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Al-Raqqa fête l'anniversaire de sa libération

Waleed Abou al-Khair au Caire

Le Conseil civil d'al-Raqqa a retiré les décombres des rues d'al-Raqqa, a rouvert la plupart d'entre elles et en a goudronné un grand nombre. [Photo fournie par les Forces démocratiques syriennes]

Le Conseil civil d'al-Raqqa a retiré les décombres des rues d'al-Raqqa, a rouvert la plupart d'entre elles et en a goudronné un grand nombre. [Photo fournie par les Forces démocratiques syriennes]

La ville syrienne d'al-Raqqa s'apprête à célébrer le premier anniversaire de sa libération de « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS) à la fin de ce mois.

Les Forces démocratiques syriennes (FDS), appuyées par la coalition internationale, ont annoncé qu'elles avaient repris le contrôle intégral de cette ville du nord le 17 octobre dernier, brisant le dernier bastion de l'EIIS dans la capitale de facto du groupe.

Depuis, ont affirmé les habitants de la ville à Diyaruna, le Conseil civil d'al-Raqa (l'administration autonome arabo-kurde) travaille à rétablir les services publics et la sécurité.

L'année dernière, les services de l'eau et de l'électricité ont été rétablis, les routes ont été rouvertes et les décombres et les explosifs restants de la guerre ont été enlevés des rues de la ville.

Depuis sa libération de « l'État islamique en Irak et en Syrie » l'année dernière, al-Raqqa a vu la réhabilitation de ses installations sportives, à l'instar de celle-ci. [Photo fournie par les Forces démocratiques syriennes]

Depuis sa libération de « l'État islamique en Irak et en Syrie » l'année dernière, al-Raqqa a vu la réhabilitation de ses installations sportives, à l'instar de celle-ci. [Photo fournie par les Forces démocratiques syriennes]

Un Syrien construit un mur devant un bâtiment fortement endommagé dans la ville d'al-Raqqa, le 11 janvier. La ville, qui abritait autrefois 300 000 personnes, était quasiment déserte lorsque l'EIIS en a été chassé en octobre dernier. [Delil Souleiman/AFP]

Un Syrien construit un mur devant un bâtiment fortement endommagé dans la ville d'al-Raqqa, le 11 janvier. La ville, qui abritait autrefois 300 000 personnes, était quasiment déserte lorsque l'EIIS en a été chassé en octobre dernier. [Delil Souleiman/AFP]

Ces efforts n'auraient pas été possibles sans l'action des Forces de sécurité intérieures (FSI), qui se sont efforcées de maintenir la sécurité à l'intérieur de la ville, ni sans le soutien continu des FDS, ont expliqué les habitants à Diyaruna.

« Ce qui a été fait dans la ville depuis sa libération il y a un an est énorme, compte tenu de l'ampleur des destructions qui avaient eu lieu dans la ville », a estimé Mahmoud al-Amin, un habitant d'al-Raqqa.

En plus de devoir retirer les décombres et les mines qui encombraient la ville, il a fallu trouver et retirer des corps de la plupart des quartiers, a-t-il expliqué à Diyaruna.

« Les services de base, qui étaient totalement inexistants dans la ville, fonctionnent désormais très bien », a-t-il poursuivi.

Cela a incité les habitants déplacés à rentrer en ville et dans les villages alentour, où les commerces et les marchés ont rouvert, a-t-il ajouté.

« Le signe le plus évident du retour de la vie est que les écoles sont désormais ouvertes et accueillent leurs élèves », a expliqué al-Amin, soulignant que cela montre que les habitants sont confiants dans le fait que la ville est sûre pour leurs enfants.

Al-Amin s'est dit surpris du rythme de la reprise, et a été heureux de constater que l'administration a également travaillé à remettre en service des installations comme les terrains de sport et un centre pour la jeunesse.

« Des progrès énormes »

Le retrait des décombres a énormément progressé, et les principales artères sont désormais presque entièrement déblayées, selon Khalid Mustafa, membre de la commission pour la reconstruction du Conseil civil d'al-Raqqa.

« Des travaux sont actuellement en cours pour nettoyer les quartiers intérieurs afin d'ouvrir toutes les rues et tous les quartiers », a-t-il indiqué à Diyaruna.

La tâche a été rendue difficile par le niveau de destruction, la présence de mines enterrées par l'EIIS qui a exigé l'intervention d'équipes spécialisées, et de charniers, a-t-il ajouté, tout cela ayant entravé les campagnes de reconstruction ou entraîné des retards.

« En dépit de tout cela, les résultats ont été excellents, et la plupart des rues ont été rouvertes et plusieurs d'entre elles ont été goudronnées », a-t-il ajouté, et les trottoirs ont également été réparés, nettoyés et peints.

Les grandes artères utilisent un éclairage solaire, a-t-il poursuivi, et l'eau atteint désormais toutes les parties d'al-Raqqa depuis l'achèvement des travaux de réparation et de restauration du réseau.

Des efforts ont été faits pour augmenter la pression de l'eau pour qu'elle puisse parvenir à toutes les maisons, a-t-il encore ajouté, soulignant que certains habitants des étages supérieurs se plaignaient autrefois que l'eau n'arrivait pas jusqu'à eux ou que les quantités étaient insuffisantes.

Du fait de l'irrégularité de l'approvisionnement en électricité à partir du réseau principal, les habitants ont recours à des abonnements à des générateurs électriques privés.

L'administration a permis de faire baisser le coût du mazout pour les propriétaires de générateurs, a-t-il précisé, et de proposer le gaz domestique à prix réduit.

Réhabiliter l'agriculture a également été une priorité, car elle constitue la principale source de revenus de la région, a expliqué à Diyaruna Jamal al-Bakkar, agriculteur à al-Raqqa, soulignant que « les pompes à eau ont été réparées et les canaux d'irrigation remis en état ».

L'aide aux agriculteurs a également prévu la distribution des pesticides essentiels, dont certains ont été distribués gratuitement ou vendus à bas prix, a-t-il ajouté.

Coopération civile

Les FSI continuent de fournir des services de sécurité et à gérer la circulation à al-Raqqa et dans ses faubourgs, a expliqué Ramez al-Hussein, habitant d'al-Raqqa et volontaire des FSI.

« Les habitants de la ville coopèrent magnifiquement avec les forces de sécurité, parce qu'ils sont parfaitement conscients de l'ampleur de la tâche qui attend ces forces », a-t-il indiqué à Diyaruna.

La sécurité ne pourra être assurée que par une coopération étroite entre les civils et les forces de sécurité, a encore ajouté al-Hussein.

Les FSI ont mis en place des points de contrôle à l'intérieur de la ville et conduisent des patrouilles régulières, a-t-il expliqué, tandis que les FDS gèrent la sécurité à l'extérieur de la ville et dans ses faubourgs pour prévenir toute infiltration par des extrémistes.

« Les FSI coopèrent également en permanence avec les FDS, qui interviennent immédiatement dans toutes les situations d'urgence liées à la sécurité », a-t-il conclu.

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