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Sécurité

La région kurde remet ses prisonniers de l'EIIS au gouvernement irakien

Khalid al-Taie

Plusieurs éléments de « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS) ont été arrêtés par les forces des Peshmergas lors des combats pour Tal Afar en 2017. [Photo fournie par le réseau d'actualités de l'Ouest de Ninive]

Plusieurs éléments de « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS) ont été arrêtés par les forces des Peshmergas lors des combats pour Tal Afar en 2017. [Photo fournie par le réseau d'actualités de l'Ouest de Ninive]

Les autorités de la région kurde d'Irak ont remis des centaines de prisonniers de « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS) au gouvernement irakien dans le cadre d'un accord bilatéral dont les autorités affirment qu'il permettra de renforcer la sécurité et la stabilité de l'Irak.

Le transfert de ces prisonniers, qui a débuté le 12 mars, est le résultat des accords auxquels sont parvenues les commissions du gouvernement fédéral à Bagdad et la région kurde.

Des responsables irakiens ont expliqué à Diyaruna qu'ils saluaient cette mesure, soulignant l'importance d'une coopération permanente entre le gouvernement fédéral et les autorités de la région kurde, afin d'accroître la sécurité et la stabilité de l'Irak.

Plus de 1 460 éléments de l'EIIS ont ainsi été remis au gouvernement fédéral en mars, a expliqué Dindar Zibari, l'un des responsables de la région kurde.

« Ces individus étaient détenus par les forces de sécurité kurdes pendant que des enquêtes étaient en cours pour déterminer leur rôle au sein de l'EIIS et dans les crimes terroristes », a-t-il expliqué à Diyaruna.

Ils ont été remis au gouvernement fédéral sur la base d'arrêtés pris par les tribunaux kurdes, a-t-il poursuivi, précisant qu'il appartenait désormais aux autorités judiciaires de Bagdad et de la province de Ninive de poursuivre les enquêtes et de prononcer les condamnations.

Près de 1 000 autres détenus ont été relâchés après que ces enquêteurs ont démontré qu'ils étaient innocents, a-t-il ajouté, « mais plusieurs centaines d'autres ont été reconnus coupables par les tribunaux [régionaux] kurdes », et restent incarcérés.

Pour d'autres, a-t-il poursuivi, les interrogatoires sont toujours en cours, et les autorités judiciaires de la région kurde se prononceront en vertu du Code pénal irakien.

Nécessaire coopération des autorités

Zibari a souligné le besoin constant pour les autorités de la région kurde de travailler en étroite coopération avec le gouvernement central irakien.

« Depuis la libération de la province de Ninive, cela a été notre principale demande, car cette collaboration et l'échange d'informations sont d'une importance primordiale dès lors qu'il s'agit de préserver la sécurité et la stabilité publiques », a-t-il indiqué.

« Les soldats peshmergas et l'armée irakienne étaient dans le même bateau lors des combats contre le terrorisme », a indiqué Zibari, soulignant que « les fruits de cette collaboration apparaissent clairement dans la victoire obtenue sur l'EIIS ».

« Nous ne pouvons toutefois faire preuve de complaisance », a-t-il rappelé. « Nos efforts conjoints doivent être maintenus. »

Cette opération de transfert est le résultat des négociations du 28 octobre entre les commissions représentant le gouvernement fédéral et la région kurde, a expliqué le chercheur Hisham al-Hashimi, spécialiste des mouvements extrémistes.

« Nous estimons qu'il s'agit d'une évolution importante, qui s'inscrit dans le cadre de l'atmosphère positive qui règne entre les deux parties et d'un désir commun de cimenter les piliers de la stabilité dans le pays », a-t-il expliqué à Diyaruna.

Veiller à ce que justice soit faite

Les forces kurdes ont réussi à capturer un certain nombre de combattants de l'EIIS sur le champ de bataille, a expliqué al-Hashimi, tandis que d'autres se sont rendus en compagnie de leurs familles, notamment lors de la libération d'al-Sharqat, d'al-Ayadhiya et d'al-Hawijah.

« Il n'existe aucune information précise concernant le nombre d'éléments de l'EIIS et de leurs familles arrêtés par les Peshmergas et qui se trouvent actuellement en prison, mais je dirais que ce nombre se situe pour l'heure aux alentours de 3 000 », a estimé al-Hashimi.

Le député irakien Iskandar Watwat, membre de la commission parlementaire pour la défense et la sécurité, évalue ce nombre « à 5 000 au maximum ».

Il a demandé aux autorités de la région kurde de remettre tous les éléments kurdes qu'elles détiennent encore, « afin de pouvoir terminer les enquêtes et les audiences des tribunaux ».

Cela permettra de prononcer des peines « pour que la justice soit rendue et que ces individus paient pour les crimes qu'ils ont commis envers le peuple irakien », a-t-il expliqué à Diyaruna.

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