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Près de 200 morts dans la Ghouta orientale, l'ONU met en garde contre une situation « hors de contrôle »

AFP

Des enfants syriens en pleurs dans un hôpital de fortune à Douma après des frappes aériennes contre le village syrien de Mesraba dans la Ghouta orientale assiégée, le 19 février 2018. [Hamza al-Ajweh/AFP]

Des enfants syriens en pleurs dans un hôpital de fortune à Douma après des frappes aériennes contre le village syrien de Mesraba dans la Ghouta orientale assiégée, le 19 février 2018. [Hamza al-Ajweh/AFP]

Des frappes aériennes se sont abattues sur la région syrienne de la Ghouta orientale pour le troisième jour d'affilée, mardi 20 février, portant le nombre de morts civils à près de 200, alors que les Nations unies mettent en garde sur le fait que la situation dans cette enclave de l'opposition devient « hors de contrôle ».

Les frappes aériennes et les tirs de roquettes et d'artillerie frappent depuis dimanche cette enclave encore aux mains de l'opposition, dans ce qui apparaît manifestement comme la préparation à un assaut terrestre des forces gouvernementales contre cette région assiégée.

Au moins 194 civils ont été tués, parmi lesquels 57 enfants, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'homme.

Durant la seule journée de lundi, ce sont 127 civils, dont 39 enfants, qui ont été tués par ces bombardements – la journée la plus meurtrière pour la Ghouta orientale en quatre ans.

Les dernières frappes de mardi ont tué au moins 50 civils, dont treize enfants, a ajouté l'observatoire.

Tenue par l'opposition depuis 2012, la Ghouta orientale est la dernière poche d'opposition qui subsiste autour de Damas.

Le coordinateur régional des Nations unies pour l'aide humanitaire en Syrie Panos Moumtzis a prévenu que le fait de s'en prendre à des civils dans cette enclave « doit cesser maintenant ».

« La situation humanitaire des civils dans la Ghouta orientale échappe de plus en plus à tout contrôle. Il est impératif de mettre un terme à ces souffrances humaines inutiles dès maintenant », a affirmé Moumtzis lundi.

Les Nations unies ont à plusieurs reprises appelé à un cessez-le-feu d'un mois sur les fronts syriens, de la Ghouta orientale à Afrin dans le nord-ouest, contre laquelle la Turquie a menacé mardi d'imposer un siège dans les jours qui viennent.

« Il n'y a aucun mot »

« Le 19 février a été l'une des pires journées que nous ayons connues dans l'histoire de cette crise », a expliqué un docteur épuisé dans un hôpital de la Ghouta orientale.

Se faisant appeler Abou al-Yasar, il a décrit les soins prodigués à un nourrisson d'un an qui avait été sauvé des décombres et amené à l'hôpital d'Arbin avec la peau bleue et un pouls très irrégulier.

« Je lui ai ouvert la bouche pour l'intuber, et je me suis aperçu qu'elle était remplie de terre », a expliqué Abou al-Yasar à l'AFP.

Il a retiré cette terre aussi rapidement que possible, a mis en place le tube respiratoire et a réussi à sauver la vie de ce bébé.

« Ce n'est qu'une histoire parmi des centaines d'autres blessés. »

Ce bain de sang a incité l'Organisation des Nations unies pour l'enfance, l'UNICEF, à publier mardi un communiqué en grande partie vierge pour exprimer sa colère.

« Nous n'avons plus de mots pour décrire les souffrances des enfants et notre colère », a déclaré l'agence dans un bref commentaire placé en dessous de cette page blanche.

« Ceux qui infligent ces souffrances ont-ils encore des mots pour justifier leurs actes barbares ? »

Plus de 400 000 personnes vivent dans la Ghouta orientale, assiégée par les forces du gouvernement depuis 2013. Il y est pratiquement impossible de s'y procurer de la nourriture, des médicaments et d'autres produits de base.

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