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Les États-Unis et leurs alliés lancent des frappes en représailles contre la Syrie

Diyaruna et AFP

De la fumée s'élève d'un centre de recherche près de Damas, la capitale, après une frappe aérienne de la coalition en réponse à une attaque chimique présumée du 7 avril par le régime syrien. [Photo fournie par Bahaa al-Sahli]

De la fumée s'élève d'un centre de recherche près de Damas, la capitale, après une frappe aérienne de la coalition en réponse à une attaque chimique présumée du 7 avril par le régime syrien. [Photo fournie par Bahaa al-Sahli]

Les États-Unis, le Royaume-Uni et la France ont lancé des frappes punitives contre le régime du président Bachar el-Assad en Syrie, en réponse à sa dernière utilisation d'armes chimiques, a annoncé le président des États-Unis Donald Trump vendredi 13 avril.

Alors que Trump entamait un discours à la Maison-Blanche, des explosions ont été signalées dans la capitale syrienne, signalant le début d'un nouveau chapitre dans une guerre civile brutale qui dure depuis sept ans.

Plusieurs explosions consécutives ont été entendues à 4 heures du matin, suivies du son d'avions en vol. De la fumée s'est élevée des limites nord et est de la capitale.

« Il y a peu de temps, j'ai ordonné aux forces armées des États-Unis de lancer des frappes de précision sur des cibles associées aux capacités d'armement chimique du dictateur syrien Bachar el-Assad », a déclaré Trump lors d'un discours télévisé.

« Une opération combinée avec les forces armées de la France et du Royaume-Uni est en cours. Nous les remercions tous les deux », a ajouté Trump.

« Ce massacre a représenté une escalade significative dans le schéma d'utilisation des armes chimiques par cet horrible régime », a-t-il déclaré à propos de l'attaque au gaz toxique présumée d'il y a une semaine contre Douma, proche de Damas, tenu par l'opposition.

« À cause de cette [...] attaque, des mères, des pères, des nourrissons et des enfants se sont tordus de douleur et ont manqué d'air. Ce ne sont pas là les actions d'un homme. Ce sont les crimes d'un monstre. »

« Frappe lourde »

Le général Joseph Dunford, général en chef à Washington, a indiqué aux journalistes que des frappes précises avaient atteint trois cibles : un centre de recherche scientifique près de Damas, un bâtiment de stockage et un centre de commandement proches, ainsi qu'un entrepôt d'armes chimiques près de Homs.

Il a ajouté que des batteries syriennes de missiles sol-air ont tenté de répliquer, mais aucune perte alliée n'a été signalée.

Cette opération a représenté une escalade importante par rapport aux frappes américaines d'il y a un an, lorsque des missiles de croisière avaient été utilisés contre un seul terrain d'aviation.

Dunford a déclaré que les forces russes en Syrie ont été prévenues par le biais de canaux existants de « désescalade » que des avions occidentaux seraient dans l'espace aérien syrien, mais Washington n'avait pas dévoilé les cibles ou l'heure des frappes.

Le secrétaire de la Défense Jim Mattis a ajouté qu'aucune frappe supplémentaire n'est prévue, à moins qu'Assad utilise à nouveau des armes chimiques.

« Nous avons été très précis et proportionnés, mais c'était quand même une frappe lourde », a-t-il précisé.

Front unifié

Trump a également mis en garde la Russie et l'Iran, leur disant de ne pas rester proches de leur allié à Damas.

« La Russie doit décider si elle continue sur cette voie sombre, ou si elle se joindra aux nations civilisées en tant que force pour la stabilité et la paix , a-t-il déclaré.

Ces frappes étaient attendues depuis la diffusion de vidéos atroces montrant les séquelles de l'attaque contre Douma, qui avait déclenché une très forte réaction internationale.

La colère et la détermination apparente de Trump ont été rapidement égalées par le président français Emmanuel Macron, qui a engagé son pays dans une réponse commune.

« Nous ne pouvons pas tolérer la normalisation de l'utilisation d'armes chimiques , a fait savoir Macron dans un communiqué.

La Première ministre du Royaume-Uni, Theresa May, a été plus prudente, mais à l'heure où le premier missile de croisière a été tiré, la coalition était unifiée.

« Nous ne pouvons pas permettre que l'utilisation d'armes chimiques devienne normale ; en Syrie, dans les rues du Royaume-Uni, ou partout ailleurs dans notre monde », a affirmé May, faisant référence à une récente tentative d'assassinat contre un agent double russe.

« Preuves »

Dans les jours qui se sont écoulés entre l'attaque contre Douma et la réponse dirigée par les États-Unis, Washington et Moscou se sont affrontés de façon répétée par déclarations de presse et débats américains interposés.

Moscou a nié que son allié Assad ait joué un rôle dans ce scandale, présentant plusieurs théories alternatives, culminant par l'affirmation que le Royaume-Uni avait tout organisé.

De façon plus concrète, à l'ONU, les diplomates russes ont opposé leur veto à une motion américaine visant à relancer une enquête internationale sur l'utilisation d'armes chimiques en Syrie, laquelle aurait pu établir les responsabilités.

Washington, Paris et Londres ont néanmoins insisté sur le fait que leurs propres renseignements secrets prouvent la culpabilité d'Assad, et une porte-parole des États-Unis a déclaré vendredi disposer de « preuves ».

L'armée russe a juré de répondre à toute attaque.

Après les frappes, l'ambassadeur de Moscou aux États-Unis, Anatoly Antonov, a déclaré : « Nous avons prévenu que de telles actions ne resteraient pas sans conséquence ».

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a mis en garde vendredi les camps rivaux contre « une escalade militaire totale », et a souligné le besoin « d'éviter que la situation échappe à tout contrôle ».

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