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Les pillages inquiètent les derniers habitants de Yarmouk

Waleed Abou al-Khair au Caire

Les habitants affirment que les forces du régime syrien et leurs milices alliées pillent les foyers du camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk après le départ de l'EIIS. [Photo fournie par Naji al-Amer]

Les habitants affirment que les forces du régime syrien et leurs milices alliées pillent les foyers du camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk après le départ de l'EIIS. [Photo fournie par Naji al-Amer]

Les habitants demeurés à proximité du camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk et d'al-Hajar al-Assouad après le retrait de « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS) font part de leur inquiétude face aux pillages généralisés.

Depuis que les forces du régime syrien et leurs milices alliées sont arrivées dans la région, a expliqué un habitant du camp à Diyaruna, on assiste à la prolifération du « taafeesh », le vol des meubles et des équipements dans les foyers abandonnés.

Les forces armées syriennes et les milices affiliées se livrent à ces vols de façon systématique, a déclaré à Diyaruna Naji al-Amer, un infirmier habitant le camp de Yarmouk.

De nombreux foyers de la zone sont pillés, parfois même sans se cacher des habitants, qui ne peuvent rien faire d'autre que protester verbalement, a-t-il raconté.

Des soldats du régime syrien en train de piller ce qu'il reste des biens des habitants du camp de Yarmouk. [Photo fournie par Naji al-Amer]

Des soldats du régime syrien en train de piller ce qu'il reste des biens des habitants du camp de Yarmouk. [Photo fournie par Naji al-Amer]

La réaction des forces armées est imprévisible, a-t-il raconté, racontant qu'elles avaient ouvert le feu contre une famille qui avait tenté de s'opposer au pillage de son foyer, tuant Rami Mohammed Salman, un adolescent de 15 ans.

Des habitants du camp s'en voient refuser l'entrée

Les forces du régime empêchent les habitants de revenir à Yarmouk, les mettant en garde contre la prolifération des mines et des décombres causés par les opérations militaires.

Des explications qui laissent toutefois sceptiques les habitants, qui se rassemblent chaque jour à l'entrée du camp pour tenter d'y pénétrer, a expliqué al-Amer.

Les habitants ont demandé pour quelles raisons ils n'avaient pas le droit d'entrer dans le camp pour des raisons de sécurité, alors que les soldats s'y déplacent librement et vident les foyers sans être blessés par des mines, a-t-il poursuivi.

Après avoir fait intervenir des connaissances influentes ou versé des pots-de-vin, certaines familles ont réussi à pénétrer dans le camp, a rapporté al-Amer.

Ces familles mettent en place leurs propres comités de maintien de la sécurité dans les zones où elles sont retournées afin d'empêcher les vols, a-t-il indiqué, soulignant que de nombreux affrontements ont éclaté entre les habitants et les pillards.

Malgré le manque des nécessités de base, les habitants sont déterminés à rentrer pour protéger ce qu'il reste de leurs biens, a-t-il poursuivi.

Ils craignent par ailleurs de demeurer à l'extérieur du fait de certaines rumeurs selon lesquelles le gouvernement syrien se prépare à mettre en place une zone tampon autour de Damas, qui engloberait le camp et al-Hajar al-Assouad, a-t-il encore précisé.

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