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À Rawa, dans l'Anbar, un nouveau système de surveillance protège contre les infiltrations de l'EIIS

Khalid al-Taie

Les responsables militaires de Rawa observent le lancement d'un nouveau système de surveillance dans la ville et ses environs désertiques. [Photo fournie par le ministère irakien de la Défense] 

Les responsables militaires de Rawa observent le lancement d'un nouveau système de surveillance dans la ville et ses environs désertiques. [Photo fournie par le ministère irakien de la Défense] 

Les autorités irakiennes ont lancé ce mois-ci un système de contrôle et de surveillance dans la ville de Rawa et ses environs désertiques, dans l'ouest de la province de l'Anbar, destiné à faire échouer les tentatives d'infiltration dans la ville de « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS).

Les autorités locales de Rawa mettent en œuvre ce projet en collaboration avec les forces de sécurité, qui prévoit d'installer des caméras de surveillance et d'autres équipements sophistiqués dans la ville et dans ses environs.

« Nous nous sommes préparés à mettre en place ce système depuis que nous avons repris le contrôle du district administratif de Rawa aux mains de l'EIIS fin 2017 », a expliqué à Diyaruna le maire de Rawa, Hussein al-Akidi.

La situation de la ville, qui s'étire le long de la frontière syrienne à l'ouest et le vaste désert qui l'entoure de toutes parts, a conduit ses autorités locales à « lancer ce projet pour apporter un plein soutien aux forces de sécurité », a-t-il indiqué.

Ce système de surveillance, lancé le 5 mars, comprend « des dizaines de caméras thermiques de vision nocturne à haute précision à capacités de détection à longue distance, en plus d'autres équipements de surveillance et d'alerte précoce ».

Ces appareils sont connectés, a-t-il poursuivi, ajoutant qu'un centre de contrôle et de surveillance est situé dans le bâtiment de la mairie, avec des écrans permettant d'afficher et d'enregistrer des données vidéo et numériques.

Sécuriser les zones désertiques

Ce système de surveillance fonctionne actuellement 24 heures sur 24, a-t-il ajouté, et il « devrait renforcer la sécurité de manière à nous permettre de rapidement détecter une quelconque infiltration ou tout déplacement suspect visant notre ville ».

« Il offrira également un moyen plus efficace de surveiller les zones désertiques qui entourent la ville et de détecter toute tentative de la part de l'ennemi de s'y cacher ou d'utiliser ce désert pour lancer des attaques de missiles », a-t-il expliqué.

Le désert de Rawa, connu sous le nom d'al-Jazeera, « a été sécurisé, mais pas entièrement, en raison de son étendue et de sa proximité avec la Syrie », a poursuivi al-Akidi.

Les forces de sécurité au sein du commandement des opérations dans al-Jazeera et la 28e brigade de l'armée mènent en permanence des missions préventives pour ratisser ce désert, a-t-il indiqué.

Sans ces opérations, les derniers éléments de l'EIIS « auraient été en mesure de s'implanter dans le désert à partir duquel ils auraient pu menacer la ville et toute la province [de l'Anbar] », a-t-il ajouté.

« Saut qualitatif »

Ce système de surveillance est « un projet unique qui représente un saut qualitatif dans le domaine de la sécurité », a expliqué Sheikh Riyadh Ammar Hameed, chef des moukhtars et l'un des dignitaires de Raoua.

« Ce système permet en effet une surveillance étroite de notre ville, en particulier sur son flanc ouest, que nous appelions le triangle de la mort parce qu'il constituait ces dernières années un point d'accès important pour les terroristes », a-t-il précisé à Diyaruna.

Le fait de déployer des caméras aux intersections des grands axes et près des bâtiments gouvernementaux dans la ville et ses faubourgs assure une visibilité à longue distance, même dans de mauvaises conditions météo, a-t-il poursuivi.

Des représentants de l'administration locale de la ville et les forces de sécurité dans le centre de contrôle et de surveillance coordonnent les efforts et assurent une intervention rapide en cas d'infiltration ou lorsqu'une menace pour la sécurité est détectée.

Hameed a souligné que la sécurité à Rawa était stable depuis la libération grâce aux « opérations de recherche dans le désert et au déploiement sécuritaire intensif à l'intérieur de la ville ».

La confiance renforcée des citoyens dans leurs forces de sécurité joue également un rôle crucial dans le renforcement de cette stabilité, a-t-il ajouté.

Répliquer cet effort dans d'autres villes de l'Anbar

Le président de la commission pour la sécurité du conseil provincial de l'Anbar Naeem al-Koud a souligné l'importance de mettre en place des systèmes de surveillance dans toutes les villes de la province de l'Anbar, notamment celles qui sont situées le long de la frontière.

« L'utilisation d'une technologie de surveillance avancée comme les caméras thermiques a longtemps été une demande du conseil provincial », a-t-il expliqué à Diyaruna.

Un tel système permettrait en effet d'identifier les cibles hostiles et de soulager la charge qui pèse sur les forces de sécurité, a-t-il ajouté.

« Nous sommes heureux d'avoir cette technologie à Rawa, car ce district est situé à un carrefour entre les provinces de Salaheddine et de Ninive au nord et à l'est, et est proche de la frontière (avec la Syrie) à l'ouest », a-t-il précisé.

« Nous espérons que toutes les villes de l'Anbar, en particulier les villes frontalières d'al-Rutba et al-Qaim, bénéficieront de tels projets pour sécuriser entièrement les points d'entrée ouest de notre province », a-t-il conclu.

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