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Manifestations

Des fuites dans une agence d'espionnage iranienne révèlent une « vaste » emprise en Irak

AFP

Des articles parus dans les médias sur une mine d'informations provenant de documents des renseignements iraniens ayant fait l'objet d'une fuite montrent la profondeur de l'influence de l'Iran en Irak, où les manifestants accusent Téhéran de s'ingérer et d'exercer une forte influence. [Diyaruna]

Des articles parus dans les médias sur une mine d'informations provenant de documents des renseignements iraniens ayant fait l'objet d'une fuite montrent la profondeur de l'influence de l'Iran en Irak, où les manifestants accusent Téhéran de s'ingérer et d'exercer une forte influence. [Diyaruna]

Des rapports du lundi 18 novembre concernant une mine de renseignements dévoilés par une fuite de documents iraniens soulignent la portée de l'influence iranienne en Irak, où les manifestants accusent Téhéran d'ingérence et de forte influence dans les affaires de leur pays.

Le New York Times et The Intercept ont indiqué que les centaines de documents provenant du ministère iranien des Renseignements et de la Sécurité présentaient une image claire de l'influence de l'Iran en Irak, montrant les avances réalisées au sein des renseignements militaires irakiens.

Ces rapports ont permis de confirmer le sentiment des manifestants de Bagdad et du sud du pays qui s'opposent à l'actuel gouvernement et ses soutiens en Iran.

« L'iran intervient dans notre pays », a déclaré une manifestante. « Mais c'est nous, le peuple, qui décidons. »

Des partisans irakiens de l'alliance Fatah, une coalition de groupes de miliciens appuyés par l'Iran, écoutent un discours de Hadi al-Amiri (photo), le chef de l'Organisation Badr épaulée par l'Iran et leader de l'alliance Fatah, lors d'un rassemblement de campagne à Bagdad, le 7 mai 2018, à l'approche des élections législatives d'Irak. [Ahmad al-Rubaye/AFP] 

Des partisans irakiens de l'alliance Fatah, une coalition de groupes de miliciens appuyés par l'Iran, écoutent un discours de Hadi al-Amiri (photo), le chef de l'Organisation Badr épaulée par l'Iran et leader de l'alliance Fatah, lors d'un rassemblement de campagne à Bagdad, le 7 mai 2018, à l'approche des élections législatives d'Irak. [Ahmad al-Rubaye/AFP] 

Cette manifestante, une Irakienne, a souligné que l'Iran était touché par sa propre vague de protestations depuis vendredi, déclenchée par une forte hausse des prix de l'essence.

« L'étincelle née en Irak a atteint l'Iran », a-t-elle ajouté.

Les rapports détaillent l'ingérence

Le New York Times et The Intercept ont expliqué avoir épluché près de 700 pages de rapports écrits principalement en 2014 et 2015, reçus d'une source anonyme.

Cette source avait indiqué vouloir « révéler au monde ce que fait l'Iran dans mon pays, l'Irak ».

Les médias ont indiqué que ces documents divulgués « offrent une photo précise de l'agressivité avec laquelle Téhéran s'efforce de s'ingérer dans les affaires irakiennes, et le rôle unique du général (Qassem) Soleimani ».

Soleimani, qui dirige la force al-Qod du Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI-FQ), est la cheville ouvrière de Téhéran en Irak, où il se rend fréquemment durant les périodes d'agitation politique.

L'Iran cherchait un « État client »

L'Iran et l'Irak se sont affrontés dans une guerre dévastatrice de 1980 à 1988 et étaient encore des ennemis féroces lors du règne du dictateur Saddam Hussein.

De nombreux dissidents irakiens avaient durant ces années cherché refuge en Iran, mais étaient retournés à la vie politique à Bagdad après sa chute en 2003.

L'Iran entretient donc des liens étroits avec la nouvelle génération de responsables politiques irakiens et a aidé à former les acteurs militaires, notamment le réseau paramilitaire des Forces de mobilisation populaire (FMP).

C'est également un important partenaire commercial, qui vend une électricité et un gaz naturel essentiels pour compléter le secteur de l'électricité en plein marasme en Irak, ainsi que des marchandises allant des fruits aux tapis et aux voitures.

L'Iran a utilisé d'intenses campagnes de renseignement pour conserver cette forte influence, ont rapporté le NYT et The Intercept.

Ses objectifs majeurs étaient « d'empêcher l'Irak de s'effondrer et d'empêcher l'émergence d'un Kurdistan indépendant, entre autres visées stratégiques ».

Mais « l'objectif principal », conclut le rapport du NYT, était de « maintenir l'Irak dans le rôle d'un État client de l'Iran et de s'assurer que les factions politiques fidèles à Téhéran restent au pouvoir ».

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