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Kirkouk encourage les familles déplacées à rentrer

Khalid al-Taie

Un convoi quitte un camp de déplacés en Irak pour rentrer dans le district d'al-Hawija, dans la province de Kirkouk, le 28 février 2018. [Photo fournie par le ministère irakien des Migrations et des Déplacements]

Un convoi quitte un camp de déplacés en Irak pour rentrer dans le district d'al-Hawija, dans la province de Kirkouk, le 28 février 2018. [Photo fournie par le ministère irakien des Migrations et des Déplacements]

Les autorités de Kirkouk s'efforcent de mettre fin à la crise des déplacements dans la province par le biais d'une série de mesures incitatives qui encouragent au retour volontaire des déplacés internes (DI).

Ces deux dernières années, les autorités locales de la province ont facilité le retour de près de 80 % de la population du district d'al-Hawija, a expliqué à Diyaruna le directeur des médias Marwan al-Ani.

Ce district a une population totale d'environ 100 000 personnes, a-t-il précisé.

Les habitants sont également rentrés dans des localités plus petites d'al-Hawija, comme al-Zab, al-Abbasi, al-Riyadh, al-Rashad, a-t-il ajouté, ainsi que dans plusieurs parties des districts de Daqouq et d'al-Dibis.

« Nous avons de ce fait fermé trois des sept camps de DI, Laylan 1 et 2 et le camp de Yahyawa, qui ne sont désormais plus utilisés en raison du retour de leurs occupants dans leurs foyers », a-t-il poursuivi.

Amélioration de la sécurité

Les efforts visant à faire rentrer les familles dans leurs foyers dans la province de Kirkouk avancent conformément aux principes du gouvernement et à la stratégie nationale de maintien de la stabilité dans toutes les villes libérées de l'EIIS, a indiqué al-Ani.

« En tant que gouvernement local, nous remplissons nos obligations de rétablir les services publics qui avaient été endommagés par le terrorisme pour créer un environnement propice pour la population déplacée de Kirkouk », a-t-il ajouté.

La remise en état des infrastructures et des services permettra à la population qui rentre de se réinstaller dans ses localités et d'empêcher toute migration inverse vers les camps de DI, a-t-il expliqué.

« Nous travaillons aussi avec les forces de sécurité pour assurer la protection intégrale des zones libérées, parce que la sécurité est un facteur essentiel d'une vie normale dans n'importe quelle région », a-t-il ajouté.

Outre sa population déplacée, Kirkouk abrite également des milliers de DI originaires des provinces voisines, notamment Diyala, Salaheddine et Ninive, a indiqué al-Ani.

« Leur retour est une priorité essentielle du gouvernement local », a-t-il précisé.

Par ailleurs, le gouvernement irakien étudie les moyens de faciliter le retour volontaire par phases des familles déplacées à l'aide de prêts, d'indemnités et d'autres incitations financières qui les aideront à reconstruire leurs maisons.

De nombreux obstacles subsistent

L'effort visant à mettre un terme à la crise des déplacements dans Kirkouk se heurte toutefois à de nombreux obstacles, car des dizaines de villages et de bourgades ont été complètement détruits par l'EIIS.

« Dans plus de 116 villages, sans compter le centre d'al-Multaqa, tout a été complètement détruit durant la guerre contre le terrorisme », a expliqué Maan al-Hamdani, membre du conseil provincial de Kirkouk.

Cela inclut les maisons, les fermes et les infrastructures, a-t-il précisé.

Près de 70 000 personnes originaires de ces villages vivent aujourd'hui dans des camps de déplacés, a-t-il poursuivi, et les autres vivent dans des locations provisoires ou chez des proches à Kirkouk.

Les autorités locales estiment qu'il faudrait environ un milliard de dollars pour reconstruire ces villages, a-t-il ajouté, avec des fonds alloués à de nouveaux projets de logements, d'infrastructures et de services, notamment une centrale hydraulique, un réseau d'électricité, des écoles et des hôpitaux.

Les responsables de Kirkouk organisent actuellement des réunions avec des organisations internationales et les représentants des pays bailleurs de fonds pour discuter des moyens de venir en aide à la province et l'aider à couvrir les coûts de sa reconstruction, a-t-il poursuivi.

Les villages impactés s'étirent sur une zone de 180 kilomètres, des confins du district d'al-Dibs au nord-ouest de Kirkouk au district d'al-Douz dans la partie occidentale de la province, la plus vidée de ses habitants, a-t-il précisé.

« La plus grande majorité de cette population sont des fermiers qui ont perdu leurs moyens de subsistance », a-t-il indiqué, soulignant qu'ils bénéficieront d'une aide pour aider à restaurer leurs terres et lancer de nouveaux projets agricoles.

Al-Hamdani a fait part d'inquiétudes concernant le fait que si les habitants d'origine ne rentrent pas dans ces communautés, les résidus de l'EIIS pourraient établir une présence dans ces régions, qui leur serviraient alors de plateformes de lancement de nouvelles attaques.

Aide alimentaire et soutien

Le ministère des Migrations et des Déplacements s'efforce de faciliter le retour volontaire de tous ceux qui avaient été contraints d'abandonner leurs maisons pendant le règne de l'EIIS.

Cela comprend toutes les personnes déplacées de la province de Kirkouk, a poursuivi Ali Jahankir, directeur général du département des affaires de branche au ministère.

« Nous mettons à leur disposition des bus et une aide logistique afin qu'ils puissent rentrer en toute sécurité », a-t-il indiqué à Diyaruna.

« Nous continuons de suivre leur situation après leur installation, et leur apportons de l'aide en nourriture et en aide humanitaire ainsi que des dons pour qu'ils puissent repartir de l'avant », a-t-il expliqué.

Les effort déployés pour aider les DI à rentrer dans leurs foyers avancent à Kirkouk, où « de grands nombres de familles ont été encouragées à rentrer volontairement et mènent désormais une vie normale », a-t-il ajouté.

« Quant à ceux qui sont encore déplacés, nous travaillons à leur fournir tous les besoins essentiels et resterons à leurs côtés jusqu'à ce que les conditions propices à leur retour soient en place », a conclu Jahankir.

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