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Terrorisme

Fortes tensions entre Tahrir al-Sham et un groupe rival dans la Ghouta orientale

Par Waleed Abou al-Khair au Caire

Des éléments de Tahrir al-Sham affirment leur présence dans la Ghouta orientale. [Photo fournie par Mohammed al-Beik]

Des éléments de Tahrir al-Sham affirment leur présence dans la Ghouta orientale. [Photo fournie par Mohammed al-Beik]

Les tensions sont vives dans la Ghouta orientale après l'annonce que plus de 20 leaders de Tahrir al-Sham, une alliance extrémiste dominée par l'ancien Front al-Nosra (FAN), ont été exécutés par un autre groupe armé, a rapporté un militant.

Voilà des mois que la coalition rivale Jaish al-Islam, qui contrôle une partie de la région, s'est engagée dans de violents affrontements avec Tahrir al-Sham, et elle a réussi à affaiblir le contrôle exercé par l'alliance dans plusieurs zones.

« La situation sécuritaire est très mauvaise dans toutes les régions de la Ghouta orientale, notamment dans les zones où sont présents à la fois Jaish al-Islam et Tahrir al-Sham », a expliqué le militant Mohammed al-Beik, membre du comité de coordination de la Ghouta orientale.

Lundi 18 décembre, il a été annoncé que Jaish al-Islam avait exécuté un grand nombre d'émirs et de leaders de Tahrir al-Sham alors qu'ils étaient détenus dans les prisons de Jaish al-Islam.

Le commandant de Jaish al-Islam, Essam al-Bouwaydhani, en tournée dans la Ghouta orientale. Le groupe affronte son rival Tahrir al-Sham dans cette région. [Photo fournie par Mohammed al-Beik]

Le commandant de Jaish al-Islam, Essam al-Bouwaydhani, en tournée dans la Ghouta orientale. Le groupe affronte son rival Tahrir al-Sham dans cette région. [Photo fournie par Mohammed al-Beik]

Des éléments de Jaish al-Islam, qui a récemment confirmé avoir exécuté une vingtaine de leaders de Tahrir al-Sham, en patrouille sur une route dans la Ghouta orientale. [Photo fournie par Mohammed al-Beik]

Des éléments de Jaish al-Islam, qui a récemment confirmé avoir exécuté une vingtaine de leaders de Tahrir al-Sham, en patrouille sur une route dans la Ghouta orientale. [Photo fournie par Mohammed al-Beik]

Les chiffres varient, a expliqué al-Beik à Diyaruna, mais plusieurs sources s'accordent à dire que 20 éléments ont été tués au total, la plupart étant des étrangers.

Jaish al-Islam a publié lundi une déclaration dans laquelle il réfute avoir tué les leaders de Tahrir al-Sham alors qu'ils étaient en prison, et a déclaré que cela relève de « la politique du mensonge et de la duperie que pratique le Front al-Nosra ».

Ces exécutions ont été révélées après que les deux parties sont parvenues à un accord aux termes duquel Jaish al-Islam libérerait de ses prisons les éléments de Tahrir al-Sham qu'il avait fait prisonniers lors des affrontements dans la Ghouta orientale, a poursuivi al-Beik.

Des informations indiquent que ces exécutions avaient eu lieu lors des affrontements entre les deux groupes rivaux dans la région d'al-Shaari en avril dernier.

Les prisonniers relâchés auraient dû rejoindre un groupe d'éléments de Tahrir al-Sham qui devait quitter la Ghouta orientale pour Idlib, en vertu d'un accord conclu entre l'alliance et le régime syrien, a précisé al-Beik.

Cet accord prévoyait que la Ghouta orientale soit désignée en septembre comme une zone de désescalade du conflit.

Jaish al-Islam confirme les exécutions

Jaish al-Islam a répondu à la liste de prisonniers présentée par Tahrir al-Sham en confirmant qu'il détenait certains des éléments mentionnés, et a admis en avoir exécuté d'autres lors des combats qui ont eu lieu à al-Shaari, a indiqué al-Beik.

Tahrir al-Sham a considéré qu'il s'agissait-là d'une rupture des accords antérieurs qui appelaient à l'arrêt des exécutions, et Jaish al-Islam a répondu en indiquant que ces exécutions avaient eu lieu durant les combats, et pas après.

Lorsque les noms des personnes exécutées ont circulé, les deux groupes sont passés en alerte maximale, a poursuivi al-Beik, ajoutant que les habitants craignent désormais que la situation ne s'envenime et que les combats entre les deux groupes ne reprennent.

Les deux groupes ont leur quartier général dans des zones résidentielles, a-t-il souligné, « et tout affrontement entre eux entraînerait inévitablement des pertes civiles ».

Les noms figurant sur la liste qui suit ont été confirmés être parmi les personnes exécutées par des sources ayant des liens avec les deux parties, a indiqué al-Beik.

Parmi eux se trouvent les éléments syriens Abou Hafs al-Hufayri, Abou Hassan al-Shami, Abou Bakr al-Joulani et Abdel-Hamid al-Qaseer, également appelé « Abou Jawhar ».

Les non-Syriens sont Moaz al-Qafari, Al-Moulla Abou Bakr al-Ourdouni, Abou al-Zubayr al-Ourdouni, Mohamed al-Mheimidi, Abou Abdoullah al-Qusaimi, Abou Maryam al-Ourdouni, Abou Hafs al-Ourdouni et Abou Maria al-Ourdouni.

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