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Tahrir al-Sham met en place ses unités de « police religieuse »

Waleed Abou al-Khair au Caire

Une unité de Sawaid al-Khair affiliée à Tahrir al-Sham patrouille dans la ville d'Idlib, au nord de la Syrie. [Photo fournie par Moussab Assaf]

Une unité de Sawaid al-Khair affiliée à Tahrir al-Sham patrouille dans la ville d'Idlib, au nord de la Syrie. [Photo fournie par Moussab Assaf]

Avec la série de nouvelles lois strictes qu'il impose aux populations locales dans les zones sous son contrôle, Tahrir al-Sham se comporte de plus en plus comme son rival, « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS), a affirmé un militant local.

Parmi les mesures prises pour soumettre la population dans ce bastion de l'alliance extrémiste dans le nord de la Syrie, on retrouve la mise en place d'unités de la soi-disant Sawaid al-Khair, a expliqué l'activiste Moussab Assaf à Diyaruna.

Ces unités sont des groupes de « promotion de la vertu et de prévention du vice » similaire à la hisbah (la « police religieuse ») de l'EIIS, a-t-il ajouté, et leur instauration s'accompagne d'une liste de nouveaux décrets qui visent à restreindre au maximum les libertés.

Tahrir al-Sham a publié jeudi 31 mai à midi une déclaration qui a été distribuée dans les zones sous son contrôle à Idlib et Hama, a ajouté Assaf.

Un élément de la « police religieuse » Sawaid al-Khair affiliée à Tahrir al-Sham parle à un habitant de la ville d'Idlib, dans le nord de la Syrie.  [Photo fournie par Moussab Assaf]

Un élément de la « police religieuse » Sawaid al-Khair affiliée à Tahrir al-Sham parle à un habitant de la ville d'Idlib, dans le nord de la Syrie.  [Photo fournie par Moussab Assaf]

Cette déclaration confirme la mise en place des unités de Sawaid al-Khair et dresse la liste de dizaines de décrets jugés arbitraires par les habitants, estimant qu'ils portent atteinte à leurs libertés personnelles, a-t-il précisé, et sont une tentative de les dominer et de les contrôler.

Des nouveaux décrets rigoureux

Ces nouveaux décrets instaurent la prière obligatoire et la fermeture des commerces aux heures des prières, ainsi qu'une interdiction de la mixité hommes-femmes sur les marchés, dans les magasins, les écoles, à bord des véhicules et d'autres moyens de transport, a poursuivi Assaf.

Ils prévoient également l'interdiction pour les hommes de travailler dans des commerces spécialisés pour femmes.

Les hommes comme les femmes ont reçu l'ordre de porter des vêtements larges et de s'abstenir de porter des pantalons près du corps ou des jeans, les hommes n'ont plus le droit de se raser, et les femmes doivent porter l'abaya et le voile.

Ces nouveaux décrets interdisent également l'emploi de produits cosmétiques et la vente de cigarettes, et ordonnent la fermeture des magasins qui vendent des cigarettes et des produits pour narguilés, ainsi que la fermeture de tous les cafés qui proposent des narguilés.

Tahrir al-Sham a également publié d'autres décrets relatifs à la circulation et au commerce, entre autres domaines, a-t-il expliqué.

Des mesures « plus oppressives »

Pour les habitants, il est clair que Tahrir al-Sham sera plus oppressif dans les mois à venir , a raconté Assaf, et qu'il imposera par la force sa stricte interprétation de la charia à la population locale.

Cela est en grande partie fait pour apaiser les combattants étrangers, connus pour leur ultra-extrémisme, et d'autres partisans de la ligne dure au sein de l'alliance, a-t-il ajouté.

Ces mesures résultent de la peur que ces éléments ne quittent l'alliance et rejoignent d'autres groupes extrémistes présents en Syrie, a-t-il souligné.

Cette nouvelle direction politique attirera vraisemblablement de nombreux éléments extrémistes armés qui sont actuellement membres d'autres groupes, car ces décisions sont conformes à leur orientation idéologique, a conclu Assaf.

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