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L'Irak veut resserrer ses liens avec la France par une coopération militaire et économique

Khalid al-Taie

Le président irakien Barham Saleh rencontre le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian le 17 octobre pour parler des relations bilatérales. [Photo fournie par les services de la présidence irakienne]

Le président irakien Barham Saleh rencontre le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian le 17 octobre pour parler des relations bilatérales. [Photo fournie par les services de la présidence irakienne]

Les milieux irakiens espèrent que la visite prévue du président français Emmanuel Macron en Irak ce mois-ci renforcera les liens avec la France et augmentera ses investissements économiques en Irak.

Les deux pays souhaitent mettre en place une forte coopération bilatérale dans les secteurs de la sécurité, de l'armement, de l'investissement et du développement, indiquent des observateurs à Diyaruna.

Le climat positif entre les deux pays, qui a été cimenté durant la guerre contre « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS), est la clé d'un partenariat durable et de grande portée, ont-ils déclaré.

Les Irakiens sont reconnaissants envers le rôle joué par la France dans la lutte contre l'EIIS, a rapporté Issam al-Fayli, professeur de sciences politiques à l'université al-Moustansiriyah de Bagdad.

Un commandant militaire français lors d'un exercice d'entraînement pour la 6e division de l'armée de terre irakienne, conduit sous la supervision des forces françaises le 27 juin. [Photo fournie par le ministère irakien de la Défense]

Un commandant militaire français lors d'un exercice d'entraînement pour la 6e division de l'armée de terre irakienne, conduit sous la supervision des forces françaises le 27 juin. [Photo fournie par le ministère irakien de la Défense]

« Les racines des relations entre les Irakiens et les Français sont profondes et ont été renforcées grâce à la présence de la France aux côtés des Irakiens dans leur guerre contre le terrorisme », a-t-il expliqué à Diyaruna.

Malgré la cruauté de la guerre et de ses effets, cette relation forte a résisté à l'épreuve du temps, ce qui, selon al-Fayli, « est un facteur essentiel pour le lancement d'un partenariat multiformes qui sera stable et durable ».

Un meilleur partenariat grâce à des accords

Certains aspects de ce partenariat peuvent être affinés au cours de la visite de Macron sous la forme d'accords et de protocoles d'accord, a-t-il précisé, notamment dans le cadre de la lutte en cours contre les groupes terroristes.

« Nous entretenons déjà une collaboration fructueuse à cet égard, mais nous espérons que la visite du président Macron aboutira à des accords bilatéraux qui contribueront à renforcer les capacités technologiques de nos services de sécurité en matière de communications, de surveillance et de suivi », a déclaré al-Fayli.

Il a souligné l'importance des échanges de renseignements sur les déplacements des extrémistes, en plus des efforts en cours pour améliorer les capacités de défense de l'armée irakienne et protéger les frontières du pays.

Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian s'est également rendu à Bagdad le 17 octobre et s'est entretenu avec des hauts fonctionnaires de plusieurs sujets, dont la collaboration en matière de sécurité et de lutte contre le terrorisme.

La France a porté assistance à l'Irak et l'a aidé à retrouver plus de sécurité, a déclaré à Diyaruna Ahmed al-Charifi, expert irakien en sécurité.

Il a expliqué qu'en dépit des coûts élevés de ses raids aériens en Rafale, Paris n'a pas hésité ni retardé sa réponse à la demande de soutien de l'Irak, et ses frappes contre les bastions du terrorisme ont été douloureuses, a-t-il poursuivi.

« Le gouvernement français soutient aujourd'hui les plans de l'Irak pour renforcer ses institutions de sécurité dans la guerre contre le terrorisme afin qu'il puisse défendre sa souveraineté nationale et maintenir la paix », a déclaré al-Sharifi.

« Les accords de partenariat stratégique au niveau militaire doivent avoir pour but d'améliorer nos systèmes de défense et de combat en termes d'armement, d'approvisionnement et de soutien logistique et technique, ainsi que de formation des ressources humaines », a-t-il déclaré.

De même, les opportunités économiques et d'investissement doivent être discutées, car l'Irak vient de sortir d'une guerre qui a épuisé ses infrastructures, et le pays a maintenant besoin d'un soutien important de ses amis et alliés, en particulier la France, a-t-il ajouté.

Optimiste quant à la visite

Les responsables des deux pays espèrent accroître les échanges commerciaux annuels entre les deux pays, les exportations françaises vers l'Irak s'élevant actuellement à 300 millions d'euros (332 millions de dollars), tandis que les exportations irakiennes de pétrole vers la France sont estimées à 480 millions d'euros (534 millions de dollars).

Les investissements français en Irak s'élèvent à 270 millions d'euros (300 millions de dollars).

La France a alloué 455 millions d'euros pour soutenir la reconstruction en Irak, dont 430 millions sous forme de prêts et 25 millions sous forme d'aide destinée aux services dans les villes libérées.

La France n'a pas abandonné l'Irak dans les moments les plus difficiles et l'a soutenu jusqu'à la défaite de l'EIIS, a déclaré Hassan Shabib al-Sabaawi, membre du conseil provincial de Ninive.

« Les Français ont toujours soutenu l'Irak, et leur aide à la construction de notre armée et des villes détruites par le terrorisme en est la meilleure preuve », a-t-il affirmé à Diyaruna.

« Nous sommes optimistes quant à la visite du président français et la considérons comme le reflet de l'intérêt continu de son gouvernement à soutenir notre pays », a conclu Aruna.

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