Les agences de sécurité irakiennes ont réussi à conserver leur neutralité politique lors des récentes élections législatives et durant les débats politiques enflammés qui ont suivi, ont expliqué des responsables irakiens à Diyaruna.

Après que les résultats des élections du 12 mai ont été contestés par suite d'allégations de fraude, le parlement irakien a ordonné le 7 juin un nouveau comptage manuel dans tous les bureaux de vote et a renvoyé la commission qui avait supervisé ce scrutin, a fait savoir l'AFP.

Selon les services de renseignement, les tests effectués sur les machines de vote électroniques, qui avaient été utilisées pour la première fois lors d'élections irakiennes, ont donné des résultats divers, ce qui semble donner raison aux allégations de fraude.

Le 10 juin, un incendie a ravagé un entrepôt du district al-Rusafa de Bagdad où étaient conservés les bulletins de vote des élections législatives de mai, dans l'attente d'un nouveau comptage.

Al-Rusafa est l'un des plus importants districts électoraux de l'est de Bagdad, où près de 60 % des deux millions d'électeurs que compte la ville ont voté lors des récentes élections.

« Il ne fait aucun doute qu'il s'est agi d'un acte délibéré, et je suis personnellement l'enquête avec la police criminelle et la commission chargée d'enquêter sur cet incendie », a déclaré le ministre de l'Intérieur Qassem al-Araji.

Les forces irakiennes restent concentrées

Au milieu de tout ce tumulte politique et de cette controverse, les forces irakiennes continuent à traquer les groupes extrémistes sans se laisser distraire, ont expliqué des experts à Diyaruna.

« Le renforcement de la sécurité reste une priorité pour le gouvernement, et rien ne doit nous en détourner », a déclaré le Premier ministre Haider al-Abadi le 29 mai.

« Les agences de sécurité irakiennes sont loin d'interférer dans les affaires politiques et dans leurs répercussions », a expliqué le général de brigade Yahya Rassoul, porte-parole du ministère de la Défense.

« Les agences de sécurité n'appartiennent qu'à un seul grand parti, la nation irakienne et son peuple, sa terre et son Histoire », a-t-il affirmé à Diyaruna, ajoutant que « nous respectons le processus politique dans le pays, mais nous n'y participons pas ».

« Notre mission est de protéger les citoyens et l'ordre dans le pays », a affirmé Rassoul, indiquant les récentes protestations dans la province de Kirkouk au sujet du résultat des élections, lorsque les agences de sécurité ont conservé leur neutralité et accompli leur mission sans préjugés.

La guerre contre la terreur est « une mission au quotidien »

L'armée irakienne s'efforce d'éradiquer les noyaux du terrorisme, quelles que soient les questions politiques qui agitent le pays, a expliqué à Diyaruna Jassim Hanoun, spécialiste de la sécurité.

Elle suit son plan de lutte contre l'EIIS, qui consiste à éliminer ses maisons de repos et purger les régions qu'il contrôlait, sur la base de solides renseignements, a-t-il expliqué.

« Les résultats des élections ou la passation de pouvoir de l'actuel gouvernement au prochain ne doivent pas affecter la situation sécuritaire du pays ni l'efficacité des forces de sécurité dans leur lutte contre l'EIIS », a-t-il ajouté.

Il a demandé au gouvernement de renforcer l'institution militaire et de lui donner plus de souplesse dans la prise de décision, soulignant que la guerre contre le terrorisme est une mission au quotidien qui ne saurait être perturbée par la mise en place d'un nouveau gouvernement.