Des milliers de civils ont fui le bombardement du régime syrien contre les zones tenues par l'opposition dans la province de Daraa, dans le sud du pays, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'homme jeudi 21 juin.
« Plus de 12 000 civils ont fui leurs maisons au cours des trois derniers jours après que les forces du régime ont intensifié leurs bombardements et leurs frappes aériennes contre les zones de l'est et les villages de Daraa », a indiqué Rami Abdel Rahman, directeur de l'observatoire.
Les civils fuyant des zones comme al-Hirak et Busra al-Harir se dirigeaient vers des villages proches sous le contrôle de l'opposition, a-t-il déclaré.
Le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires a fait savoir que mercredi, 2500 personnes avaient fui une zone de la campagne de l'est.
Les combattants de l'opposition contrôlent près des deux tiers de Daraa, mais le régime tient une petite zone dans le centre de la province.
Les zones de l'est de Daraa bombardées au cours des derniers jours se trouvent dans une bande de terre flanquée à l'est et à l'ouest par un territoire tenu par le régime.
Accroissement des tensions
Après une série de victoires militaires contre des enclaves de l'opposition près de Damas, le régime a décidé de reprendre les territoires de l'opposition du sud de la Syrie, que ce soit par des négociations ou dans le cadre d'une opération militaire.
Les tensions ont grandi dans la région entre Daraa et Sweida en particulier, qui a connu un échange de tirs d'artillerie et de lourdes frappes aériennes du régime, a indiqué à Diyaruna Yasser al-Turkmani, officier de l'Armée syrienne libre (ASL).
Des efforts rigoureux ont été entrepris pour calmer la situation avant qu'elle n'explose, a fait savoir l'officier basé à Daraa, au vu de la sensibilité sectaire qui accompagnera les combats dans cette région, bastion de la secte druze en Syrie.
« Les forces du régime essaient d'exercer une pression psychologique en larguant des tracts appelant les habitants à rejeter la présence des factions d'opposition et à quitter la zone, comme elles l'ont fait dans la Ghouta orientale », a-t-il rapporté.
Milices affiliées à l'Iran
Al-Turkmani a déclaré que le régime a fait venir un grand nombre de milices affiliées, dont des combattants du Hezbollah libanais et des milices affiliées au Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI).
Les tensions sont à leur comble dans la ville d'al-Mseikeh, dans la campagne de l'ouest de Sweida, et dans les villages de Busra al-Harir et d'al-Lajat, qui sont soumis à des frappes aériennes constantes, a déclaré al-Turkmani.
Il y a eu de violents affrontements le long de l'axe Harran-Duwaira, dans la ville d'al-Baath de la province de Qunaitra, et dans la ville de Daraa, notamment la zone d'al-Hara.
Al-Turkmani a fait savoir que les tensions se sont intensifiées après que des combattants de l'opposition ont bombardé mardi la ville Sweida, tenue par le régime, après trois années de calme relatif.
Le régime progresse dans le désert contre l'EIIS
Plus au nord, les forces du régime syrien ont progressé contre « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS) après une vague d'attaques extrémistes dans le vaste désert de Badiya, a indiqué l'observatoire mercredi.
« Les forces du régime ont lancé des contre-attaques contre des positions djihadistes dans le Badiya syrien, notamment à l'est de Palmyre », a rapporté Abdel Rahman.
Mercredi, les forces du régime, appuyées par des avions russes, se sont emparées de Hmeimeh, entre la province centrale d'Homs et Deir Ezzor à la frontière est avec l'Irak, a-t-il indiqué.
Le Badiya est une grande région désertique s'étendant du centre de la Syrie à la frontière irakienne à l'est du pays, où l'EIIS est toujours présent dans quelques petites poches.