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Terrorisme

Les éléments de l'EIIS se retournent les uns contre les autres en-ligne

Par Khalid al-Taie

Des supporters de l'EIIS ont publié un long article sur Telegram intitulé « Salilat al-Uthamaa, serpent venimeux » dans lequel ils accusent « Salilat al-Uthamaa », une saoudienne très connue par l'EIIS pour son soutien passé au groupe, d'être une espionne et de disséminer de fausses informations sur l'EIIS dans une tentative de déstabiliser le groupe et semer la discorde parmi ses membres.

Des supporters de l'EIIS ont publié un long article sur Telegram intitulé « Salilat al-Uthamaa, serpent venimeux » dans lequel ils accusent « Salilat al-Uthamaa », une saoudienne très connue par l'EIIS pour son soutien passé au groupe, d'être une espionne et de disséminer de fausses informations sur l'EIIS dans une tentative de déstabiliser le groupe et semer la discorde parmi ses membres.

De fortes divisions dans les rangs de « l'Etat islamique en Irak et en Syrie » (EIIS) sont en croissance évidente en-ligne, où des membres et sympathisants du groupe publient leurs différends internes.

Variant d'accusations de trahison directe à des allégations que des individus précis espionnaient pour des agences de renseignement étrangères et ont créé ensemble un climat d'animosité et de méfiance.

L'intensité des accusations a atteint son paroxysme après le piratage à plusieurs reprises de publications en-ligne, y compris le magazine hebdomadaire al-Nabaa, à la fin du mois de juin, par un groupe de hackers irakiens qui se sont appelés« Daeshgram ».

Daeshgram a lancé son opération en-ligne contre l'EIIS novembre dernier.

Les forces irakiennes montrent des ordinateurs et équipements trouvés dans une cachette de 'l'Etat islamique en Irak et en Syrie' à Mossoul. [Photo fournie par l'Agence de la sécurité nationale]

Les forces irakiennes montrent des ordinateurs et équipements trouvés dans une cachette de 'l'Etat islamique en Irak et en Syrie' à Mossoul. [Photo fournie par l'Agence de la sécurité nationale]

Dans leur plus récente attaque, les hackers ont usurpé un compte chargé du partage du magazine al-Nabaa , créant le chaos dans les rangs du groupe et parmi ses supporters en-ligne.

Les utilisateurs qui ont accédé au fichier partagé par le compte frauduleux sont accueillis avec une image de couverture photoshopée du leader de l'EIIS Abu Bakr al-Baghdadi entouré de femmes très légèrement vêtues.

Le titre au-dessus de la photo dit « Le calife célèbre la victoire de la montée de l'équipe de football de l'EIIS au 16ème tour », faisant référence à la coupe du monde.

Une autre image d'al-Baghdadi a été intitulée « Ascension du chevalier noir ».

En dépit de la revendication de l'attaque par Daeshgram, les supporters de l'EIIS ont publié un long article sur Telegram accusant « Salilat al-Uthamaa », une saoudienne très connue par l'EIIS pour son soutien passé au groupe, d'être derrière le piratage.

La diatribe, intitulée « Salilat al-Uthamaa, serpent venimeux », accuse al-Uthamaa d'être une espionne et de dissémination de fausses informations sur l'EIIS dans une tentative de déstabiliser le groupe et semer la discorde parmi ses membres.

Al-Uthamaa a répondu dans un post intitulé « Ne cédez pas à l'injustice », sommant les supporters de l'EIIS à rejeter ces accusations et ses accusateurs à repentir et à s'excuser.

Exposer les divisions internes

Cet incident et d'autres similaires ont exposé les profondes divisions parmi les éléments de l'EIIS, a signalé Hashim Hassan, doyen de la Faculté de Journalisme à l'Université de Bagdad.

« Toutes les accusations de trahison et de divulgation d'informations confidentielles avaient survenu même lorsque les terroristes contrôlaient de vastes territoires en Irak et en Syrie », a-t-il affirmé à Diyaruna.

Cela se déroulait en-ligne de manière plus extrême, poursuit-il, puisque l'EIIS ne fait pas confiance à ses propres membres, mais ceux qui ont montré la loyauté au passé à travers leurs comptes et postes.

Ces supporters sont régulièrement accusés de malhonnêteté, et souvent d'être des agents doubles qui collaborent avec l’ennemi, a indiqué Hassan.

Dans le cadre d'une stratégie globale de lutte antiterroriste, il sera important de « travailler pour approfondir ces fossés, car le groupe constitue toujours une menace même s'ils ont perdu les armes ».

Les efforts nationaux et internationaux pour combattre la machine de propagande de l'EIIS se poursuivent, a-t-il ajouté, et ont réussi à fermer des dizaines de centaines de comptes, pages et sites web encourageant le groupe.

« Le dernier incident de piratage contre les sites de l'EIIS a été réussi et efficace », a-t-il souligné. « Nous croyons que si cela se poursuit,[Daeshgram] deviendra une force plus puissante et plus efficace à frapper le groupe de l'intérieur et à créer plus d'animosité et de divisions parmi ses membres. »

Cibler les comptes de l'EIIS

La communauté de renseignement irakienne a réussi à attirer des hackers technologiquement adeptes qui ciblaient les comptes pro-EIIS, a indiqué l'analyste en matière de sécurité Fadel Abou Raghif.

Ces hackers ont infiltré plusieurs comptes, obtenant des données qui sapant les plans du groupe et détruisant leur réseau dissimulé, a-t-il confié à Diyaruna.

Cela a aggravé les divisions parmi les éléments de l'EIIS et a entravé les efforts de recrutement du groupe, poursuit-il.

Le journaliste irakien Ibrahim al-Siraji, qui dirige l'Association de la défense des droits des journalistes, a précisé que l'EIIS avait une armée sophistiquée en-ligne.

Le groupe et ses supporters ont un grand nombre de faux comptes sur les plateformes des réseaux sociaux tels que Facebook, Twitter et Telegram, a-t-il expliqué à Diyaruna, notant qu'ils encourageaient une idéologie extrémiste et appelaient à des attaques terroristes mondiales.

Plusieurs de ces comptes ont été fermés, a-t-il observé, mais plusieurs autres sont actifs.

Toutefois, poursuit-il, « le piratage des sites web de l'EIIS et la manipulation de leur contenu... a endommagé de manière profonde la structure du groupe, puisque ses groupes ne se font plus confiance ».

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