Les forces irakiennes, appuyées par le soutien aérien et terrestre de la coalition internationale, les forces tribales et la population locale, ont mené ces derniers mois des opérations visant à détruire les repaires souterrains utilisés par les extrémistes dans des zones reculées de la province de l'Anbar.
Les résidus des extrémistes ont utilisé un réseau de tunnels et de grottes pour échapper aux frappes aériennes et se regrouper, après avoir perdu une très grande partie du territoire qu'ils occupaient en Irak et au-delà de la frontière en Syrie.
« Ces frappes aériennes ont visé les repaires et les tunnels de l'EIIS dans des zones entourant des localités lointaines, notamment les villes de Heet et al-Qaïm, et les villages et faubourgs proches », a expliqué Mohammed Mouhannad al-Heeti, président du conseil local de Heet.
Ces frappes aériennes sont rendues possibles grâce aux informations fournies par le commandement des opérations dans l'Anbar, les opérations al-Jazeera, la 7e division de l'armée et la 29e brigade.
Ces forces conjointes mènent des patrouilles continues loin dans le désert pour localiser les tunnels de l'EIIS et envoyer les données qu'elles collectent à l'aviation irakienne et à la coalition internationale, qui se chargent ensuite de les pilonner.
« La destruction de ces tunnels est destinée à empêcher le groupe terroriste de les utiliser comme bases de lancement d'attaques terroristes contre les villes, de regroupement ou de stockage d'armes et de munitions », a-t-il précisé.
Informations fournies par les forces tribales
Les renseignements fournis par les tribus et les bergers qui signalent ces tunnels aux forces de sécurité jouent également un rôle essentiel dans la lutte contre les résidus de l'EIIS dans le désert de l'Anbar.
Les Forces de la mobilisation tribale, composées de combattants venus de toutes les régions de l'Anbar, sont les plus habituées au désert et à ses routes, a expliqué Falah al-Qaraghouli, commandant dans les forces de la mobilisation tribale.
Elles ont signalé nombre de ces tunnels et de ces routes aux forces de sécurité, a-t-il expliqué à Diyaruna.
Il existe une étroite coopération avec les bergers dans le désert, qui fournissent des informations « très précises » et signalent tout mouvement suspect loin dans le désert, a-t-il poursuivi.
« La plupart [de ces tunnels] se trouvent dans des zones proches de la route internationale, des régions frontalières aux faubourgs des villes de Ramadi et de Falloudjah, et dans des zones situées au sud-ouest de la ville de Heet », a-t-il poursuivi.
Le commandement des Forces de la mobilisation tribale travaille avec les bergers dans la plus extrême confidentialité, et s'attache à dissimuler leur identité aux éléments de l'EIIS, a ajouté al-Qaraghouli.
Surveillance aérienne et terrestre combinée
Outre les renseignements fournis par les forces terrestres et différentes sources, les forces irakiennes s'appuient également sur des drones pour surveiller le désert, repérer les tunnels de l'EIIS et détecter une éventuelle activité des militants, a expliqué l'expert en sécurité Saeed al-Jayashi à Diyaruna.
Sécuriser le désert se fait en frappant les sites de l'EIIS et en réduisant les mouvements de ses éléments sans qu'une présence continue des forces de sécurité ne soit nécessaire sur le terrain, a-t-il ajouté.
« Dès qu'elles reçoivent des renseignements de la surveillance aérienne ou des différentes sources sur le terrain, les forces irakiennes agissent en conséquence pour bloquer toute activité suspecte », a-t-il indiqué.
Cette stratégie combinée de poursuite sur le terrain et de surveillance aérienne est également mise en œuvre dans les régions à l'est de Tikrit, dans les monts de Hamrine et autour de Balad Ruz, qui ont récemment connu un regain d'activité de l'EIIS.
Les succès militaires irakiens remportés contre l'EIIS ont privé celui-ci de son territoire et contraint ses derniers éléments à se déplacer d'un tunnel à un autre, à passer d'une grotte à une autre et à se tenir dans les vallées éloignées, dans l'espoir de se regrouper une fois encore, a expliqué al-Jayashi.
« Les agences de sécurité sont déterminées à éliminer toute présence du groupe terroriste, et à ne pas lui donner l'occasion de reprendre son souffle », a-t-il conclu.