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Terrorisme

L'idéologie radicale, grave préoccupation dans les camps de détention de l'EIIS

Waleed Abou al-Khair au Caire

Des femmes de l'EIIS avec une fillette dans le camp de déplacés d'al-Hol dans la province syrienne d'al-Hasakeh. [Photo diffusée sur les réseaux sociaux]

Des femmes de l'EIIS avec une fillette dans le camp de déplacés d'al-Hol dans la province syrienne d'al-Hasakeh. [Photo diffusée sur les réseaux sociaux]

Les femmes membres de « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS) représentent une menace sérieuse du fait du rôle qu'elles jouent pour la radicalisation de leurs enfants et de leurs communautés, et elles doivent être traitées avec une extrême prudence, expliquent les spécialistes.

De nombreuses femmes dans ces camps où des éléments de l'EIIS sont détenus sont de féroces loyalistes qui « épousent encore clairement l'idéologie du groupe », a expliqué à Diyaruna Farhad Khoja, officier dans les Forces démocratiques syriennes (FDS).

Lors d'un cas récent, a-t-il poursuivi, une femme a poignardé un garde de sécurité qui avait été affecté à sa surveillance au camp d'al-Hol, dans la province syrienne d'al-Hasakeh, et a réussi à s'enfuir.

Dans une vidéo diffusée en ligne lundi 15 juillet, un groupe de femmes de l'EIIS à al-Hol se sont décrites elles-mêmes comme des « bombes à retardement » et ont menacé de se venger de leur détention, affirmant qu'elles préféraient mourir que vivre au milieu de leurs « ennemis ».

Des femmes de l'EIIS avec des enfants attendent une décision sur leur statut dans un centre de détention en Syrie. [Photo diffusée sur les réseaux sociaux]

Des femmes de l'EIIS avec des enfants attendent une décision sur leur statut dans un centre de détention en Syrie. [Photo diffusée sur les réseaux sociaux]

D'autres vidéos circulant en ligne ont montré le drapeau de l'EIIS brandi à l'intérieur du camp, tandis que des enfants et leurs mères regardaient la scène.

L'inquiétude est que les femmes affiliées à l'EIIS qui avaient été endoctrinées par une idéologie extrémiste la transmettent à leurs enfants, a ajouté Khoja, soulignant que de nombreux exemples montrent qu'elles constituent leurs propres groupes dans ces camps.

« Des efforts incessants et sérieux sont nécessaires dès que possible pour purger les esprits de ces femmes et de ces enfants » d'une idéologie distordue, a-t-il poursuivi.

La question de savoir que faire des femmes de l'EIIS est l'un des principaux problèmes que rencontrent les pays qui s'occupent d'elles, a expliqué à Al-Mashareq Basma Husni, professeure de sociologie à l'université du Caire.

Si ces femmes ne renoncent pas à leurs opinions extrémistes et ne sont pas réhabilitées avec succès, elles peuvent alors, avec leurs enfants et les hommes qu'elles influencent, devenir potentiellement des « bombes à retardement humaines », a-t-elle expliqué.

Les enfants requièrent une attention particulière

Les enfants nés de mères extrémistes doivent eux aussi être réinsérés, ce qui peut s'avérer une entreprise difficile, a expliqué Husni, « car ils ont été élevés selon des principes terroristes dès le moment où ils ont ouvert les yeux ».

Lorsque les forces irakiennes sont venues libérer les villes et les villages de la province irakienne de Ninive de l'EIIS fin 2017, elles ont découvert parmi les décombres des bâtiments des manuels scolaires que le groupe avait utilisés pour guider ces enfants vers l'extrémisme par l'utilisation d'enseignements et d'images de violence.

Ces manuels contenaient des traités sur les mathématiques, la charia politique, l'arabe et l'entraînement physique qui comportaient des textes et une méthode d'enseignement destinée à semer les graines du terrorisme dans ces jeunes esprits.

Débarrasser les enfants de ces idées sera difficile, mais pas impossible, a poursuivi Husni.

Husni a souligné que le travail avec ces enfants doit être mené avec beaucoup de précautions, car certains ont été entraînés à porter des armes ou ont assisté à des exécutions, et pourraient percevoir ces actions comme normales ou comme la bonne chose à faire.

Ils doivent avant tout être convaincus que de tels actes sont mauvais, a-t-elle expliqué.

Dans ses conversations qu'elle a eues avec des femmes yézidies qui avaient été enlevées par l'EIIS, la journaliste syrienne Roshan Qassim a expliqué à Diyaruna qu'elle avait appris que les femmes de l'EIIS les maltraitaient et les punissaient si elles ne suivaient pas les préceptes de la charia.

À al-Hol, les femmes de l'EIIS « ne permettent pas à leurs enfants de se mélanger aux autres et ont mis en place une unité de la hesba (la police religieuse) à l'intérieur du camp », a-t-elle ajouté.

Des milliers d'enfants vivant dans ce camp de déplacés « ne cachent pas leur conviction que l'EIIS reviendra », a-t-elle ajouté. « Cela prouve que les femmes de l'EIIS veulent élever une nouvelle génération de terroristes. »

Ces femmes sont également capables de contribuer aux opérations de recrutement en ligne en engageant des discussions sur des forums en ligne ou sur diverses plateformes de réseaux sociaux qui cherchent à justifier ou à propager l'extrémisme.

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Vous devez proposer des conférences de sensibilisation dans ces camps pour répondre à l’idéologie extrémiste, notamment des conférences qui analysent de manière objective les croyances et l’histoire de l’islam par l’autorité religieuse irakienne al-Sayyid al-Sarkhi al-Hasani. Il a abordé les fondements et les origines historiques du takfir, notamment « Les arrêts avec le monothéisme d'Ibn Taymiyyah al-Jasmi al-Ostori et l'État voyou à l'âge de l'émergence depuis l'époque du prophète PPSSL ». Ces conférences sont disponibles sur les sites Web officiels des autorités religieuses et sur le canal Media Center sur YouTube.

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