Des centaines de familles ont fui une ville du sud de la Syrie après une mise en garde d'une prochaine offensive des forces du régime, ont expliqué des activistes locaux à Diyaruna.
Le commandement de la 9e division de l'armée syrienne a informé cette semaine les habitants de la ville d'al-Sanamayn, dans le nord de la province de Daraa, qu'ils devraient avoir quitté la zone avant le lancement d'une opération militaire de grande ampleur, ont indiqué des militants.
Cet ultimatum a suscité la panique et déclenché un exode massif.
Pendant deux jours, l'armée a diffusé et fait circuler un communiqué demandant aux habitants de quitter la ville avant le lancement des opérations à la fois terrestres et aériennes, a expliqué Yasser al-Turkmani, officier au sein de la brigade Tawheed Kataib Horan.
Le régime a fixé la date limite du mardi 23 janvier pour permettre aux habitants de quitter la ville.
« La communication en cours a toutefois permis de prolonger ce délai de 24 heures supplémentaires, pour donner aux habitants le temps de partir ou pour résoudre le problème ayant conduit à cet ultimatum », a-t-il poursuivi.
À la suite de cet ultimatum du régime, a précisé al-Turkmani, des centaines de familles ont quitté la ville en empruntant un couloir mis en place par le régime, où elles ont fait l'objet de fouilles et de contrôles d'identité avant d'être autorisées à partir.
Jusqu'à 100 000 civils ont ainsi quitté la ville, a-t-il indiqué, y compris des déplacés internes (DI) venus d'autres zones et 5 000 combattants de l'Armée syrienne libre (ASL), que l'on pense être la principale cible de l'opération militaire que prépare le régime.
Des tensions à l'origine de cet ultimatum
La tension est montée d'un cran après que les forces du régime ont affirmé qu'un soldat de la 9e division avait été enlevé dans la ville, et que deux hauts gradés avaient été la cible de coups de feu.
Les habitants de la ville et les groupes de l'opposition armée ont réfuté ces accusations, soulignant que la ville vivait sous un cessez-le-feu depuis 2016 qui appelait à un arrêt des combats et à un retour à la vie civile dans la ville et ses régions environnantes.
« La population locale émet de sérieux doutes sur la validité de cet ultimatum du régime », a poursuivi al-Turkmani, « car cette année a connu des mouvements de troupes et l'arrivée de renforts dans la région ».
Plus récemment, a-t-il ajouté, des troupes de combat ont été amenées de la Ghouta.
Actuellement, près de la moitié de la ville d'al-Sanamayn est sous le contrôle de l'opposition, tandis que l'autre moitié vit sous le contrôle du régime, a poursuivi al-Turkmani.
La plupart des factions de l'ASL de la région sud ont formé un centre d'opérations placé sous le commandement du capitaine Abou al-Hakam al-Eid pour repousser une attaque des forces du régime, a-t-il indiqué.
Parmi ces factions se trouvent la brigade Oussoud al-Islam, la brigade Ahfad Omar, la brigade Shuhada Inkhil, la brigade Khalifa Omar, Fursan Horan, la brigade du martyre Jamil Abou al-Zein, et Ahbab Omar al-Bayoumi, Fawj al-Madfaiya, Jaish al-Ababil, la brigade Suqur al-Sanamayn, la division du 18-Mars et la brigade AlulBayt.