violence excessive pour réprimer les manifestations qu'ils considèrent comme « une menace existentielle » pour le régime iranien et ses milices par procuration.

« Nos manifestations sont pacifiques et nous respectons la loi », a déclaré Hassan, un manifestant originaire de la province de Karbala qui a préféré ne pas se faire appeler par son nom complet.

« Les forces de sécurité nous protègent et nous coopérons mutuellement », a-t-il ajouté à Diyaruna.

Les Irakiens participent à des manifestations à Bagdad et dans plusieurs autres provinces du sud le 9 novembre pour exiger la fin du contrôle des milices et demander des réformes en profondeur dans le pays. [Diyaruna]

Les Irakiens participent à des manifestations à Bagdad et dans plusieurs autres provinces du sud le 9 novembre pour exiger la fin du contrôle des milices et demander des réformes en profondeur dans le pays. [Diyaruna]

En revanche, « les miliciens nous oppriment. Ils nous tuent et nous persécutent, et nous arrêtent illégalement parce qu'ils savent que nous manifestons contre leur domination », a-t-il poursuivi.

« Nous ne voulons plus qu'ils contrôlent notre destin. »

Menace pour l'existence du CGRI

Salam, un autre manifestant venu de la ville de Diwaniyah dans la province de Qadisiya, a expliqué que les « agents » de l'Iran voient ces manifestations comme une menace pour leur existence même et pour l'influence du Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI) d'Iran en Irak.

« C'est la raison pour laquelle ils nous repoussent avec violence et brutalité pour tenter de nous faire peur et de nous empêcher de continuer à manifester contre eux », a-t-il expliqué.

Ces manifestations sont le reflet d'un ressentiment croissant des Irakiens à l'égard des milices pro-iraniennes, a ajouté Salam.

« Ces groupes ont mis la main sur nos ressources et sont utilisés par le régime iranien pour enfoncer notre pays dans les crises et les problèmes dans la région », a-t-il ajouté.

L'Irak est un pays souverain et les manifestants refusent toute ingérence étrangère qui « leur dicte leur futur, alors qu'eux seuls devraient avoir le droit de le faire », a-t-il déclaré.

Pour le politologue et ancien député irakien Taha al-Lahibi, ces manifestations sont une réaction à la dégradation de la situation économique, la corruption généralisée, la médiocrité des services publics et l'absence de solutions radicales au problème du chômage.

« Les milices pro-iraniennes sont directement responsables d'avoir fabriqué ces crises et fait avorter les tentatives de les résoudre, parce qu'elles veulent faire plonger le pays dans un état constant d'agitation et l'empêcher de profiter de ses ressources », a-t-il ajouté.

Tout cela se fait « au service des intérêts iraniens », a-t-il déclaré à Diyaruna.

Ces milices « n'ont été bénéfiques en rien pour l'Irak parce qu'elles s'occupent uniquement de s'enrichir aux dépens du peuple irakien et de son économie », a-t-il ajouté.

Elles ont cherché à faire du pays « une arène d'l'influence de l'Iran qui favorise son agenda en créant un environnement instable en Irak et dans la région ».

Appels unifiés au changement

Toutes les couches de la société irakienne participent à ces manifestations, a poursuivi al-Lahibi. « Jeunes, femmes et enfants, tous brandissent des slogans patriotiques qui demandent un pays stable, indépendant de l'Iran et de l'emprise de ses milices ».

« Ce qui est remarquable, c'est la solidarité entre les manifestants et entre eux et l'armée et la police, ce qui reflète le respect de la loi et leur soutien à la légitimité de l'État », a-t-il estimé.

« L'état profond dans lequel l'Iran [le CGRI] tente de plonger le pays par l'intermédiaire ces milices s'effondre par suite du rejet de l'opinion », a expliqué le politologue Ahmed Shawqi.

Les manifestations actuelles, qui ne sont influencées par aucune composante, aucune ethnicité, aucun parti ni aucun symbole, sont uniquement fidèles à l'Irak et révèlent le large fossé qui existe entre le peuple irakien et ces milices, a-t-il précisé à Diyaruna.

Les Irakiens s'attachent maintenant à se débarrasser de cet « état profond » et à faire revivre leur patrie qui a été prise en otage par les milices épaulées par l'Iran, a-t-il poursuivi.

Ils souhaitent reconstruire « un nouvel avenir radieux pour leur pays, fait de sûreté et de prospérité, où aucun hors-le-loi ne puisse survivre », a-t-il encore expliqué.

Et de conclure en affirmant que le régime iranien ne résistera pas longtemps face aux revendications populaires en faveur de la liberté et de la paix.

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