Les Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance arabo-kurde luttant pour reprendre le dernier fief de « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS) dans l'est de la Syrie, ont transféré 382 ressortissants irakiens accusés d'avoir combattu aux côtés de l'EIIS aux autorités irakiennes, a expliqué un leader tribal lundi 25 février.
Les forces de sécurité irakiennes ont reçu jeudi un premier contingent de 151 membres irakiens de l'EIIS, a déclaré cette source, qui a souhaité conserver l'anonymat pour des raisons de sécurité, à Diyaruna.
Le second contingent a été reçu dimanche, a-t-il poursuivi, et comprenait 231 ressortissants irakiens qui avaient été pris par les FDS après qu'elles eurent pris le contrôle d'al-Baghouz, dans l'est de la Syrie.
Un porte-parole des FDS a toutefois réfuté ces allégations, a rapporté l'AFP.
Une source gouvernementale irakienne a déclaré lundi à l'AFP que l'Irak avait également reçu quatorze ressortissants français des FDS.
Les FDS ont arrêté « un grand nombre » de combattants de l'EIIS « de diverses nationalités, y compris plus de 500 Irakiens », a déclaré dans un communiqué le bureau de presse de la sécurité irakienne.
Les forces de sécurité irakiennes ont reçu une liste de noms à vérifier dans une base de données en coordination avec la justice, qui a émis des mandats d'arrêt contre des extrémistes.
Interrogatoires des éléments de l'EIIS
« Les terroristes qui ont été remis [à l'Irak] sont des éléments dangereux de l'EIIS et comprennent d'importants leaders contre lesquels des mandats d'arrêt avaient été émis par les tribunaux irakiens », a expliqué ce leader tribal.
Les forces irakiennes ont transféré ces extrémistes dans des camions militaires d'une zone située le long de la frontière irako-syrienne, au nord de la ville d'al-Qaim, vers la base aérienne d'Eïn al-Assad dans le district d'al-Baghdadi de la province de l'Anbar, a-t-il ajouté, précisant qu'il avait assisté à la remise de ces éléments de l'EIIS.
« Ils ont ensuite été transférés dans des hélicoptères irakiens de la base aérienne au camp d'al-Muthanna dans la capitale Bagdad pour y être interrogés », a-t-il poursuivi.
Une équipe irakienne composée de responsables des renseignements militaires, des services antiterroristes et d'autres services de sécurité a débuté les interrogatoires de ces extrémistes pour déterminer la nature des tâches accomplies pour l'EIIS, a-t-il précisé.
« Les enquêteurs cherchent à découvrir les liens de ces terroristes avec les derniers éléments de l'EIIS et les cellules encore actives en Irak », a-t-il indiqué.
Cette remise intervient dans le cadre d'efforts de coordination conjointe entre l'Irak et les FDS pour juger ces terroristes en Irak.
« L'armée irakienne négocie actuellement avec les FDS pour que les familles de ces éléments irakiens de l'EIIS soient également remises aux autorités irakiennes », a poursuivi ce responsable tribal.
Il a expliqué qu'il s'attendait à ce que les autorités irakiennes construisent un camp ou un centre spécial pour loger ces familles, parmi lesquelles se trouvent des femmes et des enfants.
Lundi, le président Barham Saleh a déclaré que les tribunaux irakiens jugeront treize ressortissants français capturés alors qu'ils combattaient pour l'EIIS en Syrie.
Ces combattants, remis à l'Irak par les FDS, « seront jugés selon la loi irakienne », a expliqué Saleh lors d'une conférence de presse après s'être entretenu avec le président français Emmanuel Macron à Paris.
« Nous traquons ceux qui ont commis des crimes contre l'Irak, les installations et le personnel irakiens, et ils seront jugés en Irak », a-t-il affirmé.