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L'Iran cherche à utiliser l'Irak comme base pour menacer la région, affirme un analyste

Faris al-Omran

Des combattants irakiens en compagnie de milices appuyées par l'Iran, sur cette photo publiée en ligne le 11 avril 2018. [AFP]

Des combattants irakiens en compagnie de milices appuyées par l'Iran, sur cette photo publiée en ligne le 11 avril 2018. [AFP]

Les autorités américaines sont parvenues à la conclusion que les attaques de drones lancées le 14 mai contre des installations pétrolières en Arabie saoudite l'avaient été depuis l'Irak, et non depuis le Yémen, selon un article paru le 28 juin dans le Wall Street Journal.

Les responsables américains habitués des renseignements sur les attaques de drones affirment qu'elles provenaient du sud de l'Irak, et ont indiqué les milices appuyées par l'Iran comme auteurs probables, a fait savoir l'article.

Le secrétaire d'État Mike Pompeo a exhorté le Premier ministre irakien Adel Abdoul Mahdi à prendre des mesures pour s'assurer que l'Irak ne soit pas utilisé comme plateforme de lancement de telles attaques, a-t-il poursuivi.

Les responsables irakiens remettent en question cette évaluation américaine et ont demandé à l'administration Trump des preuves supplémentaires pour étayer ses affirmations, a poursuivi l'article.

Les Houthis (Ansarallah) du Yémen appuyés par l'Iran avaient initialement revendiqué les attaques de drones contre deux stations de pompage près de Riyad, la capitale saoudienne, qui avaient entraîné la fermeture d'un important oléoduc.

Celui-ci, qui permet d'acheminer cinq millions de barils de pétrole brut par jour, constitue une route stratégique alternative pour les exportations saoudiennes au cas où la voie maritime depuis le Golfe par le détroit d'Ormuz serait fermée.

L'Iran cherche à exploiter le territoire irakien

« Washington a fait savoir à l'Irak qu'il a en sa possession des preuves que cette attaque provenait du territoire irakien », a indiqué l'ancien député Omar Abdoul Sattar, spécialiste des relations internationales.

« Les milices irakiennes liées au Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI) d'Iran et le Hezbollah libanais étaient impliqués dans cette attaque », a-t-il affirmé à Diyaruna.

« Les Iraniens soutiennent les Houthis du Yémen et leurs attaques répétées contre l'Arabie saoudite, et envisagent d'ouvrir un nouveau front contre le royaume en utilisant leurs milices en Irak », a-t-il expliqué.

« L'Iran tente d'utiliser le territoire irakien comme base pour menacer l'Arabie saoudite et les autres pays de la région par le biais de ses milices irakiennes affiliées, dirigées par le commandant de la force al-Qod du CGRI, le général Qassem Suleimani », a expliqué Abdoul Sattar.

Lundi 1er juillet, Abdoul Mahdi a publié un décret ordonnant l'intégration de tous les groupes armés dans l'armée irakienne.

En vertu de ce décret, les membres des Forces des forces de mobilisation populaire (FMP) doivent être soumis aux mêmes règles que celles imposées au personnel de l'armée, et opéreront pleinement dans le cadre des forces armées irakiennes.

Cette décision « peut refléter une prise de conscience régionale et internationale du danger croissant que représentent les agents de l'Iran en Irak », a poursuivi Abdoul Sattar.

À la suite de ce nouveau rapport concernant cette attaque du 14 mai contre l'Arabie saoudite, Abdoul Mahdi s'est entretenu des relations avec le royaume lors d'une conversation téléphonique lundi avec le souverain saoudien Salmane ben Abdelaziz Al Saoud.

Les deux leaders ont parlé de coopération bilatérale pour parvenir à la stabilité des cours du pétrole et de l'importance qu'il y a à préserver la sécurité des deux pays, selon les services de la primature.

L'Arabie saoudite a également annoncé le déploiement de systèmes de contrôle et de surveillance aérienne sur sa frontière avec l'Irak.

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