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Ninive se prépare aux élections dans un climat de défiance

Alaa Hussain à Bagdad

Le Bureau de la Haute Commission électorale indépendante de Ninive organise un stage de formation pour ses employés sur la mise à jour des fichiers d'inscription des électeurs. [Photo extraite de la page Facebook de la HCEI]

Le Bureau de la Haute Commission électorale indépendante de Ninive organise un stage de formation pour ses employés sur la mise à jour des fichiers d'inscription des électeurs. [Photo extraite de la page Facebook de la HCEI]

La Haute Commission électorale indépendante (HCEI) irakienne a lancé les préparatifs des élections du conseil provincial prévues en fin d'année, ont expliqué des responsables à Diyaruna.

Ces élections se tiendront dans un climat de hausse du ressentiment populaire envers le gouvernement local en raison des retards pris par les projets de reconstruction, de la corruption endémique et de l'influence croissante des milices appuyées par l'Iran, ont-ils précisé.

« Le bureau de la commission dans la province a commencé à prendre les premières mesures opérationnelles en vue des prochaines élections au conseil provincial », a indiqué à Diyaruna Farhan al-Kiki, le porte-parole du bureau de la commission électorale de Ninive.

Ces élections sont prévues en novembre, a-t-il continué.

Le bureau a commencé à former ses employés, a-t-il poursuivi, leur enseignant comment mettre à jour la base de données biométriques des électeurs et gérer l'ensemble des procédures le jour de l'élection.

Ces mesures « assureront le bon déroulement des opérations de vote, loin des problèmes auxquels la commission avait dû faire face lors des précédents scrutins », a-t-il ajouté.

Al-Kiki a appelé tous les électeurs inscrits à Ninive à se rendre dans les bureaux d'inscription de la province et à y mettre leurs données électorales à jour, afin de veiller à ce que la commission compile un registre complet des électeurs.

Cela garantira que les habitants seront en mesure d'exercer leur droit de vote, a-t-il ajouté.

Expulsion des milices armées

Ces élections « doivent déboucher sur une solution à la corruption endémique et à la prolifération des milices et de leurs bureaux économiques », a expliqué à Diyaruna le journaliste de Mossoul et militant civique Laith al-Rashdi.

La dégradation de la situation économique et le mauvais état des services ont entraîné chez les habitants de Mossoul « un faible intérêt pour le processus politique et pour leur participation aux élections, à moins qu'elles n'entraînent des changements radicaux », a-t-il précisé.

Ces prochaines élections doivent déboucher sur le retrait des politiciens corrompus et amener des responsables « qui se préoccupent des intérêts de la province et souhaitent y améliorer les services et la situation humanitaire », a-t-il ajouté.

« Tout responsable national élu devra s'engager à chasser les milices armées et à fermer leurs bureaux économiques, qui ne font que saper un peu plus les ressources de la ville déjà bien dilapidées », a poursuivi al-Rashdi.

Il a exprimé son espoir de voir ces élections être le véritable reflet de la volonté des habitants locaux, « qui ont aujourd'hui peur d'exprimer leurs opinions par crainte d'être arrêtés par ces milices ».

« La solution réside dans les urnes »

Les habitants de Mossoul ont connu des années difficiles sous le joug de « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS), qui en ont démoralisé beaucoup et les ont éloignés de toute forme d'engagement politique, a expliqué à Diyaruna le politologue Ghanim al-Aifan.

Il a appelé le gouvernement fédéral à convaincre les habitants de Mossoul que les élections « sont la solution à la mise en place d'un gouvernement local en mesure de fournir des services, de mettre fin aux déplacements et de réparer les tragédies de la période passée ».

Il a également demandé au gouvernement d'examiner les raisons pour lesquelles les citoyens se sont abstenus de participer aux précédentes élections législatives, et de trouver les solutions possibles pour inciter les habitants de Mossoul à voter lors du prochain scrutin.

Al-Aifan a mis en garde sur le fait que certains partis politiques utiliseront leur influence et leur argent pour favoriser des candidats qui ne répondront pas aux aspirations du peuple.

Les habitants de n'importe quelle ville qui sort d'une guerre de grande ampleur ont besoin de temps pour se remettre avant de se plonger dans les élections, a-t-il conclu, précisant que le gouvernement fédéral devrait préparer les habitants de Mossoul avant ces élections.

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2 COMMENTAIRE (S)
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Nous n'avons pas reçu nos droits suite aux élections de 2014. J'ai un contrat de travail. Ils m'ont privé de mes droits. Vous êtes exactement comme "l’État islamique en Irak et en Syrie" (EIIS); si quelqu'un a des connaissances, tout est bien, mais ceux qui n'ont pas de connaissances, que Dieu leur vienne en aide!

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Ce sont de jolis mots.Cependant, l'intervenant connait le système des quotas au bureau de la commission. Alors que dit-il de cela?

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