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Droits de l'Homme

Le régime syrien continue l'assaut dans la Ghouta de l'est

Waleed Abou al-Khair au Caire et AFP

Un membre d'une équipe de la Défense civile syrienne porte un enfant dans ses bras après une frappe aérienne contre la Ghouta de l'est. [Photo fournie par l'activiste Mohammed al-Beik]

Un membre d'une équipe de la Défense civile syrienne porte un enfant dans ses bras après une frappe aérienne contre la Ghouta de l'est. [Photo fournie par l'activiste Mohammed al-Beik]

L'enclave de la Ghouta de l'est, tenue par l'opposition, a subi le pire carnage depuis des années, mardi 6 février, lorsque le régime a lancé l'assaut jusqu'à mercredi, et le bilan continue de s'alourdir.

Une nouvelle série de frappes du régime a fait vingt-trois victimes parmi les civils mercredi dans l'enclave située près de Damas, où des médecins dépassés traitaient encore les rescapés de mardi.

« Le bilan civil s'élève désormais à quatre-vingt-huit. Deux personnes blessées sont mortes après minuit », a fait savoir Rami Abdel Rahman, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme.

« C'est le bilan civil le plus élevé de Syrie depuis près de neuf mois, et l'un des jours les plus sanglants pour la Ghouta de l'est depuis plusieurs années », a-t-il rapporté à l'AFP.

Un bâtiment dans l'enclave de l'opposition de la Ghouta de l'est en ruine après le bombardement constant du régime. [Photo fournie par l'activiste Mohammed al-Beik]

Un bâtiment dans l'enclave de l'opposition de la Ghouta de l'est en ruine après le bombardement constant du régime. [Photo fournie par l'activiste Mohammed al-Beik]

Des civils et des équipes de la Défense civile transportent une victime des bombardements à travers les ruines d'Erbin, dans la Ghouta de l'est. [Photo fournie par l'activiste Mohammed al-Beik]

Des civils et des équipes de la Défense civile transportent une victime des bombardements à travers les ruines d'Erbin, dans la Ghouta de l'est. [Photo fournie par l'activiste Mohammed al-Beik]

Parmi les morts se trouvent dix-neuf enfants et vingt femmes, a-t-il indiqué, et près de deux cents personnes ont été blessées.

Après l'assaut de mardi, des avions du régime sont revenus mercredi pour effectuer des frappes qui ont tué quinze civils et en ont blessé des dizaines d'autres.

Dix personnes ont trouvé la mort à Beit Sawa, parmi lesquelles quatre enfants. Huit autres personnes sont mortes à Hammuriyeh et cinq à Douma, a indiqué l'observatoire.

Les zones et les villages aux alentours ont été violemment frappés par des raids mardi, inondant les hôpitaux de Douma d'enfants blessés.

« Tout indique » l'utilisation d'armes chimiques

La Ghouta de l'est, qui compte à peu près 400 000 habitants, fait partie de l'accord de désescalade qui devait rétablir le calme dans plusieurs zones.

Mais les bombardements qui y ont eu lieu se sont intensifiés durant les derniers jours, notamment avec des munitions que l'on soupçonne contenir du chlore.

L'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) a déclaré mercredi qu'elle enquêtait sur « toutes les allégations crédibles » concernant l'utilisation d'armes chimiques en Syrie.

Une mission d'enquête de l'OIAC, chargée « d'établir les faits concernant les allégations sur l'utilisation de produits chimiques toxiques [...], examine toutes les allégations crédibles », a fait savoir ce groupe de veille international dans une déclaration, exprimant une « grande inquiétude » quant aux nouveaux signalements.

Mercredi, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a déclaré que « tout indique » que le régime syrien a utilisé des armes chimiques en Syrie.

Interrogé sur la façon dont la France répondrait, Le Drian a mentionné le « partenariat contre l'impunité » conclu par plusieurs dizaines de pays en janvier pour garantir que les responsables d'attaques chimiques en Syrie seront tenus pour responsables.

Les Nations unies ont appelé mardi à un cessez-le-feu d'un mois dans tout le pays, et les enquêteurs de l'ONU sur les crimes de guerre ont indiqué qu'ils étudiaient « plusieurs » signalements de l'utilisation d'armes chimiques dans la Ghouta de l'est et dans la province d'Idlib.

Les États-Unis ont déclaré en début de semaine qu'il y avait des « preuves évidentes » de récentes attaques au gaz de chlore , y compris dans la Ghouta de l'est.

Les frappes aériennes « les plus lourdes et les plus violentes »

Des activistes ont indiqué à Diyaruna que les frappes aériennes des deux derniers jours ont été les plus lourdes et les plus violentes à ce jour.

« Des avions de chasse du régime syrien ont continué mardi leurs frappes intenses pour le deuxième jour consécutif contre plusieurs villages et villes de la Ghouta de l'est », a déclaré à Diyaruna le docteur Anas Abou Yasser, directeur du bureau médical d'al-Marj.

Tous les grands centres de population ont été touchés, a-t-il indiqué, y compris Kafr Batna, Hammuriyeh, Saqba, Hazzeh, les villes de Zamalka, Mesraba et Erbin, Harasta, Madyara, Douma, al-Shifuniyah et Beit Sawa.

Abou Yasser a précisé que le plus grand nombre de victimes avait été observé dans la ville de Mesraba, où un marché bondé a été frappé.

La ville d'Erbin a également été visée par de l'artillerie, des frappes aériennes et des tirs de sniper, en conjonction avec des combats intenses dans ses faubourgs, a-t-il rapporté, alors que le régime syrien et des milices alliées tentent de progresser pour la capturer.

« On compte un grand nombre d'enfants et de femmes parmi les victimes, car les frappes aériennes ont principalement visé des zones résidentielles », a-t-il indiqué.

Le bilan devrait s'alourdir, a-t-il déclaré, car la recherche des morts et des blessés n'est pas encore terminée, car il est difficile d'atteindre les sites bombardés à cause de la crainte d'être touché par un bombardement ou une frappe aérienne.

Certaines personnes grièvement blessées pourraient ne pas survivre, a-t-il fait savoir, car la situation est aggravée par le manque de services médicaux dans la Ghouta de l'est, où le siège du régime dure depuis plus de quatre ans.

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