Le ministère irakien des Transports s'est consacré à réparer les lignes ferroviaires détruites par « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS) et a annoncé le 15 janvier la réouverture de la ligne Bagdad-Samarra.
D'autres lignes qui avaient été endommagées seront elles aussi prochainement remises en service, a annoncé à Diyaruna Abdoul Sattar Mohsin, le responsable des médias de la Société des chemins de fer irakiens (IRR).
Le personnel technique « a réparé les dégâts causés par les terroristes sur la ligne Bagdad-Samarra », a-t-il expliqué, ajoutant que « cette ligne fonctionne désormais, après plus de trois ans hors service ».
Cette ligne longue de 121 kilomètres, la plus vieille d'Irak, avait été vandalisée par l'EIIS.
Les travaux de réhabilitation ont porté sur la réparation ou le remplacement des extensions et des pièces de garnissage en acier qui avaient été détruites par des explosions ciblées, ainsi que des tests portant sur la sécurité de la ligne, pour s'assurer qu'elle est prête à recevoir des trains de passagers.
Avant l'invasion de l'EIIS en 2014, la ligne Bagdad-Samarra était la plus fréquentée d'Irak, et de nombreuses personnes l'empruntaient pour se rendre vers des sites religieux et archéologiques.
« Le secteur ferroviaire a été fortement endommagé par les terroristes », qui ont infligé de sévères dégâts aux lignes de l'ouest du pays, a ajouté Mohsin.
Les lignes de chemin de fer du nord du pays ont également souffert des agissements du groupe, a-t-il poursuivi, en particulier entre Tikrit et Mossoul, où « de longues sections de voies ont été mises hors service par des attentats à la bombe et du vandalisme ».
Les trains de passagers et de marchandises et les gares principales et secondaires ont été victimes de destruction ou de vandalisme, a-t-il précisé.
Reconstruire le secteur ferroviaire
Reconstruire le secteur ferroviaire irakien nécessitera de grandes quantités d'argent, a déclaré Mohsin, mais l'IRR s'efforce de réparer ce qu'elle peut avec les moyens dont elle dispose, et remettra bientôt en service la ligne Falloujah-Abou Ghraib, qui relie Bagdad à Falloujah.
Une campagne de réhabilitation de grande ampleur est en cours sur cette ligne, en même temps qu'une campagne de déminage visant à retirer les engins explosifs improvisés (EEI) et les pièges dissimulés par l'EIIS le long des voies, a-t-il ajouté.
La remise en état du secteur ferroviaire est une priorité du ministère des Transports, a expliqué à Diyaruna le porte-parole du ministère Salem Mousa.
À cette fin, le ministère « suit un plan stratégique qui vise à réhabiliter toutes les lignes endommagées par le terrorisme », a-t-il poursuivi.
En plus d'assurer le transport de passagers, la ligne Bagdad-Samarra est utilisée pour le transport de marchandises, a-t-il indiqué, soulignant que sa remise en service aidera à relancer l'activité économique et commerciale.
La ligne entre al-Qaim et Akashat, dans l'ouest de l'Irak, devrait également rouvrir prochainement, a poursuivi Mousa, soulignant que l'investissement dans le secteur des chemins de fer « apportera d'immenses avantages aux régions libérées et au pays dans son ensemble ».
La réouverture de la ligne Bagdad-Samarra facilitera grandement la renaissance des régions affectées par le terrorisme, a expliqué à Diyaruna l'économiste Bassim Jameel Antoine.
Cette ligne est en effet « une liaison majeure, et lui redonner vie amènera davantage de passagers et un renforcement du tourisme et du commerce », a-t-il estimé.
Le secteur ferroviaire joue également un rôle important dans « le transport de carburant et l'assurance que des fournitures essentielles comme les produits alimentaires parviennent aux familles dans les zones libérées, et il facilite les efforts de reconstruction », a-t-il conclu.