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Terrorisme

L'Irak s'engage en faveur de la réinsertion de ses prisonniers

Alaa Hussain à Bagdad

Le gouvernement irakien a mis en place des commissions spéciales chargées de parler avec les prisonniers pour tenter de les éloigner de toute pensée extrémiste. [Photos fournies par le ministère irakien de la Justice]

Le gouvernement irakien a mis en place des commissions spéciales chargées de parler avec les prisonniers pour tenter de les éloigner de toute pensée extrémiste. [Photos fournies par le ministère irakien de la Justice]

Le gouvernement irakien veille à ce que la population carcérale du pays ne constitue pas un fléau pour la société après sa libération, en investissant dans des programmes qui cherchent à fondamentalement changer sa façon de penser.

Ces programmes ont pour but de réhabiliter les prisonniers purgeant des peines de cinq ans maximum en leur offrant une formation éducative et religieuse.

Le ministère de la Justice, responsable de toutes les prisons en Irak, a mis en place des commissions d'orientation chargées de prendre en charge les détenus, quelles que soient les charges retenues contre eux.

Un engagement en faveur des droits de l'homme

Dans la plus grande prison du pays, la maison de correction d'al-Nasiriyah dans la province de Dhi Qar, les membres de la commission d'orientation donnent des cours sur la pensée religieuse modérée, pour tenter d'influencer les détenus de manière positive.

Des détenus irakiens assistent à un cours d'alphabétisation. Le ministère de la Justice assure une éducation et une formation professionnelle pour les détenus qui purgent leur peine dans les prisons irakiennes. [Photo fournie par le ministère irakien de la Justice]

Des détenus irakiens assistent à un cours d'alphabétisation. Le ministère de la Justice assure une éducation et une formation professionnelle pour les détenus qui purgent leur peine dans les prisons irakiennes. [Photo fournie par le ministère irakien de la Justice]

Leurs fréquentes visites témoignent du « fort engagement en faveur de l'application des normes des droits de l'homme pour tous les détenus, quelles que soient les charges retenues contre eux », a expliqué Jabbar al-Mousawi, président de la commission pour la sécurité du conseil provincial de Dhi Qar.

Ces commissions éducatives des prisons travaillent à modifier les croyances des détenus ayant embrassé les idéologies extrémistes, a-t-il expliqué à Diyaruna, dans le but de parvenir à une véritable réinsertion.

La société irakienne dans son ensemble profiterait du succès de la transformation des criminels, a-t-il poursuivi.

Si les conseils et l'orientation peuvent s'avérer futiles auprès de certains prisonniers, notamment les principaux leaders des groupes terroristes et des gangs criminels dont les mains sont tachées du sang de dizaines de victimes, d'autres peuvent encore être sauvés.

Certains prisonniers ont été « trompés et dupés par ces groupes [terroristes] », a-t-il ajouté, et dans ce cas, « la réhabilitation et l'orientation en prison peuvent engendrer des résultats positifs ».

Formation professionnelle en prison

L'administration pénitentiaire offre aux détenus une formation professionnelle dans des domaines comme la menuiserie, la couture, la coiffure et la réparation automobile, a précisé al-Mousawi.

« Le but de ces ateliers est de réhabiliter les détenus pour leur permettre de travailler dès leur sortie de prison, afin de se réinsérer au sein de leurs communautés et d'obtenir une source de revenus stable », a-t-il ajouté.

La participation est élevée, a-t-il ajouté, reflétant leur « volonté de gagner leur vie par des moyens légaux, après avoir goûté la vie amère d'une condamnation à la prison ».

Beaucoup s'étaient engagés sur une mauvaise voie en raison de difficultés financières, a-t-il expliqué, et ces ateliers peuvent les aider à apprendre comment gagner de l'argent en dehors de la criminalité.

La prison d'al-Nasiriyah a également mis en place des écoles spéciales pour ceux des détenus qui purgent des peines de cinq ans maximum, a expliqué à Diyaruna Mourad al-Shmeisawi, chercheur en études sociales et directeur de cette prison.

Ces écoles préparent les détenus à se présenter aux examens qui leur permettront d'obtenir des certificats reconnus par le ministère de l'Éducation, a-t-il précisé à Diyaruna.

Opportunités de réinsertion

« L'ouverture d'écoles à l'intérieur des prisons aide à prouver le respect des droits de l'homme des prisonniers, y compris leur droit à apprendre et étudier », a commenté al-Shmeisawi, soulignant que cela « peut créer de réelles opportunités de réinsertion dans la société ».

À ce jour, nous avons recensé plusieurs cas dans lesquels des prisonniers ont mis à profit ces certificats d'éducation à leur sortie, a-t-il expliqué, ce qui leur a permis de reprendre une vie honorable.

Un certain nombre de détenus dans les prisons irakiennes sont illettrés, a précisé Abdoul-Halim al-Husseini, spécialiste de l'éducation au ministère de l'Éducation.

L'enseignement dans les prisons commence donc au niveau le plus bas, a-t-il poursuivi pour Diyaruna, une instruction élémentaire et de niveau intermédiaire étant également assurée, a-t-il conclu.

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Que Dieu bénisse vos efforts. Je suis un guide religieux du commandement de la police de Kirkouk. Je visite le département des mineurs en coordination avec un groupe d'érudits des deux Waqfs.

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