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L'Irak fête le premier anniversaire de la victoire contre l'EIIS

AFP

Un membre de l'unité irakienne d'intervention rapide prend la pose devant une fresque célébrant les forces irakiennes, lors d'une cérémonie organisée le 10 décembre sur la base militaire de l'aéroport international de Bagdad, marquant le premier anniversaire de la victoire de l'Irak contre l'EIIS. [Ahmad al-Rubaye/AFP]

Un membre de l'unité irakienne d'intervention rapide prend la pose devant une fresque célébrant les forces irakiennes, lors d'une cérémonie organisée le 10 décembre sur la base militaire de l'aéroport international de Bagdad, marquant le premier anniversaire de la victoire de l'Irak contre l'EIIS. [Ahmad al-Rubaye/AFP]

Lundi 10 décembre, le Premier ministre irakien Adel Abdel Mahdi a marqué le premier anniversaire de la déclaration de la victoire de son pays contre « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS) en promettant de combattre maintenant la corruption.

Il y a un an, son prédécesseur, Haider al-Abadi, avait annoncé la conclusion d'une bataille de trois ans visant à chasser l'EIIS, mettant fin au « califat » autoproclamé du groupe à cheval entre la Syrie et l'Irak.

Cela a été « la plus grande victoire contre les forces du mal et le terrorisme », a affirmé lundi Abdel Mahdi lors d'une cérémonie au ministère de la Défense.

Il a déclaré que l'Irak pouvait désormais se consacrer à une foule d'autres défis, dont les centaines de milliers de personnes encore déplacées, le chômage généralisé et la corruption.

Des membres de l'unité irakienne d'intervention rapide tiennent des portraits de soldats tombés, lors d'une cérémonie organisée le 10 décembre sur la base militaire de l'aéroport international de Bagdad pour fêter le premier anniversaire de la victoire de l'Irak contre l'EIIS. [Ahmad al-Rubaye/AFP] 

Des membres de l'unité irakienne d'intervention rapide tiennent des portraits de soldats tombés, lors d'une cérémonie organisée le 10 décembre sur la base militaire de l'aéroport international de Bagdad pour fêter le premier anniversaire de la victoire de l'Irak contre l'EIIS. [Ahmad al-Rubaye/AFP] 

« La victoire finale que nous espérons est d'accomplir les ambitions et les espoirs de notre peuple », a-t-il affirmé.

« La corruption était et reste l'un des nombreux visages de la ruine et du terrorisme. Si nous n'éliminons pas la corruption, il manquera quelque chose à notre victoire », a-t-il ajouté.

Célébration de la victoire

Dans un texte de félicitations publié sur les réseaux sociaux, le président irakien Barham Saleh a déclaré que la journée de lundi marquait « l'anniversaire de la victoire sur le plus ignoble assaut criminel que l'Histoire ait connu ».

« Nos héros ont décroché une victoire militaire pour un prix élevé, nous nous donnons le devoir de remporter la victoire finale grâce à des succès politiques, sociaux et culturels », a-t-il déclaré.

L'EIIS, dont les origines remontent à al-Qaïda en Irak, a envahi un tiers de l'Irak en 2014 et a la ville de Mossoul, dans le nord, en faisant de fait sa capitale.

Pendant trois ans, les forces irakiennes, des unités paramilitaires et les forces de la coalition internationale ont mené une guerre brutale pour chasser le groupe, reprenant enfin Mossoul en juin 2017.

Au petit matin du 9 décembre, al-Abadi a annoncé la victoire contre l'EIIS, et le jour suivant a été déclaré jour férié dans tout le pays.

Pour marquer le premier anniversaire lundi, des postes de contrôle et des véhicules militaires de Bagdad ont été décorés avec des ballons.

Le gouvernement a déclaré qu'il va rouvrir une partie de la Zone verte de haute sécurité, laquelle abrite des bureaux officiels vitaux, pendant cinq heures chaque jour à partir de lundi.

Mais malgré la fête, le pays reste empêtré dans la crise.

Défis restants

Les élections législatives de mai n'ont pas créé de coalition gouvernementale claire, les divisions politiques paralysant les actions d'Abdel Mahdi pour pourvoir les postes clefs du cabinet ministériel.

« En l'absence d'une base politique et populaire, Abdel Mahdi s'est retrouvé otage des intérêts et des forces politiques auxquels les Irakiens espéraient que son gouvernement s'opposerait », a déploré Fanar Haddad, expert de l'Irak à l'Institut du Moyen Orient de l'université nationale de Singapour.

« Le long processus de création du gouvernement a été trop semblable au passé pour une population qui attendait, et même qui exigeait un nouveau départ suite à la défaite territoriale de l'EIIS », a expliqué Haddad.

La promesse d'Abdel Mahdi d'éliminer la corruption est identique à celle qu'avait faite al-Abadi lorsqu'il a annoncé la victoire contre l'EIIS l'année dernière.

Les difficultés ne sont pas que politiques. La majeure partie du pays est en ruines, y compris de vastes zones dans le nord, les autorités ayant du mal à rassembler des fonds pour la reconstruction.

Plus de 1,8 million d'Irakiens sont déplacés, beaucoup languissent dans des camps, et huit millions d'entre eux ont besoin d'aide humanitaire, selon Norwegian Refugee Council.

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