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Sécurité

Les forces irakiennes répondent aux attaques de l'EIIS avec un nouveau plan de sécurité

Khaled al-Taie

Un soldat irakien fait le signe de la victoire lors d'une opération dans des villages de la région d'al-Biaj, à Ninive, sur cette photo publiée sur internet le 18 mai 2018. [Photo fournie par le ministère irakien de la Défense]

Un soldat irakien fait le signe de la victoire lors d'une opération dans des villages de la région d'al-Biaj, à Ninive, sur cette photo publiée sur internet le 18 mai 2018. [Photo fournie par le ministère irakien de la Défense]

Les forces irakiennes renforcent la sécurité dans les villages isolés après l'augmentation des attaques perpétrées par les éléments restants de « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS), et ont formulé un nouveau plan pour faire face à cette menace.

Ces mesures de sécurité renforcées font suite à plusieurs attaques récentes contre des civils et des membres des forces de sécurité.

Le 9 mai, le maire du village d'al-Lazaka, près de Mossoul, a été tué, ainsi que quatre membres de sa famille. Quelques jours plus tard, le 14 mai, quelques-uns des derniers éléments de l'EIIS ont attaqué le village d'Habib Abdoullah, dans l'est de Diyala, tuant deux civils.

Ils ont également attaqué des membres de la police fédérale stationnés dans des villages de l'ouest de Kirkouk, tuant quatre officiers et trois autres membres des forces de sécurité.

Des commandants de la sécurité et des tribus de Ninive travaillent ensemble pour mettre fin aux activités de l'EIIS, sur cette photo publiée sur internet le 15 mai. [Photo fournie par le Commandement des opérations de Ninive]

Des commandants de la sécurité et des tribus de Ninive travaillent ensemble pour mettre fin aux activités de l'EIIS, sur cette photo publiée sur internet le 15 mai. [Photo fournie par le Commandement des opérations de Ninive]

« Les membres de l'EIIS qui ont échappé aux combats de libération » ont commis ces attaques, selon Burhan al-Assi, vice-président du comité de sécurité du conseil provincial de Kirkouk.

« Bien qu'il n'en reste plus qu'un petit nombre, ils parviennent néanmoins à se déplacer efficacement, profitant de la topographie de cette région, caractérisée par un terrain ouvert et accidenté », a-t-il expliqué à Diyaruna.

« La plupart d'entre eux vivent dans des villages isolés et connaissent les chemins de terre, ce qui leur donne un avantage pour l'organisation d'attaques surprises et de retraits rapides », a-t-il poursuivi.

Al-Assi a ajouté que les dernières attaques de l'EIIS, en particulier dans les villages d'al-Rashad et d'al-Riyadh, dans l'ouest de Kirkouk, sont préoccupantes, mais il a souligné que les forces de sécurité sont déterminées à chasser les derniers éléments du groupe.

« Parallèlement à ces attaques terroristes, nos forces de sécurité ont mené des opérations réussies, avec l'appui des forces aériennes de la coalition internationale, pour neutraliser plusieurs combattants de l'EIIS qui se cachaient », a-t-il poursuivi.

Les refuges que ces combattants utilisaient dans la vallée d'al-Shai, dans le Haut-Euphrate et à Abou al-Khanajer, « ont tous été incendiés », a-t-il fait savoir.

Coopération avec les tribus locales

Le 10 mai, le commandement des opérations de Ninive a accepté d'armer les membres des tribus des villages isolés de la province et d'accroître la coopération avec eux.

« C'est une contre-mesure efficace, car les éléments terroristes profiteraient du fait que les civils ne sont pas armés pour mener leurs opérations sans rencontrer de résistance », a déclaré Hussain Shabib, membre du conseil provincial de Ninive.

« Plus de 60 villages sont disséminés dans le sud et l'ouest de Ninive, où habitent les tribus al-Badrani et al-Hadidi », a-t-il indiqué.

Ces tribus « n'ont pas assez d'armes » pour se protéger, a-t-il expliqué à Diyaruna, soulignant que « les raids lancés par les terroristes contre leurs villages sont continus ».

Il est nécessaire d'armer la population, a déclaré Shabib, « mais cela doit être envisagé dans le cadre de la création de mouvements populaires locaux soutenus, entraînés militairement et gérés par un commandement central ».

Les attaques de l'EIIS « ont récemment augmenté », a-t-il indiqué, la plupart ciblant « des villages dans le désert difficiles à sécuriser parce que disséminés sur de vastes zones ».

« Les forces de sécurité sont conscientes de la menace que cette région fait peser sur la sécurité du reste du pays, et leurs campagnes y sont incessantes », a rapporté Shabib.

« Elles s'emploient désormais à intensifier ces campagnes et à y étendre la couverture de sécurité », a-t-il fait savoir.

Pression sur les derniers résidus de l'EIIS

Le 18 mai, l'armée irakienne a mené une opération de recherche dans dix villages du désert d'al-Biaj, dans la province de Ninive.

Les forces de sécurité ont détruit quatre refuges de l'EIIS et saisi 200 chameaux que le groupe avait volés dans l'intention de les faire sortir clandestinement du pays.

L'expert en sécurité irakien Ahmed al-Sharifi a attribué cet accroissement de l'activité au discours du leader de l'EIIS, Abou Bakr al-Baghdadi, publié sur internet le 29 avril, dans lequel il encourage ses partisans à poursuivre leurs attaques.

« Le groupe a commencé à suivre une stratégie de guérilla [...] qui repose sur des attaques rapides lancées à partir de lieux secrets contre des villages et des régions isolés, et des zones où les mesures de sécurité sont faibles », a-t-il déclaré à Diyaruna.

Al-Sharifi a encouragé les forces de sécurité à maintenir la pression sur les activistes, et s'est dit en conclusion favorable à l'armement des habitants de ces villes comme « un outil d'autodéfense visant à soutenir la destruction de ce qui reste des capacités d'attaque des terroristes ».

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