Une maison de thé réouverte, érigée au milieu des décombres de maisons nivelées et de bâtiments détruits dans l'ouest de Mossoul, est un signe - si petit soit-il - que la ville revient en vie, même si les progrès semblent lents.
Le salon de thé de Hamoudi, "Ritage", dans le quartier al-Dawasa de Mossoul est le premier café à rouvrir dans la région depuis l'arrivée du Premier ministre Haider al-Abbadi en juillet pour annoncer la victoire sur "l'Etat islamique en Irak et en Syrie" (EIIS).
La réouverture du café, célébrée sur les médias sociaux par des activistes locaux, est perçue par certains comme un acte de résistance face aux défis que Mossoul doit surmonter.
Alors que le propriétaire du salon de thé recommençait à servir ses clients, un vendeur de rue a commencé à vendre des pois chiches chauds de son chariot de nourriture à proximité.
"Les habitants de Mossoul ne peuvent pas attendre que le soutien du gouvernement et l'indemnisation financière arrivent, alors ils ont pris l'initiative de reconstruire les magasins et les marchés concernés", a déclaré Zouhair al-Araji, gouverneur de Mossoul, à Diyaruna.
Initiative de base
Les propriétaires de magasins dans la rue al-Ghazi à l'ouest de Mossoul et dans la rue Khaled bin al-Waleed ont décidé de créer un fonds de reconstruction et ont commencé à collecter des dons selon leurs moyens, a indiqué Araji.
Les contributions individuelles vont de 10 000 dinars irakiens (8,50 dollars) à 100 000 dinars (84,50 dollars), a-t-il ajouté.
Lorsque le projet a démarré et que les commerçants ont commencé à reconstruire leurs magasins, les commerçants des autres marchés ont également commencé à collecter de l'argent pour reconstruire des zones telles que Bab al-Saray, la bourse, Bab Jedid et Ras al-Jada.
Les propriétaires de magasins ont pris des photos "avant" et "après" de leurs boutiques pour montrer le niveau de transformation et les ont envoyées aux autorités afin de réclamer des dommages-intérêts au moment où le gouvernement libère les fonds alloués.
L'autorité locale de Mossoul a fourni un soutien logistique à cette initiative, bien que de façon limitée, a indiqué Al-Araji.
La municipalité, la défense civile et la police ont fourni des véhicules pour enlever les décombres et ouvrir des routes, a-t-il dit, et ces institutions ont également fourni de l'eau et de l'électricité.
Dommages importants dans certaines régions
Les efforts municipaux ont été proportionnels au niveau de destruction, a indiqué Al-Araji, notant que certaines zones de Mossoul peuvent être classées comme très endommagées.
Parmi eux se trouve la vieille ville, a-t-il dit, notant que dans la moitié de la zone, les unités résidentielles ont été complètement détruites et ne peuvent pas être reconstruites par leurs propriétaires sans assistance.
Dans l'autre moitié de la vieille ville, entre 25% et 75% des bâtiments ont été détruits, a-t-il fait savoir, et c'est là que la vie revient lentement à la normale, avec de nouveaux projets de reconstruction en cours pour encourager les résidents à revenir.
Le lieutenant-colonel Rabih Ibrahim, un officier de sauvetage de la Direction de la défense civile à Mossoul, a déclaré à Diyaruna que son personnel avait enlevé les débris et nettoyé les explosifs des routes au mieux de leurs capacités.
Les équipes de défense civile ont travaillé dur pour ramener la vie à l'ouest de Mossoul, a-t-il affirmé, et répondent rapidement aux rapports des habitants qui sont retournés malgrè une situation suspecte.
Ghazwan Dawoodi, membre du conseil provincial de Ninive, a déclaré à Diyaruna que le gouvernement fédéral doit de toute urgence débloquer des fonds d'indemnisation afin que la reconstruction puisse commencer et que les civils n'aient plus besoin de compter sur eux pour faire le travail.
Ninive ne peut pas répondre seule à ces demandes, a-t-il dit, travaillant même à pleine capacité et en collaboration avec des organisations internationales pour fournir des services de base tels que l'eau, l'électricité, l'éducation et la santé.