L'étau se resserre sur « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS) dans les régions frontalières irakiennes, alors que le groupe se retrouve acculé par les Forces démocratiques syriennes (FDS) côté syrien, et par les forces tribales en Irak.
Les FDS ont encerclé les activistes de l'EIIS à Hajin, une petite région frontalière de la province rurale de Deir Ezzor dans l'est de la Syrie, l'un des derniers bastions de l'EIIS dans le pays.
La pression militaire contre l'EIIS est incessante depuis le 11 septembre, lorsque les FDS ont annoncé avoir lancé la phase finale de l'opération Tempête d'al-Jazeera destinée à chasser l'EIIS de Deir Ezzor et d'al-Hasakeh.
Dans le même temps, de l'autre côté de la frontière, les forces irakiennes et les tribus de l'Anbar ont accentué leurs campagnes de surveillance et de traque pour empêcher les activistes de s'infiltrer en Irak.
Des mesures plus rigoureuses
Les autorités irakiennes ont commencé à mettre en œuvre des plans et des mesures plus rigoureux pour fortifier la frontière en liaison avec les efforts des FDS pour éradiquer l'EIIS de Hajin.
« Les forces [tribales] et de sécurité sont prêtes et en état d'alerte dans l'attente de toute nouvelle évolution », a déclaré le colonel Mousa Hamad al-Sanad, commandant des forces tribales de l'Euphrate supérieur.
« Cela fait près d'un mois que les opérations de traque couvrant de vastes zones désertiques au nord de l'Euphrate se poursuivent sans discontinuer », a-t-il expliqué à Diyaruna.
Ces régions frontalières s'étendent jusqu'au désert de Hajin et aux régions syriennes de Sousa, Baghuz et al-Marashidah, autour desquelles de violents combats ont lieu, ces derniers ayant jusqu'ici permis aux FDS d'abattre des centaines d'activistes de l'EIIS, a poursuivi al-Sanad.
Des forces des commandements des opérations al-Jazeera et de l'Anbar, de la 8e division de l'armée irakienne, des gardes-frontières et des forces tribales, appuyées par une couverture aérienne de l'armée de l'air irakienne et de la coalition internationale, participent à ces opérations de poursuite.
La plus récente de ces opérations a été l'opération Dernier avertissement, lancée le 7 octobre pour traquer les derniers éléments de l'EIIS dans le désert de l'Euphrate supérieur, détruire leurs repaires et protéger la frontière.
« Des unités militaires ont été déployées en grands nombres à la frontière avec la Syrie, sur une ligne s'étendant sur 200 kilomètres, du nord d'Albou Kamal à la région de Tal Safuk [dans la province d'al-Hasakeh] », a précisé al-Sanad.
« Les lignes de blocage sont impénétrables et disposent de postes de surveillance équipés de caméras thermiques qui surveillent tout mouvement suspect, des barbelés, des points de contrôle fixes et mobiles et des drones sans pilote », a-t-il poursuivi.
« Ces mesures sont mises en place avec les opérations de sécurité incessantes, et il est maintenant quasi impossible pour les terroristes de franchir la frontière », a-t-il ajouté.
« Cela fait maintenant un mois qu'il n'y a plus eu de tentative, ce qui témoigne de l'efficacité de nos actions », a-t-il précisé.
La bande frontalière est un « cimetière pour les terroristes »
Les tentatives de l'EIIS de s'infiltrer par la frontière « sont désormais vouées à l'échec, et à chaque fois leurs tentatives sont repoussées et les terroristes subissent des pertes sévères », a déclaré Karim al-Karbouli, membre du conseil provincial de l'Anbar.
La dernière tentative d'infiltration en date à avoir échoué a eu lieu le 19 septembre, lorsque des forces irakiennes, appuyées par la coalition, ont abattu quinze activistes qui se cachaient dans une grotte dans la bande frontalière d'Akashat, a-t-il expliqué à Diyaruna.
« Nos forces sont parfaitement préparées à effectuer leurs missions, et sont très actives dans la frappe de cibles terroristes et l'interception d'infiltrations transfrontalières », a indiqué al-Karbouli.
Les zones de la bande frontalière tant du côté irakien que du côté syrien « sont désormais devenues des cimetières pour les terroristes en raison des opérations et des bombardements intensifs menés par les forces de la coalition internationale », a-t-il poursuivi.
Des opérations de recherche sans précédent
« La mobilisation et les mesures de précaution prises à la frontière avec la Syrie sont nécessaires », a expliqué Cheikh Abdoullah al-Jughaifi, président du parti Ahrar al-Furat et ancien commandant des forces de la mobilisation tribale dans l'Anbar.
« Les FDS progressent dans leurs opérations et ont repris de larges portions de territoires dans l'est de la Syrie aux éléments de l'EIIS, qui se retrouvent encerclés sur la frontière », a-t-il précisé pour Diyaruna.
« C'est une évolution très positive dans le cours de la guerre contre le terrorisme, mais elle exige de nos unités qu'elles prennent de plus grandes précautions pour s'assurer que les éléments de l'EIIS ne trouvent aucun passage sûr pour s'échapper vers notre territoire », a-t-il déclaré.
Le désert de l'ouest de l'Anbar, en particulier les régions d'al-Jazeera au nord de l'Euphrate, a été le théâtre d'opérations de traque et de recherche sans précédent, a souligné al-Jughaifi, soulignant que la frontière avait été fermement sécurisée par un large déploiement de troupes et de matériel militaire.