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Terrorisme

La peine de mort prononcée contre un militant syrien suscite la colère contre Tahrir al-Sham

Waleed Abou al-Khair au Caire

Le militant syrien Amjad al-Maleh a été condamné à mort par Tahrir al-Sham. [Photo fournie par Mohammed al-Beik]

Le militant syrien Amjad al-Maleh a été condamné à mort par Tahrir al-Sham. [Photo fournie par Mohammed al-Beik]

La peine de mort prononcée par Tahrir al-Sham à l'encontre du militant syrien Amjad al-Maleh a suscité des réactions de colère de la part des militants et des civils, qui accusent l'alliance extrémiste de chercher à museler toute voix opposée à ses desseins.

Plusieurs militants et amis du militant Amjad al-Maleh tentent par différents moyens de faire surseoir à cette exécution, afin de parvenir à un accord avec Tahrir al-Sham pour que la peine soit adoucie, a expliqué Moussab Assaf, un militant d'Idlib.

La décision de condamner al-Maleh à mort est désormais entre les mains du « juge de la charia », a-t-il précisé à Diyaruna.

Des négociations sont en cours pour que les militants remettent à Tahrir al-Sham des informations en leur possession collectées par al-Maleh concernant l'alliance extrémiste et ses hauts responsables, a poursuivi Assaf.

Cette affiche était distribuée par des militants syriens en 2017, après l'arrestation d'Amjad al-Maleh et de trois autres militants. [Photo fournie par Mohammed al-Beik]

Cette affiche était distribuée par des militants syriens en 2017, après l'arrestation d'Amjad al-Maleh et de trois autres militants. [Photo fournie par Mohammed al-Beik]

Une photo prise par le militant Amjad al-Maleh montre des enfants syriens dans la ville de Madaya, soumise à un siège étouffant. [Photo fournie par Mohammed al-Beik]

Une photo prise par le militant Amjad al-Maleh montre des enfants syriens dans la ville de Madaya, soumise à un siège étouffant. [Photo fournie par Mohammed al-Beik]

Les militants ont également lancé une campagne sur les médias sociaux appelant à la libération d'al-Maleh.

Al-Maleh avait été arrêté il y a un an, le 13 décembre 2017, en compagnie de trois autres militants qui avaient été relâchés par la suite : Hossam Mahmoud, Hassan Younis et Bakr Younis.

Al-Maleh avait été accusé d'avoir ouvert un bureau médiatique et humanitaire, baptisé Centre syrien pour les déplacés de force, sans en avoir reçu l'autorisation, a ajouté Assaf.

L'accusation s'était ensuite transformée en collaboration et espionnage au profit des forces de la coalition internationale, a-t-il précisé.

Il est de notoriété publique dans la région qu'al-Maleh avait publié des informations très complètes sur les mauvais traitements infligés aux civils par Tahrir al-Sham, a continué Assaf, en particulier les habitants d'al-Ghouta, d'al-Zabadani et de la ville de naissance d'al-Maleh, Madaya.

Il avait fait publiquement savoir que Tahrir al-Sham n'avait pas assuré les conditions de vie minimales pour les habitants locaux, a-t-il indiqué, et avait tenté d'obtenir des indemnisations financières pour la population déplacée.

Faire connaître les souffrances des gens

Comme l'a expliqué à Diyaruna le militant Mohammed al-Beik, de la Ghouta orientale, la décision de l'alliance extrémiste d'exécuter Amjad al-Maleh est « très surprenante ».

« La plupart des gens pensaient qu'il passerait un certain temps dans les prisons de Tahrir al-Sham et serait ensuite libéré après avoir juré de ne plus mener d'activité médiatique contre l'alliance extrémiste », a-t-il indiqué.

Cela a été le cas de dizaines d'autres militants, a-t-il rappelé.

Al-Maleh a été parmi les premiers à faire connaître les souffrances du peuple syrien aux mains du régime, notamment le siège imposé contre sa ville natale de Madaya, au cours duquel de nombreux civils étaient morts de faim.

Les photos qu'il avait prises de ce siège avaient fait connaître la réalité de la situation sur le terrain et avaient circulé sur les réseaux sociaux et les principales agences de médias.

Al-Beik a expliqué que les problèmes d'al-Maleh avec Tahrir al-Sham remontent à l'époque où le groupe se trouvait dans la Ghouta et dans la région d'al-Zabadani.

À l'époque, al-Maleh avait exposé au grand jour les actions de Tahrir al-Sham, connu à l'époque sous le nom de Front al-Nosra, qui avaient montré comment le groupe empêchait le travail des organisations humanitaires en amassant l'aide pour la distribuer à ses propres éléments.

Pendant ce temps, les enfants de la région mouraient de faim.

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