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Criminalité et Justice

Un groupe syrien des droits de l'homme condamne la Russie pour la mort de civils

Waleed Abou al-Khair au Caire

Deux bébés sont évacués du site d'une frappe aérienne russe dans la ville de Maarat al-Numan, dans la province d'Idlib, le 22 juillet. [Photo fournie par le Réseau syrien des droits de l'homme]

Deux bébés sont évacués du site d'une frappe aérienne russe dans la ville de Maarat al-Numan, dans la province d'Idlib, le 22 juillet. [Photo fournie par le Réseau syrien des droits de l'homme]

Dans un rapport publié le 30 septembre, date du quatrième anniversaire de l'intervention militaire russe dans le conflit syrien, le Réseau syrien des droits de l'homme (SNHR) condamne la Russie pour avoir commis « des centaines de crimes de guerre » en Syrie.

Du fait de ses actions, la Russie ne peut être impliquée dans un quelconque processus politique ou de reconstruction en Syrie, a expliqué ce rapport de 40 pages, soulignant que l'intervention militaire russe a entraîné la mort de 6 500 civils.

La Russie ne s'est pas excusée pour ces morts, et n'a pas indemnisé les familles des victimes, poursuit ce rapport, soulignant qu'elle a au contraire continué de nier le bombardement d'hôpitaux, d'installations de la défense civile et de quartiers résidentiels.

Le rapport réfute les déclarations russes selon lesquelles elle ne serait intervenue dans le conflit que pour le seul bien du peuple syrien, a expliqué cette semaine à Diyaruna l'avocat syrien Bashir al-Bassam.

Une ambulance endommagée lorsqu'une frappe aérienne a touché un centre de la Défense civile syrienne dans le village de Sufohon, dans la campagne du sud d'Idlib, la mettant hors service. [Photo fournie par la Défense civile syrienne]

Une ambulance endommagée lorsqu'une frappe aérienne a touché un centre de la Défense civile syrienne dans le village de Sufohon, dans la campagne du sud d'Idlib, la mettant hors service. [Photo fournie par la Défense civile syrienne]

Un membre des Casques blancs parmi les décombres d'un camp de déplacés dans la campagne d'Idlib détruit par des frappes aériennes russes. [Photo fournie par la Défense civile syrienne]

Un membre des Casques blancs parmi les décombres d'un camp de déplacés dans la campagne d'Idlib détruit par des frappes aériennes russes. [Photo fournie par la Défense civile syrienne]

Il a souligné le grand nombre de civils, notamment de femmes et d'enfants, tués par des missiles et des armes russes alors que les forces russes interviennent dans ce conflit en soutien au régime brutal du président syrien Bachar al-Assad.

Ce rapport couvre la période allant du 30 septembre 2015, date de l'intervention militaire russe en Syrie en soutien au régime, au 30 septembre 2019.

Plus de 6 500 victimes civiles

Selon des preuves rassemblées par des militants syriens sur le terrain, indique ce rapport, les forces russes ont tué 6 686 civils ces quatre dernières années, parmi lesquels 1 928 enfants et 908 femmes

Des personnels médicaux et des journalistes comptent au nombre des personnes tuées par les frappes russes, selon ce rapport, précisément 107 infirmiers et 21 membres des médias.

Selon ce rapport, a souligné al-Bassam, le plus grand nombre de victimes a été enregistré dans la province d'Alep, suivies de celles d'Idlib et de Deir Ezzor.

Ce rapport précise également que les forces russes ont bombardé « au moins » 1 083 installations vitales protégées par les conventions internationales en temps de guerre, notamment 201 écoles et 190 centres médicaux, a-t-il poursuivi.

Le rapport documente également 236 cas dans lesquels les forces russes ont fait usage de bombes à fragmentation, pourtant interdites par les conventions internationales, ainsi que 125 cas d'utilisations d'armes incendiaires.

Ces chiffres viennent contredire les déclarations trompeuses et les articles parus dans les médias publiés par les autorités russes ou pour leur compte, qui affirment que la Russie est uniquement engagée pour tuer des terroristes et aider le peuple syrien, indique ce rapport.

Il souligne que le ministère russe de la Défense « annonce ses opérations et les résultats de ses frappes aériennes dans les termes les plus généraux et les moins précis, affirmant à plusieurs reprises qu'il a neutralisé des milliers d'activistes terroristes ».

Mais en publiant ces informations, il ne précise toutefois pas les lieux et n'identifie pas l'organisation terroriste en question, ajoute le rapport du SNHR.

Lourd tribut payé par le peuple syrien

Al-Bassam a indiqué que ce rapport réfute les déclarations de la Russie selon lesquelles elle serait intervenue en Syrie pour porter secours au peuple syrien, indiquant clairement que son principal objectif était de soutenir le régime et de protéger ses propres intérêts économiques et politiques en Syrie.

Elle le fait aux détriments du peuple syrien, « sans se soucier des conséquences ni des pertes en vies humaines », a-t-il ajouté.

La Russie est également responsable des déplacements en masse de civils, selon ce rapport, avec plus de 600 000 civils déplacés lors des récentes opérations militaires, et un total de 3,3 millions de civils déplacés par suite de ses actions.

Al-Bassam a indiqué que les militants des droits de l'homme comptent faire passer leurs résultats au niveau international et aux Nations unies pour tenter d'exposer au grand jour les contrevérités russes.

Il a souligné que la Russie fournit au régime syrien des armes et du matériel militaire qui lui permettent de poursuivre les combats.

Elle apporte également à la Syrie un soutien politique à l'étranger, et a utilisé son droit de veto à treize reprises pour bloquer les résolutions des Nations unies condamnant le régime syrien, a-t-il ajouté.

« Nous ne pouvons nous fier à un processus de règlement politique parrainé ou supervisé par les Russes qui ont, depuis les premiers jours, soutenu le régime syrien dans ses opérations brutales et ses crimes contre l'humanité, en utilisant à treize reprises son droit de veto aux Nations unies », a déclaré le président du SNHR Fadel Abdoul Ghany en présentant ce rapport.

« La Russie est impliquée dans des crimes de guerre et doit demander pardon pour ces crimes, réparer ce qui a été détruit, indemniser les victimes et arrêter de soutenir la dictature dynastique d'une seule famille et Syrie », a-t-il conclu.

« Ce n'est qu'ensuite que nous pourrons discuter d'une transition politique vers la démocratie, de droits de l'homme, de reconstruction et de la stabilité de la Syrie et de sa société. »

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2 COMMENTAIRE (S)
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Qui a fait cela à la Syrie?

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La Russie

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