Les attaques contre les forces du régime syrien se sont intensifiées récemment dans la province méridionale de Daraa, a déclaré un activiste local à Diyaruna.
Mercredi 17 juillet, un engin explosif improvisé (EEI) a visé un convoi transportant des membres de la 4ème division de l'armée syrienne.
Six soldats ont été tués et 15 ont été blessés dans l'attaque qui a eu lieu dans la région d'Al Maftara dans le district d'Al Dahiya, sur la route Daraa-Al-Yaduda, à la périphérie de la ville de Daraa.
Une autre explosion, sur la route de Sheikh Saad, dans la zone rurale du nord de Daraa, visait apparemment à tuer un colonel dans l’une des branches de la sécurité syrienne.
À la suite des attaques, la ville de Daraa et ses environs ont été dans un état d'alerte élevé et de tension accrue, a déclaré à Diyaruna, l'activiste de la ville de Daraa, Jumaa al-Masalmeh.
Personne n'a revendiqué la responsabilité des attaques jusqu'à présent, a-t-il indiqué.
Une histoire de friction
Selon le chef de l’Observatoire syrien des droits de l’homme, Rami Abdel Rahman, les anciens combattants de l’opposition de la soi-disant résistance populaire du sud mènent généralement ce type d'attaques, a rapporté l'AFP mercredi.
Le 21 mai, Human Rights Watch (HRW) a signalé que le régime syrien avait procédéà une vague d'arrestations arbitraires d'anciens militants dans des zones de l'opposition qui se sont rendues dans le cadre d'accords négociés avec la Russie.
Le régime a offert l'amnistie à tous ceux qui ont accepté de mettre fin à leurs activités anti-régime et beaucoup ont choisi d'être évacués vers des territoires contrôlés par l'opposition.
HRW a déclaré que ses recherches avaient montré que les critiques du régime et les combattants de l'opposition qui s'étaient engagés pour la "réconciliation" avaient payé cher pour leur décision et avaient documenté de nombreux cas de détention arbitraire et de disparition.
HRW a signalé que ces actions étaient particulièrement répandues à Daraa, dans la Ghouta orientale et dans les quartiers du sud de Damas.
"Les combats actifs ont pris fin dans une grande partie de la Syrie, mais rien n'a changé dans la manière dont les services de renseignement piétinent les droits des opposants présumés au régime", a déclaré à l'époque la directrice par intérim de HRW pour le Moyen-Orient, Lama Fakih.
"L'absence de procédure régulière, les arrestations arbitraires et le harcèlement, même dans les soi-disant zones de réconciliation, parlent plus fort que les promesses vides du gouvernement en matière de retour, de réforme et de réconciliation", a noté Fakih.
Escalade de la violence
Après l'attaque de mercredi sur le bus, les forces du régime syrien ont déclaré l'état d'alerte militaire et de sécurité pour tenter de retrouver les auteurs de ces attaques ou ceux qui collaborent avec eux, a indiqué al-Masalmeh à Diyaruna.
Le nombre d'attaques menées dans diverses régions de Daraa a considérablement augmenté ces dernières semaines, notamment une attaque contre la patrouille de l'armée russe, samedi 13 juillet, près de la ville d'Al Sahwa, dans l'est de Daraa, a-t-il déclaré.
Il y a également eu plusieurs tentatives d'assassinat au cours de la période récente qui ont entraîné un certain nombre de morts et de blessés, a-t-il ajouté.
Il y a quelques jours, un point de contrôle de la 4e Division situé dans la ville d'al-Ammouriyeh à Wadi Yarmouk, dans l'ouest de Daraa, a été attaqué à la roquette et à la mitrailleuse, faisant de nombreuses victimes parmi les soldats du poste de contrôle.