Le Jour des forces armées, fêté chaque année le 6 janvier, marquera cette année à la fois le 97e anniversaire de la création de l'armée irakienne et la victoire finale de l'armée et de la nation sur « l'État islamique » (Daech).
Durant trois années, les soldats irakiens ont joué un rôle central dans la reprise des villes qui étaient tombées aux mains du groupe, avant que le gouvernement n'annonce la victoire finale sur Daech le 9 décembre.
« Ce que nos soldats ont accompli est pour nous et pour le monde une source de fierté », a déclaré à Diyaruna le général de brigade Tahseen al-Khafaji, porte-parole du ministère de la Défense.
« Le monde est aujourd'hui plus sûr et pacifié grâce à ces troupes, qui ont su éradiquer la plus brutale des organisations terroristes et ont accepté de donner leur vie pour défendre l'identité irakienne et l'humanité dans son ensemble », a-t-il ajouté.
Les forces irakiennes ont également pu compter sur un soutien international dans leur combat contre Daech, a-t-il poursuivi.
Les forces de la coalition ont été en mesure de détruire « toutes les sources de pouvoir de l'ennemi lors de frappes aériennes ciblées », a-t-il indiqué, et de former et équiper les forces irakiennes pour leur permettre de s'imposer face aux extrémistes.
Traquer les résidus de Daech
Mais en dépit de cette récente déclaration de victoire, l'armée a encore du travail, a ajouté al-Khafaji, et en premier lieu la mise en place d'actions d'informations et de renseignements pour éradiquer les cellules dormantes du groupe.
« Nous menons actuellement des opérations qualitatives pour viser les entrepôts d'armes et de munitions et les repaires des terroristes », a-t-il indiqué.
Une de ces opérations, conduite par la Direction des renseignements militaires dans l'île de Heet dans l'Anbar, a été lancée le 23 décembre lorsque les habitants locaux ont donné l'alerte après avoir découvert un tunnel de 30 mètres de long dans lequel se cachait une cellule de Daech.
Les forces irakiennes ont réussi à abattre huit membres de Daech qui se cachaient dans ce tunnel et à détruire 43 engins explosifs improvisés (EEI) trouvés en leur possession.
La libération des zones contrôlées par Daech et la traque des résidus du groupe ont permis de renforcer la sécurité dans toutes les régions du pays, a indiqué al-Khafaji, soulignant que les actes de terrorisme ont baissé de façon significative.
Selon un rapport de la Mission d'assistance des Nations unies en Irak (UNAMI), 2 885 Irakiens ont été tués dans des actes de violence et de terrorisme en novembre 2016.
Un chiffre qui est tombé à 381 au cours du même mois en 2017, selon de récentes statistiques de l'UNAMI.
Nouvelles compétences et capacités
« 2018 sera une armée de formation de notre armée, dans le cadre d'un plan de travail conjoint avec les forces de la coalition, afin de renforcer ses capacités défensives et de renseignement », a poursuivi al-Khafaji.
« Lors de ses grandes batailles contre les terroristes, l'armée irakienne a acquis des compétences et des capacités qui ont dépassé les attentes », a expliqué l'analyste en sécurité Fadel Abou Raghif.
« L'armée a mené à bien trois tâches simultanées », a-t-il expliqué à Diyaruna.
Il les a décrites comme « une lutte féroce », le fait de protéger les civils et empêcher qu'ils soient utilisés par Daech comme boucliers humains, et protéger et aider les vagues de personnes déplacées ayant fui Daech et les combats.
La bataille pour libérer Mossoul a été retardée de neuf mois en raison de préoccupations pour la sécurité de la population, a-t-il expliqué, soulignant que l'armée avait réussi à garder des milliers de civils hors des lignes de feu et à les sauver des sièges mis en place par Daech.
L'armée a également réussi à mener des batailles propres, a-t-il ajouté, lors desquelles elle a été en mesure de reprendre des villes importantes sans permettre aux éléments de Daech d'endommager les infrastructures de manière importante, comme ce fut le cas à Falloujah.
De « précieux sacrifices » pour défendre l'Irak
Les troupes de l'armée irakienne ont acquis une solide expérience dans la lutte contre le terrorisme et sont prêtes à aider les pays du monde à combattre ce fléau, a poursuivi Abou Raghif.
« Elles sont désormais équipées d'armes sophistiquées et formées à l'utilisation des tout derniers systèmes militaires », a-t-il expliqué, appelant l'Irak à continuer de développer son armée et à injecter un sang nouveau dans ses rangs.
Daech a subi de lourdes pertes, a-t-il dit, la commission parlementaire Défense et Sécurité estimant que près de 70 000 combattants de Daech ont été tués, dont des combattants étrangers, et que 5 000 autres ont été arrêtés.
« La victoire a annihilé les rêves morbides de ce groupe sanguinaire, qui se présentait comme une force invincible », a expliqué le député irakien Iskandar Witwit, membre de cette commission.
« L'armée a donné à ce groupe une leçon qu'il n'est pas prêt d'oublier, et tout ce qui reste de lui sont des éléments effrayés qui cherchent ici ou là des repaires qui leur permettent de se cacher par peur des campagnes lancées pour les traquer », a-t-il ajouté à Diyaruna.
Witwit a félicité l'armée en ce jour de son anniversaire, et a appelé le gouvernement et tous les autres acteurs à « porter une attention matérielle et morale aux membres de cette institution, qui ont consenti de précieux sacrifices pour la défense de leur pays ».