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Terrorisme

Tahrir al-Sham tente de dominer Idlib

Waleed Abou al-Khair au Caire

Les habitants de Kafr Nabl brandissent des banderoles dénonçant l'assassinat des militants Raed al-Faris et Hammoud Junaid, qui s'opposaient à Tahrir al-Sham et ont été assassinés le 23 novembre. [Photo fournie par Haisam al-Idlibi]

Les habitants de Kafr Nabl brandissent des banderoles dénonçant l'assassinat des militants Raed al-Faris et Hammoud Junaid, qui s'opposaient à Tahrir al-Sham et ont été assassinés le 23 novembre. [Photo fournie par Haisam al-Idlibi]

Tahrir al-Sham s'en est pris aux militants locaux dans les régions sous son contrôle, dans le nord de la province syrienne d'Idlib, alors qu'il cherche à contrôler toute la région et ses ressources, ont expliqué des militants locaux.

En faisant usage de la force et de son front politique, le soi-disant gouvernement de salut, l'alliance extrémiste a accentué sa pression sur les civils dans les zones sous son contrôle dans et autour d'Idlib, a expliqué à Diyaruna le militant local Haisam al-Idlibi.

Cela a conduit à un regain de tension et à des manifestations, a-t-il ajouté, auxquelles Tahrir al-Sham a répondu en ouvrant le feu contre des manifestants et en interdisant les manifestations.

Des manifestations de colère contre Tahrir al-Sham ont été organisées fin novembre par des militants, des professionnels des médias et des habitants de la ville de Kafr Nabl, dans la province d'Idlib, qui fait administrativement partie du district de Maarat al-Numan.

Des militants dans la ville syrienne d'Azzaz, au nord d'Alep, protestent contre les violations commises par Tahrir al-Sham. [Photo fournie par Haisam al-Idlibi]

Des militants dans la ville syrienne d'Azzaz, au nord d'Alep, protestent contre les violations commises par Tahrir al-Sham. [Photo fournie par Haisam al-Idlibi]

Ces manifestations, qui ont débuté le 26 novembre à la suite de l'assassinat des militants locaux Raed al-Faris et Hammoud Junaid, demandaient à l'alliance extrémiste de quitter la ville et de mettre fin à ses pratiques oppressives contre la population civile.

Tahrir al-Sham a assassiné des leaders et des éléments des groupes armés qui lui sont opposés, a indiqué al-Idlibi en début de mois.

L'alliance extrémiste a également confisqué des maisons, des boutiques et des terres agricoles, dont les propriétaires ont été déplacés de la région, y compris des biens appartenant aux anciens ou actuels habitants chrétiens de la province d'Idlib.

Cibler les militants locaux

Au vu des détentions et des harcèlements de militants par Tahrir al-Sham, la plupart des organisations humanitaires ont été contraintes d'interrompre leurs opérations par crainte pour la sécurité de leurs employés, a expliqué à Diyaruna le militant d'Idlib Moussab Assaf.

Tahrir al-Sham a également cherché à contrôler l'économie de la région en manipulant les prix du carburant, les récoltes céréalières et les produits de boulangerie, a-t-il ajouté, soulignant que les prix de ces produits essentiels sont désormais inaccessibles pour la plupart des habitants de la région.

« Pas un jour ne se passe sans un enlèvement, un assassinat ou une arrestation dans les régions contrôlées par Tahrir al-Sham », a expliqué à Diyaruna le journaliste syrien Mohammed al-Abdoullah.

« La plupart de ceux qui sont visés sont des militants modérés opposés aux idées du groupe », a-t-il poursuivi, et semblent avoir été pris pour cible « de manière systématique et dans le cadre d'un plan visant à se débarrasser de toutes les figures de l'opposition susceptibles d'influencer l'opinion publique ».

Parmi eux se trouve le juge Mohammed Nour Hamidi, enlevé en septembre et « finalement relâché contre une rançon de 70 000 dollars », a-t-il précisé.

« Les identités des ravisseurs ont été révélées comme étant des membres de Tahrir al-Sham », a indiqué al-Abdoullah.

Enlèvement contre rançon

Les autres cas concernent l'enlèvement de Wasel al-Omar, un commerçant relâché dans le centre d'Idlib en présence d'éléments de Tahrir al-Sham en septembre contre une rançon de 300 000 dollars, a indiqué al-Abdoullah.

En début d'année, le Dr Mahmoud al-Moutlaq avait été relâché contre le paiement d'une rançon de 120 000 dollars, et la même somme avait été versée pour la libération de deux autres médecins, les Drs Khalil Agha et Imad Qattini, a-t-il ajouté.

« De plus, Zaher Maamar, un commerçant qui avait quitté Tahrir al-Sham, a été relâché contre le paiement de 80 000 dollars, et une autre victime a été l'un des responsables du Croissant-Rouge dans la ville de Salqin, relâché contre 300 000 dollars », a-t-il précisé.

« Il semble que l'enlèvement contre rançon soit devenu une source de revenus [de Tahrir al-Sham] », a-t-il estimé, à un moment où les autres flux de revenus, comme les dons et le commerce illicite, qui autrefois rapportaient des millions, se sont taris.

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