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Droits de l'Homme

La livraison de l'aide de la Ghouta orientale est interrompue par des frappes aériennes

Par Waleed Abou al-Khair au Caire et l'AFP

Des camions chargés d'aide se rassemblent au passage d'Al-Wafideen en préparation pour entrer dans la Ghouta orientale. Le convoi est entré dans l'enclave lundi 5 mars, mais a dû rebrousser chemin sans terminer sa livraison dans un nouveau bombardement. [Photo fournie par le Programme alimentaire mondial]

Des camions chargés d'aide se rassemblent au passage d'Al-Wafideen en préparation pour entrer dans la Ghouta orientale. Le convoi est entré dans l'enclave lundi 5 mars, mais a dû rebrousser chemin sans terminer sa livraison dans un nouveau bombardement. [Photo fournie par le Programme alimentaire mondial]

Un convoi de premiers secours a atteint la Ghouta orientale lundi 5 mars, mais l'opération a été interrompue par des frappes aériennes qui ont fait au moins 68 morts parmi les civils, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme.

Des frappes aériennes et des affrontements ont secoué mardi l'enclave de l'opposition après que des dizaines de milliers de civils assiégés aient été privés de l'aide dont ils avaient désespérément besoin.

Au moins neuf civils ont été tués dans des frappes aériennes sur la ville de Jisreen mardi matin, a indiqué l'Observatoire, alors que dans la ville principale de Douma, les frappes aériennes ont réduit des maisons à des tas de décombres des deux côtés de la route.

Les troupes du régime ont progressé rapidement à travers les terres agricoles de la Ghouta orientale au cours de la semaine dernière et, dès mardi, contrôlaient 40% de l'enclave, a indiqué l'Observatoire.

Des véhicules transportant du personnel de l'ONU et du Programme alimentaire mondial escortent un convoi médical et alimentaire de 46 véhicules en route vers la Ghouta orientale, lundi 5 mars. [Photo fournie par le Programme alimentaire mondial]

Des véhicules transportant du personnel de l'ONU et du Programme alimentaire mondial escortent un convoi médical et alimentaire de 46 véhicules en route vers la Ghouta orientale, lundi 5 mars. [Photo fournie par le Programme alimentaire mondial]

Quarante-six camions d'aide ont pénétré dans la Ghouta orientale lundi pour la première fois depuis le début de l'offensive, le 18 février, mais ont dû interrompre leurs livraisons et partir en raison de bombardements intenses.

"Les gens que nous avons rencontrés ici ont vécu des choses inimaginables. Ils avaient l'air épuisés", a déclaré Pawel Krzysiek du Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

"Et l'aide que nous avons fournie aujourd'hui est loin d'être suffisante", a-t-il déclaré.

Livraison de l'aide reportée

La livraison de fournitures médicales et alimentaires était censée avoir lieu dimanche, mais elle avait été reportée d'un jour "en raison de désaccords entre les belligérants sur certains des termes de l'opération", a déclaré Bahaa al-Sahli, militante locale de secours, à Diyaruna.

Ceux-ci incluaient le refus du régime d'autoriser l'entrée de certains produits médicaux, en particulier des kits chirurgicaux, des appareils de dialyse et certains médicaments tels que l'insuline.

"L'interdiction de ces articles semblait être une tentative par le régime de faire pression sur les habitants pour qu'ils quittent la Ghouta orientale pour se faire soigner ", a déclaré al-Sahli.

Le convoi est arrivé au passage d'al-Wafideen lundi matin et a commencé à entrer dans la région de la Ghouta orientale à midi en direction de Douma, a-t-il dit.

Il était escorté par des représentants de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), du Programme alimentaire mondial (PAM), du Croissant-Rouge syrien et du CICR.

Le Conseil de sécurité de l'ONU discutera de la crise

L'aide qui a pu être fournie sera mise à la disposition des organisations de secours fiables opérant dans la région de Douma, qui la triera, la redistribuera et tentera de l'étendre le plus longtemps possible, a dit al-Sahli.

Selon l'OMS, le montant total - si la livraison avait été effectuée - aurait dû suffire à 27 500 personnes pendant environ deux semaines. Environ 400 000 civils sont actuellement pris au piège dans la Ghouta orientale.

La France et la Grande-Bretagne ont demandé mardi une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU pour discuter de l'échec du cessez-le-feu de 30 jours en Syrie, ont indiqué des diplomates.

Le conseil devrait se réunir mercredi pour discuter des frappes aériennes et des affrontements dans la Ghouta orientale qui se sont poursuivis malgré un cessez-le-feu exigé par le plus haut organe de l'ONU il y a 10 jours.

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