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L'ONU ajoute des entités irakiennes à la liste des sanctions internationales

Khalid al-Taie

Un employé de la banque Rafidain donne de l'argent à un client après avoir vérifié son identité. La Banque centrale irakienne a imposé des mesures strictes pour lutter contre le financement du terrorisme. [Photo fournie par la banque Rafidain]

Un employé de la banque Rafidain donne de l'argent à un client après avoir vérifié son identité. La Banque centrale irakienne a imposé des mesures strictes pour lutter contre le financement du terrorisme. [Photo fournie par la banque Rafidain]

La commission du Conseil de sécurité des Nations unies chargée de superviser les sanctions envers « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS) et al-Qaïda, en vertu des résolutions 1267 (2011) et 2253 (2015), a inscrit des citoyens irakiens et des entités irakiennes sur la liste des sanctions onusiennes.

Il a été procédé à ces derniers ajouts à la demande du gouvernement irakien.

Parmi les individus portés sur cette liste noire se trouve Omar Mohammed Rahim al-Kubaysi, propriétaire de al-Kawthar Money Exchange, une société de transfert d'argent de la ville frontalière d'al-Qaim, dans la province de l'Anbar.

La Banque centrale irakienne (BCI) avait inscrit al-Kawthar Money Exchange sur cette liste noire le 10 juin 2017 pour avoir aidé et financé l'EIIS, en l'excluant du système bancaire irakien et en gelant ses réserves et ses sources de liquidités en Irak.

Des banquiers irakiens assistent à un séminaire sur les exigences de sécurité concernant les systèmes de transfert d'argent. [Photo fournie par l'Union des banques irakiennes]

Des banquiers irakiens assistent à un séminaire sur les exigences de sécurité concernant les systèmes de transfert d'argent. [Photo fournie par l'Union des banques irakiennes]

Le gouvernement irakien a également travaillé avec le Trésor américain pour identifier et inscrire « les noms des entités qui financent le terrorisme sur une liste noire internationale », a expliqué à Diyaruna Aysar Jabbar, analyste financier à la BCI.

En août dernier, Salem Moustafa Mohammed al-Mansour, un membre de l'EIIS également connu sous le pseudonyme de Salem al-Afri, a été sanctionné par la BCI et le Trésor américain.

Le nom d'al-Mansour a été placé sur une liste de surveillance, et tous les fonds transférables et non transférables à son nom ont été gelés.

« La Banque centrale irakienne a adopté une position de fermeté à l'encontre de toute tentative d'infiltration du système bancaire du pays par des groupes terroristes », a poursuivi Jabbar.

La BCI a réussi à tarir les sources de financement du terrorisme et à lutter contre le blanchiment d'argent par des mesures punitives et une surveillance étroite des transactions bancaires et financières, a-t-il ajouté.

Lutter contre le financement du terrorisme

L'Irak a pris des mesures pour lutter contre le financement du terrorisme.

Parmi ces mesures, l'adoption de la loi n° 39 de 2015, destinée à dissuader le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme ; la loi n° 5 de 2016, concernant le gel des fonds liés au terrorisme ; et la mise en place d'un comité spécial présidé par la BCI pour lutter contre le financement du terrorisme.

Placer les entités extrémistes sur une liste des sanctions des Nations unies est une « mesure nécessaire et efficace pour mettre un terme à la circulation mondiale de sommes d'argent qui alimentant le terrorisme », a estimé Salam Smeisim, une spécialiste du système bancaire, pour Diyaruna.

Cette mesure signifie que « tous les intérêts économiques, les sources, les comptes bancaires et les avoirs enregistrés au nom de ces terroristes ou de ceux qui leur sont associés dans des opérations de blanchiment d'argent » seront bloqués, a-t-elle expliqué.

Cela aidera les autorités irakiennes et internationales à « saisir l'argent des terroristes et, par voie de conséquence, mettre un terme à leurs activités qui menacent la sécurité et la paix, pas seulement en Irak, mais dans le monde entier », a-t-elle ajouté.

Surveiller les flux d'argent

La BCI impose des mesures strictes pour surveiller les flux d'argent et de biens dans toutes les succursales bancaires, des sociétés de transfert d'argent aux banques privées et gouvernementales, en passant par les commissions des titres, les officines de change et les bourses, a-t-elle précisé.

La communauté internationale s'est désormais engagée à assécher le financement du terrorisme, a expliqué l'économiste Amer al-Adhadh à Diyaruna.

« L'Irak a souffert des crimes des gangs de l'EIIS et souhaite participer aux efforts d'amélioration pour stopper les flux de fonds en direction de ce groupe et des autres groupes terroristes », a-t-il indiqué.

Les sanctions onusiennes aideront à « identifier les fonds et les possessions des personnes impliquées dans le terrorisme, geler leurs comptes bancaires et saisir leurs biens », a-t-il ajouté.

Et al-Adhadh de conclure en expliquant que ces deux dernières années, l'Irak a inscrit sur liste noire nombre d'individus et de société accusés de soutenir le terrorisme, dans l'espoir que cela sera suivi par l'imposition de sanctions internationales à leur encontre.

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