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Sécurité

Al-Qaim « totalement débarrassée » des résidus explosifs de la guerre, selon des responsables

Par Khalid al-Taie

Des soldats irakiens distribuent de l'aide du ministère irakien des Migrations et des Déplacements aux habitants d'al-Qaim sur cette photo publiée en ligne le 5 novembre 2017. [Photo extraite de la page Facebook du ministère irakien des Migrations et des Déplacements]

Des soldats irakiens distribuent de l'aide du ministère irakien des Migrations et des Déplacements aux habitants d'al-Qaim sur cette photo publiée en ligne le 5 novembre 2017. [Photo extraite de la page Facebook du ministère irakien des Migrations et des Déplacements]

La ville frontalière d'al-Qaim, dans l'ouest de la province de l'Anbar, se débarrasse des derniers résidus de la guerre et commence à accueillir le retour de ses habitants après des années de déplacement.

Chaque semaine, près de 400 familles sont autorisées à rentrer dans leurs foyers après un contrôle de sécurité complet, a expliqué à Diyaruna le maire d'al-Qaim, Ahmed Jidyan al-Dulaimi.

La ville, libérée de « l'État islamique » (Daech) lors d'une offensive éclair lancée le 3 novembre, a été totalement débarrassée des explosifs et les services y ont été rétablis, a-t-il indiqué.

Les familles déplacées ont commencé à revenir à al-Qaim il y a quatre semaines, a-t-il précisé, soulignant qu'au 9 janvier, ce sont près de 1 500 familles qui ont pu réintégrer leurs foyers.

Les forces de sécurité permettent aux familles de rentrer les lundis et les vendredis, a-t-il précisé, ajoutant que le contrôle de sécurité auquel elles doivent se soumettre garantit qu'aucun élément de Daech ne se cache parmi elles pour tenter de s'infiltrer une nouvelle fois dans la ville.

Le fichier des DI revêt « une priorité absolue » pour les autorités, a expliqué al-Dulaimi.

Sur la population originale d'al-Qaim, qui comptait 180 000 personnes, on ne compte actuellement pas plus de 40 000 personnes vivant dans la ville et ses banlieues.

« Nous nous efforçons de supprimer tous les obstacles sur le chemin des déplacés internes (DI) qui rentrent chez eux », a-t-il expliqué. « La ville a été totalement débarrassée des mines et des pièges dans les maisons grâce aux efforts héroïques de l'armée et des tribus. »

« Nous sommes parvenus à surmonter cet immense défi et nous pouvons rassurer les familles sur le fait que leurs quartiers sont désormais débarrassés des explosifs et que la situation sécuritaire est stable », a-t-il ajouté.

Reprise des services

Les habitations d'al-Qaim n'avaient subi que de légers dommages lors des combats contre Daech, a indiqué al-Dulaimi, ajoutant que « cela est encourageant et permet d'accélérer le retour des DI dans leurs foyers ».

Le principal problème tient aux lourds dégâts infligés aux infrastructures, qui affectent la fourniture des services de base, notamment de l'électricité et de l'eau, a-t-il dit.

« Nous travaillons actuellement à résoudre ce problème et avons réussi à faire de grandes avancées dans cette direction », a-t-il poursuivi, « mais le processus de reconstruction des bâtiments et des infrastructures que les terroristes avaient détruits et minés nécessite à la fois un soutien considérable et du temps ».

Les extrémistes s'en sont pris à la plupart des poteaux de distribution électrique, affectant de ce fait l'alimentation en courant.

« Le réseau électrique et les centrales comme la centrale au gaz d'Ukaz ont été complètement détruits », a indiqué Eid Ammash, porte-parole du conseil provincial de l'Anbar.

Trois gazoducs, qui courent sur plus de 100 kilomètres entre al-Qaim et Raoua, ont également été vandalisés et détruits, a-t-il expliqué à Diyaruna.

Pour répondre aux coupures d'électricité, la ville s'est équipée de 40 gros générateurs électriques, a encore indiqué al-Dulaimi.

Les centrales d'eau potable fonctionnent à nouveau, a-t-il ajouté, mais seulement à la moitié de leur capacité.

« Plusieurs écoles ont rouvert leurs portes aux élèves, mais nous manquons de personnel enseignant » parce que beaucoup d'entre eux sont encore déplacés, a-t-il précisé.

Certaines écoles situées dans les faubourgs d'al-Rummana, d'al-Obaidi et de Saada fonctionnent « avec seulement deux ou trois enseignants », a-t-il expliqué.

La même situation se retrouve dans toutes les institutions de santé, a poursuivi al-Dulaimi. L'Hôpital général d'al-Qaim et l'Hôpital d'al-Obaidi ont été réhabilités et sont prêts à ouvrir leurs portes, mais le nombre de docteurs et de personnel sanitaire y est inadapté.

Hameed Nawar, membre du conseil provincial d'al-Qaim, a expliqué à Diyaruna que le gouvernement local s'efforce de lever tous les obstacles et d'assurer un environnement de service adapté à la population locale.

Les directions du secteur public de la ville, notamment les bâtiments de l'autorité locale et du conseil local, ont été rouvertes, a-t-il précisé, et l'activité a repris sur les marchés, bien qu'à un rythme plus lent, car les DI ne sont pas encore tous revenus.

Nawar a souligné l'importance qu'il y a à mettre en place « un processus plus rapide et mieux adapté pour faire revenir les familles déplacées. »

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