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Ramadan à Idlib : bombardements, déplacements et pauvreté

Waleed Abou al-Khair au Caire

Des familles syriennes qui ont fui la campagne du sud d'Idlib se réfugient sous un olivier dans une zone agricole. [Photo diffusée sur les réseaux sociaux]

Des familles syriennes qui ont fui la campagne du sud d'Idlib se réfugient sous un olivier dans une zone agricole. [Photo diffusée sur les réseaux sociaux]

Alors que commence le mois sacré du Ramadan, les civils du nord de la Syrie sont confrontés à des difficultés et à de nombreux défis, a rapporté un militant local.

En plus des prix élevés et des bombardements intenses, de nombreuses familles des provinces d'Idlib, Hama et Alep sont confrontées au stress supplémentaire du déplacement, a fait savoir le militant Haisam al-Idlibi à Diyaruna.

Des milliers de familles originaires de la région ont été déplacées par la nouvelle vague de frappes aériennes du régime syrien et de la Russie, a-t-il fait savoir, notamment certaines familles qui avaient déjà été déplacées dans le nord du pays depuis d'autres zones.

En raison de cette situation, l'atmosphère du mois sacré n'est pas ce qu'elle devrait être, a-t-il déploré.

Une femme et son fils regardent les dégâts causés à leur maison après les nouvelles frappes aériennes dans la campagne du sud d'Idlib. [Photo diffusée sur les réseaux sociaux]

Une femme et son fils regardent les dégâts causés à leur maison après les nouvelles frappes aériennes dans la campagne du sud d'Idlib. [Photo diffusée sur les réseaux sociaux]

Des membres de la Défense civile syrienne (Casques blancs) sauvent une personne blessée dans la campagne du sud d'Idlib. [Photo diffusée sur les réseaux sociaux]

Des membres de la Défense civile syrienne (Casques blancs) sauvent une personne blessée dans la campagne du sud d'Idlib. [Photo diffusée sur les réseaux sociaux]

Les civils dans le nord de la Syrie ont fait face à des frappes aériennes et des bombardements quasiment incessants, ce qui a déclenché une énorme vague de déplacement dans la campagne du sud d'Idlib et du nord d'Hama, a précisé al-Idlibi.

Des dizaines de milliers de personnes ont choisi de vivre dans des zones agricoles et des vergers, car les zones frontalières où les déplacés internes (DI) avaient cherché refuge sont surpeuplées, a-t-il expliqué.

Les camps de déplacés de ces zones ne peuvent plus recevoir de DI, a-t-il ajouté, et beaucoup de familles n'ont pas les moyens financiers de s'y rendre.

Mardi 7 mai, les frappes aériennes et les bombardements ont tué huit civils dans le nord-est de la Syrie, a rapporté l'AFP.

Au moins 53 combattants ont été tués depuis lundi dans l'un des affrontements les plus meurtriers depuis la création par accord d'une zone démilitarisée autour d'Idlib en septembre dernier, a fait savoir l'Observatoire syrien des droits de l'homme.

Impôts de Tahrir al-Sham

Les marchés locaux ont presque été désertés à cause de la détérioration de la situation de sécurité, a indiqué al-Idlibi.

Les habitants ont peur d'aller faire leurs courses au cas où ils seraient attaqués, et au début du Ramadan « les prix ont atteint des sommets à cause de l'avidité sans contrôle des commerçants et des fortes taxes imposées par Tahrir al-Sham », a déclaré al-Idlibi.

L'alliance extrémiste, qui contrôle la plupart de la région d'Idlib, a fait savoir qu'elle compte percevoir la zakat, a-t-il poursuivi.

De nombreux résidents voient cela comme un nouvel impôt qui ne sera pas utilisé à sa fin première, aider les nécessiteux, mais ira remplir les coffres de Tahrir al-Sham.

C'est une inquiétude légitime, a déclaré al-Idlibi, car l'alliance extrémiste n'a aidé aucune famille déplacée ou dans le besoin, et continue à bloquer activement l'aide et les opérations humanitaires dans la région.

Pour la plupart des familles d'Idlib et de la campagne d'Hama et Alep, ce mois sacré du Ramadan ne ressemblera à aucun autre, a-t-il ajouté, en termes de nourriture et de repas spéciaux.

Certaines familles se passeront de nombreuses choses qu'elles considèrent désormais comme un luxe, telles que certains types de hors-d'œuvre et de sucreries, a-t-il indiqué, tandis que d'autres « ne peuvent se permettre de payer des frais supplémentaires ».

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