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Sécurité

Des familles de l'Anbar remettent leurs proches appartenant à l'EIIS aux autorités

Khalid al-Taie

Des chefs tribaux et de la sécurité se rencontrent dans l'ouest de l'Anbar en juin pour parler des moyens de lutte contre les derniers éléments de l'EIIS. [Photo fournie par le ministère irakien de la Défense]

Des chefs tribaux et de la sécurité se rencontrent dans l'ouest de l'Anbar en juin pour parler des moyens de lutte contre les derniers éléments de l'EIIS. [Photo fournie par le ministère irakien de la Défense]

Les habitants de l'Anbar remettent aux responsables de la sécurité de la province les membres de leur famille qui ont fait partie de « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS), a fait savoir un chef de tribu irakien, mardi 20 novembre.

Certaines familles de l'ouest de l'Anbar ont réussi à convaincre des proches recherchés pour leur implication avec l'EIIS de se rendre aux autorités, a indiqué Cheikh Qatari al-Samarmad, commandant des forces tribales du district d'al-Baghdadi.

Ces familles ont convaincu leurs proches de l'inutilité de se cacher dans le désert, car les forces de sécurité n'arrêteront pas de les chercher et les trouveront, les arrêteront ou même les abattront tôt ou tard, a-t-il rapporté à Diyaruna.

« Leur seul moyen d'être sauvés est de se rendre et de laisser la justice suivre son cours », a-t-il affirmé.

Des soldats irakiens cherchent des caches d'éléments restants de l'EIIS dans le désert autour d'al-Qaim, à la frontière de l'Anbar, en mai. [Photo fournie par le ministère irakien de la Défense]

Des soldats irakiens cherchent des caches d'éléments restants de l'EIIS dans le désert autour d'al-Qaim, à la frontière de l'Anbar, en mai. [Photo fournie par le ministère irakien de la Défense]

Ces dernières semaines, a-t-il déclaré, « plus de 20 personnes recherchées ont ainsi répondu à l'appel de leurs parents et se sont rendues par le biais de leurs familles ».

Elles sont désormais détenues dans la prison de Ramadi, a-t-il ajouté.

Les forces irakiennes des commandements de l'Anbar et d'al-Jazeera ont lancé plusieurs appels aux derniers éléments de l'EIIS qui se cachent encore dans le désert pour qu'ils se rendent, a-t-il fait savoir.

Cette décision de se rendre de leur plein gré sera prise en considération lors de leur procès, a déclaré al-Samarmad.

Les « opérations de dernier avertissement », qui ont été lancées le 8 octobre, ont compris la traque à grande échelle d'éléments restants de l'EIIS et de leurs bases secrètes dans le désert.

Lors de cette campagne, des prospectus et des messages d'avertissement ont été largués, donnant un choix aux résistants de l'EIIS entre la reddition et la mort, a fait savoir al-Samarmad.

Renforcer le tissu social

Les récentes redditions se sont faites « en lien avec des actions locales pour clore la phase de l'EIIS et renforcer la coexistence sociale », a déclaré al-Samarmad.

« Il existe une communication et des réunions régulières entre les responsables de la sécurité, les dirigeants et les dignitaires des tribus et les habitants de l'ouest de l'Anbar », a-t-il indiqué.

Lors de ces réunions, les différentes parties prenantes abordent les façons de renforcer la sécurité et d'améliorer la coopération conjointe contre les éléments restants et les cellules dormantes de l'EIIS, a-t-il indiqué.

« Ces réunions ont contribué à résoudre en partie de nombreux problèmes, notamment celui des familles dont les enfants sont membres de l'EIIS », a-t-il fait savoir.

« Ces familles souhaitent mettre fin au déplacement des femmes, des enfants et des personnes âgées, les voir rentrer et les accepter comme n'importe quel autre citoyen, avec ses droits et ses devoirs », a-t-il ajouté.

« Nous cherchons à renforcer l'État de droit et à éliminer toute source de conflit pouvant mettre en péril le tissu social et les relations solides entre les membres des tribus », a déclaré al-Samarmad.

Lorsque l'EIIS régnait, il a tenté de répandre la haine et l'animosité au sein des tribus, a-t-il relaté.

Les leaders tribaux, les dignitaires religieux, les universitaires et les militants civils continuent d'organiser des cours et des séminaires de sensibilisation dans les écoles et les mosquées pour enseigner aux gens, et surtout aux jeunes, à rejeter les idées extrémistes, a rapporté al-Samarmad.

Ces cours encouragent les citoyens irakiens à mieux soutenir les forces de sécurité et à jouer leur rôle dans le rétablissement de la paix civile, a-t-il conclu.

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