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L'Irak entame la phase 2 de la reconstruction de la cité antique de Nimroud

Khalid al-Taie

Cette photo montre une partie des destructions causées dans la cité antique de Nimroud, dans la province de Ninive, par l'EIIS. [Photo fournie par le ministère irakien de la Culture]

Cette photo montre une partie des destructions causées dans la cité antique de Nimroud, dans la province de Ninive, par l'EIIS. [Photo fournie par le ministère irakien de la Culture]

Le 24 octobre, le gouvernement irakien a annoncé le début de la seconde phase d'un projet de restauration de la cité antique de Nimroud, transformée en un champ de ruines par « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS).

Les travaux du projet avaient débuté en juillet 2017 avec le soutien de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO).

La première phase comportaient des études sur les dommages infligés au site et la mise sur pied d'une équipe de spécialistes irakiens de la maintenance et de la restauration.

Elle portait également sur la conservation et l'archivage du patrimoine culturel de la cité, en coopération avec la Smithsonian Institution américaine.

Des archéologues irakiens en août 2017 lors d'une formation destinée à améliorer leurs compétences pour la réhabilitation des antiquités récupérées dans la cité antique de Nimroud. [Photo fournie par le ministère irakien de la Culture]

Des archéologues irakiens en août 2017 lors d'une formation destinée à améliorer leurs compétences pour la réhabilitation des antiquités récupérées dans la cité antique de Nimroud. [Photo fournie par le ministère irakien de la Culture]

La seconde phase verra la restauration du palais situé au nord de la cité, le « Palais de Nimroud ».

L'EIIS avait affirmé s'en être pris à Nimroud, fondée au XIIIe siècle et devenue la capitale de l'empire assyrien, ainsi qu'à d'autres sites antiques, pour supprimer les idoles, interdits selon son interprétation extrême de l'Islam.

Mais cela n'avait toutefois pas empêché l'EIIS de piller et de vendre des artefacts supposément interdits pour financer ses opérations.

« On assiste à une sérieuse volonté nationale et internationale de restaurer la cité antique de Nimroud », a expliqué à Diyaruna Ahmed Qassim al-Jumaa, professeur d'archéologie à l'université de Mossoul, mardi 29 octobre.

Il existe néanmoins des défis importants, a-t-il expliqué, le plus sérieux étant « la destruction massive du site, qui a affecté la plupart de ses structures, notamment les taureaux ailés, la ziggourat, les palais assyriens du roi Assurnasirpal II, et les anciennes portes ».

« Restaurer la cité dans l'état où elle se trouvait ne sera pas une tâche facile et pourra nécessiter beaucoup de temps, une expertise internationale et un soutien technique continu », a ajouté al-Jumaa.

Des plans scientifiques soigneusement élaborés sont nécessaires pour redonner au site son importance historique, a-t-il poursuivi.

Destructions systématiques

Entre 2014 et 2015, la cité antique de Nimroud avait souffert des destructions systématiques opérées à trois reprises par l'EIIS.

Les militants de l'EIIS avaient utilisé des barils d'explosifs pour faire sauter les édifices antiques du site, ainsi que des bulldozers et des pelleteuses électriques pour démolir les fresques murales, les statuts et des monuments archéologiques uniques.

En plus de cette cité historique, de nombreux sites archéologiques de Ninive avaient été vandalisés par les militants lorsqu'ils contrôlaient la province.

Ces destructions consistaient en « une oblitération systématique, affichant une hostilité et une haine sans précédent », a précisé al-Jumaa.

« La province cherche aujourd'hui à raviver son patrimoine humain, mais les mesures prises en faveur de la reconstruction ne sont pas encore au niveau souhaité », a-t-il ajouté.

Mais des progrès ont été faits concernant l'excavation, a-t-il poursuivi.

« Après la libération, des missions d'exploration étrangères ont commencé à revenir et une mission allemande travaille actuellement en étroite collaboration avec des archéologues irakiens sur le site du sanctuaire de Nabi Yunus, dans l'est de Mossoul, pour en extraire les trésors archéologiques datant de l'époque assyrienne », a-t-il conclu.

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