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Droits de l'Homme

Exode en masse de la Ghouta face à l'avance du régime syrien

Waleed Abou al-Khair au Caire

Des véhicules du Comité international de la Croix-Rouge se préparent à partir pour la ville de Douma, dans la Ghouta orientale, pour y apporter de l'aide humanitaire, jeudi 15 mars. [Photo fournie par le Comité international de la Croix-Rouge]

Des véhicules du Comité international de la Croix-Rouge se préparent à partir pour la ville de Douma, dans la Ghouta orientale, pour y apporter de l'aide humanitaire, jeudi 15 mars. [Photo fournie par le Comité international de la Croix-Rouge]

Des milliers de civils ont fui la Ghouta orientale jeudi 15 mars alors que le régime syrien et ses alliés progressent vers Hammouriya, précédés par d'intenses bombardements et des frappes aériennes, ont fait savoir des militants locaux.

Les frappes aériennes contre cette enclave de l'opposition ont fait au moins 57 victimes civiles ce vendredi, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'homme.

Son directeur, Rami Abdel Rahman, a précisé que ces frappes avaient été menées par des avions russes dans les régions de Saqba et de Kfar Batna, dans la partie sud de l'enclave divisée en plusieurs secteurs, a indiqué l'AFP.

Les forces du régime ont été en mesure d'imposer un contrôle presque intégral sur Hammouriya et ses environs, après avoir atteint ses faubourgs jeudi, a expliqué à Diyaruna le militant local Mohammed al-Beik.

Des femmes et des enfants sont transportés depuis le district d'al-Qadam de la Ghouta orientale vers la région d'Idlib. [Photo fournie par Mohammed al-Beik]

Des femmes et des enfants sont transportés depuis le district d'al-Qadam de la Ghouta orientale vers la région d'Idlib. [Photo fournie par Mohammed al-Beik]

Mais ce vendredi, les groupes extrémistes qui avaient dominé cette partie de l'enclave ces dernières années ont repris la majeure partie de la ville, a poursuivi l'observatoire.

« Tahrir al-Sham et Faylaq al-Rahman ont quasiment repris toute la ville, mais les combats se poursuivent dans les faubourgs », a-t-il indiqué, précisant par ailleurs que peu d'habitants restent dans Hammouriya elle-même.

Ailleurs néanmoins, le régime a repris la ville d'al-Rihan lors d'une offensive conduite par des officiers et des conseillers russes.

Des centaines de civils ont pu quitter Hammouriya et les localités voisines, après une nuit qu'al-Beik a décrite comme un « enfer », en raison de l'intensité des bombardements et des frappes aériennes.

Par ailleurs, les forces du régime ont progressé dans le district d'al-Qadam après avoir conclu un accord avec les combattants de cette zone, pour l'essentiel issus des rangs de Tahrir al-Sham et d'Ajnad al-Sham, son allié, qui se sont retirés en direction d'Idlib, a-t-il ajouté.

Mais des éléments de « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS) se sont infiltrés depuis les zones adjacentes vers la zone d'al-Qadam laissée vide, ce qui a entraîné des affrontements entre eux et le régime et ses alliés, et les combats se sont poursuivis jeudi entre les deux camps.

Selon les premiers rapports, un grand nombre de combattants auraient été tués de part et d'autre.

Exode en masse depuis la Ghouta

Al-Beik a expliqué qu'un corridor de sortie avait été aménagé jeudi pour des centaines de civils, après que des activistes syriens eurent lancé de très nombreux appels sur les médias sociaux, alors que les forces du régime progressaient et dans un contexte de craintes concernant de possibles massacres de civils.

Ces civils ont été transportés vers des abris dans les zones contrôlées par le régime près de Damas, tandis que d'autres étaient dirigés vers la ville de Daraa, également tenue par le régime

L'observatoire a indiqué que près de 20 000 personnes avaient fui l'enclave en vingt-quatre heures, avant que ce flux s'interrompe jeudi dans la soirée, a indiqué l'AFP.

Il a décrit cet exode comme « le déplacement de population le plus important depuis le début de l'offensive sur la Ghouta ».

Les Nations unies ont indiqué qu'elles tentaient de déterminer combien de personnes ont fui l'enclave.

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et l'ONU ont été en mesure de faire entrer un nouveau convoi d'aide humanitaire dans la ville de Douma, apportant de la nourriture et de l'aide médicale à quelque 20 000 civils, a indiqué al-Beik.

« Cela ne représente néanmoins qu'une infime partie de ce dont ces familles ont besoin », a déclaré le CICR, qui a remis cette aide aux côtés du Croissant-Rouge arabe syrien et des Nations unies.

Vingt-cinq camions ont apporté des colis alimentaires et des sacs de farine aux habitants de Douma réduits à la famine, lorsque des obus de mortier se sont abattus non loin de là.

Les travailleurs humanitaires se sont précipités à l'abri, a indiqué l'AFP, mais ont pu reprendre leurs livraisons peu après.

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