Les enseignants syriens protestent contre la suspension de l'aide et la dégradation de la situation à Idlib, mettant en garde que le processus d'enseignement pourrait connaître un coup de frein dans les régions de la province qui échappent encore au contrôle du régime.
Un groupe d'enseignants ont manifesté le 19 octobre lors d'un rassemblement organisé par la Direction de l'enseignement à Idlib, en coopération avec l'Union générale des enseignants, pour exiger la reprise de l'aide.
Ces derniers mois, les organisations internationales, régionales et locales ont arrêté d'apporter le soutien nécessaire à la conduite du processus éducatif, dans un contexte de forte augmentation du nombre d'étudiants et de fortes tensions sécuritaires.
Le militant d'Idlib Moussab Assaf a expliqué à Diyaruna que les enfants syriens d'Idlib et aux confins de la province de Hama, qui échappent encore au contrôle du régime syrien, risquent d'être privés d'un accès à l'éducation pour l'année scolaire en cours.
L'afflux d'environ 100 000 nouveaux élèves déplacés des régions du sud rural d'Idlib et des confins de Hama, où sont récemment entrées l'armée du régime et ses milices affiliées, rend impossible leur absorption dans les écoles qui restent ouvertes, a-t-il expliqué.
« De plus, la situation sécuritaire et les bombardements et les frappes aériennes incessantes ne permettent pas aux élèves de fréquenter régulièrement l'école », a-t-il poursuivi.
« La principale raison pour laquelle cette année scolaire pourrait être perdue et le processus d'éducation pourrait s'arrêter à Idlib est la suspension de l'aide pour les écoles », a-t-il ajouté.
Les salaires des enseignants ont été suspendus, ainsi que les fonds nécessaires pour acheter les fournitures nécessaires pour poursuivre l'année, a-t-il ajouté.
Des bénévoles comblent les lacunes
Dans certaines zones, les enseignants continuent de travailler bénévolement, mais « la situation est intenable, parce qu'ils finiront bien par devoir trouver un emploi rémunéré », a expliqué Assaf.
L'arrêt du soutien a entraîné la suspension de la publication des manuels et de l'équipement des quelques écoles restantes, qui actuellement « ne dépassent pas cent » sur un total de plus de 1100 écoles dans la province d'Idlib.
Certains militants tentent de construire des écoles à l'intérieur des camps de déplacés dans des conditions très difficiles, mais ces écoles manquent des fournitures les plus élémentaires et les salles de classe sont surpeuplées, a-t-il ajouté. De plus, les élèves ne sont pas séparés selon leurs groupes d'âge ou leurs niveaux scolaires.
« Ces militants s'efforcent de maintenir les élèves dans un cadre scolaire, même réduit au minimum, plutôt que de les voir totalement coupés de l'éducation », a conclu Assaf.