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Sécurité

La vigilance irakienne renforce la sécurité dans les régions frontalières

Khalid al-Taie

Les forces irakiennes avec deux leaders de l'EIIS qu'elles ont arrêtés lors d'une opération à proximité de la frontière avec la Syrie, le 19 avril. [Photo fournie par la police de l'Anbar]

Les forces irakiennes avec deux leaders de l'EIIS qu'elles ont arrêtés lors d'une opération à proximité de la frontière avec la Syrie, le 19 avril. [Photo fournie par la police de l'Anbar]

Une vigilance renforcée dans les régions des provinces de l'Anbar et de Ninive qui jouxtent la frontière avec la Syrie a permis aux forces irakiennes d'arrêter ou de neutraliser les derniers éléments de « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS) et de bloquer les tentatives d'infiltration transfrontalières, ont expliqué des responsables irakiens.

Lors d'une opération lancée fin avril et centrée sur la région d'al-Jazeera, dans le district d'al-Baaj au sud-ouest de Mossoul et dans les villages situés le long de la frontière avec la Syrie, le commandement des opérations de Ninive avait pu arrêter 21 éléments de l'EIIS.

Parmi eux se trouvaient deux dirigeants syriens de l'EIIS, avait précisé le commandement le 24 avril.

Les forces irakiennes avaient également découvert deux dépôts d'armes cachés et mis la main sur des listes de noms d'agents de la sécurité que l'organisation envisageait d'assassiner.

Les forces irakiennes montent la garde le long de la frontière du pays avec la Syrie le 25 avril. [Photo fournie par le ministère irakien de la Défense]

Les forces irakiennes montent la garde le long de la frontière du pays avec la Syrie le 25 avril. [Photo fournie par le ministère irakien de la Défense]

Cette opération de ratissage avait été déclenchée après que les responsables locaux eurent signalé une activité de l'EIIS dans les régions reculées de l'ouest de Ninive.

« Ces éléments étaient récemment devenus actifs et étaient à l'origine de plusieurs atteintes à la sécurité, notamment d'une attaque à la bombe et de l'incendie de maisons à al-Baaj », a indiqué Binyan al-Jarba, membre de la commission pour la sécurité du conseil provincial de Ninive.

Le commandement des opérations de Ninive s'est engagé à tenir pour responsable « quiconque tentera d'aider les éléments de l'EIIS ou de faciliter leurs déplacements et leurs activités », a-t-il poursuivi.

« Les forces de sécurité poursuivent leurs efforts avec un degré élevé de capacité et d'efficacité », a précisé al-Jarba, pointant les arrestations d'avril.

Les forces irakiennes sont prêtes à repousser toute tentative de menacer la sécurité, a-t-il poursuivi, soulignant que des vols de surveillance étaient effectués au-dessus des zones frontalières.

Mais même ainsi, a-t-il ajouté, des mesures plus strictes sont nécessaires pour fortifier la section de Ninive de la bande frontalière avec la Syrie.

« Nous avons besoin d'une technologie de surveillance et de suivi supplémentaire, d'un déploiement de plus d'unités pour aider les troupes qui y sont stationnées et du renforcement des postes de garde pour éradiquer totalement les infiltrations par les terroristes », a-t-il expliqué.

Sécurité frontalière dans l'Anbar

Dans la province de l'Anbar, par ailleurs, les opérations de recherche se poursuivent dans la région frontalière à la poursuite des éléments restants de l'EIIS qui se cachent au plus profond du désert.

Les forces irakiennes conjointes, appuyées par les appareils de la coalition internationale, ont effectué la semaine dernière une opération de ratissage sur 230 kilomètres de terrain le long de la frontière avec la Syrie, selon le commandement des opérations conjointes.

Douze tunnels et repaires souterrains et trois caches d'armes ont été découverts, et trois suspects arrêtés lors de cette opération.

Les forces de sécurité ont également mené mi-avril une série d'opérations dans les zones frontalières, qui « avaient permis l'arrestation de 30 éléments de l'EIIS et la destruction de cinq véhicules transportant des terroristes dans le désert de l'ouest de l'Anbar », a indiqué à Diyaruna Eid Ammash, le porte-parole du conseil provincial de l'Anbar.

Les forces irakiennes déployées sur la zone frontalière comprennent la 8e division de l'armée, le commandement des opérations dans l'Anbar, le commandement des opérations dans al-Jazeera, la force tactique de la police provinciale, des forces de la mobilisation tribale et des gardes-frontières, a-t-il précisé.

« La frontière est contrôlée par toutes ces forces », a ajouté Ammash, ajoutant que leur présence et leur vigilance ont « rendu les régions frontalières plus sûres et la situation plus stable et sous contrôle».

En plus du déploiement de ce personnel de sécurité, a-t-il poursuivi, la bande frontalière est protégée par des caméras de surveillance, des barbelés, des points d'observation, des postes de garde et des patrouilles de sécurité.

Réduction de l'activité de l'EIIS

« L'activité des derniers éléments [de l'EIIS] dans les régions désertiques qui jouxtent la Syrie est en net recul », a expliqué le député irakien Faleh al-Issawi, membre de la commission Défense et Sécurité du parlement.

Les forces conjointes ont sécurité la bande frontalière avec le soutien des appareils de la coalition internationale, et les éléments de l'EIIS « ne sont plus très importants dans le désert », a-t-il expliqué à Diyaruna.

Les opérations de sécurité se déroulent sans discontinuer, a-t-il poursuivi, en s'attachant particulièrement aux régions d'al-Husseiniyat, d'Amej et de Mueisher.

Le 12 avril, la police de l'Anbar a révélé le nom de trois kamikazes de l'EIIS tués dans une opération récente à al-Husseiniyat : Abou Moustafa al-Hayali, Abou Hajir al-Sinjari et Abou Bashir al-Mouhammedi.

Deux « dangereux terroristes » recherchés par la justice, dénommés Riyad Kamil Shatran al-Marawi (Rabadi) et Abdoul Salam Mouhammed Mousallim al-Karbouli, ont été arrêtés durant la même opération, ainsi que d'autres suspects,a-t-il poursuivi.

Grâce à l'efficacité des mesures de sécurité mises en place, « le danger que représentent les éléments restants de l'EIIS a été écarté des villes », a conclu al-Issawi.

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