Les membres des tribus de l'Anbar se sont mobilisés en soutien aux forces irakiennes le long de la frontière avec la Syrie pour bloquer toute possibilité d'infiltration de« l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS), ont expliqué à Diyaruna des combattants et des responsables tribaux.
Cette initiative vient en réponse à la situation de l'autre côté de la frontière en Syrie, où les Forces démocratiques syriennes (FDS) sont engagées dans des combats féroces avec les combattants de l'EIIS dans la région de Hajin, dans la province de Deir Ezzor.
Selon les estimations de la coalition internationale, environ 2 000 extrémistes se trouvent encore dans la zone à l'est de l'Euphrate, a fait savoir l'AFP.
Les combattants de l'EIIS sont « à environ cinq kilomètres » à l'intérieur de la Syrie, a déclaré le 1er novembre le général de brigade Yahya Rasoul, porte-parole du commandement des opérations conjointes en Irak.
L'EIIS a récemment réussi à remettre la main sur une portion de territoire en Syrie qui avait été précédemment reprise au groupe par les FDS. En réponse, les forces irakiennes appuyées par des combattants tribaux ont renforcé leur déploiement et leur surveillance dans la bande frontalière.
Les combattants tribaux et les membres des forces irakiennes que Diyaruna a pu rencontrer ont déclaré être impatients de défendre leur pays et ne pas vouloir supporter une répétition de l'incursion du groupe en juin 2014 en Irak.
Les hommes des tribus prêts à défendre l'Irak
« Les hommes des tribus sont des combattants, et toutes leurs familles sont à la disposition des forces de sécurité », a expliqué le colonel Moussa Hamad al-Sind, commandant de la force tribale du Haut-Euphrate.
Ils sont « prêts à barrer la route aux terroristes », a-t-il ajouté à Diyaruna.
« Immédiatement après le retrait des FDS de la frontière, nous avons mobilisé nos efforts et avons avancé pour apporter un soutien à nos forces », a-t-il ajouté, soulignant que les forces tribales et de sécurité « sont unies ».
« Nos combattants tribaux ont toujours servi de barrage contre les terroristes, et ils ont consenti de grands sacrifices pour libérer leurs régions », a-t-il poursuivi. « Ils ne permettront pas à l'ennemi de répéter le scénario [de 2014] : il n'y aura pas de retour en arrière. »
Tous les membres des forces de sécurité sont prêts à repousser toute possible infiltration ou incursion, tant en termes de personnels que d'équipement, a précisé al-Sind.
« Les commandants chargés de la sécurité ont récemment organisé une série de rencontres avec les habitants locaux et les hommes des tribus, en particulier dans le district d'al-Qaim » qui borde la Syrie, a-t-il ajouté.
Ces rencontres ont souligné la position unie des forces de sécurité et le fort soutien de la population aux efforts visant à débarrasser la région du danger que représentent les cellules dormantes et les plans de l'EIIS, a-t-il expliqué.
« Impatients de défendre chaque pouce de terrain »
« Les forces tribales sont totalement prêtes aux côtés des forces de sécurité à la frontière », a indiqué à Diyaruna le maire d'al-Qaim, Ahmed al-Dulaimi.
« Chacun est prêt à défendre chaque pouce de notre terre», a-t-il encore déclaré. « Les forces tribales, de la police, de l'armée et des frontières sont prêtes à détruire les terroristes s'ils tentent de passer. »
L'actuel déploiement de troupes à la frontière implique un grand nombre de combattants tribaux du Haut-Euphrate, de la Mobilisation occidentale, de la Brigade des commandos de la région occidentale et des brigades de Hamzah (tribu Albou Mahl), a poursuivi al-Dulaimi.
Cette mobilisation tribale le long de la frontière avec la Syrie à al-Qaim s'est accompagnée de l'arrivée d'unités militaires à la frontière, a-t-il ajouté.
« Une brigade de blindés équipée de chars Abrams, de véhicules blindés et de divers transports de troupes est arrivée », a déclaré al-Dulaimi. « Des groupes tribaux et de sécurité motorisés et à pied patrouillent jour et nuit le long de la frontière et surveillent tout mouvement suspect. »
« Quant à la situation à al-Qaim, la ville connaît une activité normale et la vie a repris son cours », a-t-il expliqué. « Les marchés et les bureaux sont ouverts, et les gens soutiennent leurs troupes et ont confiance en leur capacité à maintenir la sécurité. »
« La clé de voûte de tout effort de sécurité »
Les membres des tribus irakiennes sont la clé de voûte de tout effort de sécurité, a affirmé le major général Tahseen al-Khafaji, porte-parole du ministère de la Défense.
Leur participation à la protection de la frontière « confirme leur engagement et leurs responsabilités envers la sécurité de la patrie », a-t-il indiqué à Diyaruna.
« Les forces tribales nous ont aidés à libérer les villes et à traquer l'ennemi dans ses repaires du désert, et nous partageons aujourd'hui ensemble la tâche d'empêcher toute tentative terroriste de s'infiltrer dans notre pays », a poursuivi al-Khafaji.
« Nous avons renforcé notre déploiement et disposons de plusieurs moyens de blocage et de surveillance » de la frontière, notamment par l'utilisation de monticules de terre et de tranchées, de fil de fer barbelé et de moyens de surveillance thermique, a-t-il précisé.
« La frontière sera le tombeau de tous les terroristes qui tenteront de s'infiltrer », a-t-il mis en garde.
Par ailleurs, l'aviation irakienne a largué des milliers de prospectus appelant les habitants des villages frontaliers à rester vigilants, a ajouté al-Khafaji.
La population locale est parfaitement consciente de la situation et est profondément patriotique, a-t-il poursuivi, et les habitants de la région ont affiché leur volonté de se manifester et de fournir les informations dont ils disposent sur les cellules terroristes présentes dans la région.
« Le soutien apporté par la population aux forces de sécurité,qui les informe immédiatement de tout mouvement suspect, permet à nos forces d'être mieux en mesure de frapper l'ennemi avant qu'il n'atteigne ses objectifs », a conclu al-Khafaji.
Vous pouvez vérifier le slogan de ces forces sacrées de mobilisation; ne donnez pas leurs efforts et sacrifices aux autres.
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