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Terrorisme

Tahrir al-Sham lance un avertissement au gouvernement intérimaire pour qu'il ferme ses bureaux à Idlib

Par Waleed Abou al-Khair au Caire

Le gouvernement de salut national, mis en place le 2 novembre, est vu par beaucoup comme une façade de Tahrir al-Sham, une alliance extrémiste dominée par l'ancien Front al-Nosra (FAN). [Photo fournie par Moussab Assaf]

Le gouvernement de salut national, mis en place le 2 novembre, est vu par beaucoup comme une façade de Tahrir al-Sham, une alliance extrémiste dominée par l'ancien Front al-Nosra (FAN). [Photo fournie par Moussab Assaf]

Sous le couvert d'un « gouvernement de salut », Tahrir al-Sham a lancé dimanche 10 décembre un avertissement au gouvernement intérimaire syrien, l'enjoignant à fermer ses bureaux à Idlib dans un délai de 72 heures, un acte d'hostilité qui pourrait faire basculer la région dans un conflit, ont expliqué des activistes locaux à Diyaruna.

Le gouvernement de salut national mis en place le 2 novembre, est vu par beaucoup comme une façade de Tahrir al-Sham, une alliance extrémiste dominée par l'ancien Front al-Nosra (FAN).

Le chef du gouvernement intérimaire Jawad Abou Hatab a appelé les factions de l'Armée syrienne libre (ASL) à défendre les locaux du gouvernement dans la province, en cas d'attaque de Tahrir al-Sham, selon des articles parus dans les médias.

Le gouvernement de salut national a lancé une mise en garde au gouvernement intérimaire pour qu'il vide ses locaux et suspende l'ensemble de ses activités dans un délai de trois jours, à échéance de mardi, a indiqué l'activiste d'Idlib Moussab Assaf, qui a choisi d'utiliser un pseudonyme par peur pour sa sécurité.

Photo de l'avertissement lancé dimanche 10 décembre par Tahrir al-Sham demandant au gouvernement intérimaire syrien de vider ses bureaux à Idlib dans un délai de 72 heures. [Photo fournie par Moussab Assaf]

Photo de l'avertissement lancé dimanche 10 décembre par Tahrir al-Sham demandant au gouvernement intérimaire syrien de vider ses bureaux à Idlib dans un délai de 72 heures. [Photo fournie par Moussab Assaf]

Plusieurs personnalités publiques de la région ont tenté de dissuader Tahrir al-Sham durant ce délai, a-t-il expliqué à Diyaruna.

« Mais leurs efforts ont échoué, et les unités de sécurité du groupe ont intensifié leurs patrouilles dans tous les quartiers, se préparant à prendre possession des bureaux et des institutions du gouvernement intérimaire », a-t-il poursuivi.

Cette initiative de Tahrir al-Sham aurait été causée par une déclaration de Yasir al-Hajji, le responsable du bureau des relations publiques du gouvernement intérimaire syrien, qui, dans un entretien daté du 4 décembre, avait souligné « le refus [de son gouvernement] de coopérer ou de travailler avec un quelconque gouvernement lié au terrorisme sous quelque forme que soit », selon des articles parus dans les médias.

Impact sur les civils

Assaf a indiqué que dès l'annonce de l'avertissement lancé par Tahrir al-Sham, un regain de tension s'était emparé de la province d'​​Idlib, notamment dans la ville d'Idlib et les villes environnantes.

« Les habitants ont commencé à se préparer à quitter la région pour d'autres zones, craignant que la situation ne dégénère très vite en une confrontation armée », a-t-il poursuivi.

La décision de Tahrir al-Sham aura des conséquences sérieuses sur Idlib, car la plupart des habitants travaillent dans des conseils locaux et des entreprises publiques comme les services de l'eau ou de l'électricité, les routes et les écoles, qui sont de la responsabilité du gouvernement , a-t-il précisé.

Si le groupe réussit dans ses efforts, ces employés seront « remplacés par des gens affiliés à Tahrir al-Sham », a indiqué Assaf.

« L'insistance mise par Tahrir al-Sham à suspendre les activités du gouvernement intérimaire aura des répercussions très sérieuses sur le peuple syrien », a déclaré à Diyaruna le journaliste syrien Mohammed al-Abdoullah.

Elle aura un impact sur les pourparlers pour la réconciliation à l'étranger et se fera sentir chaque jour un peu plus dans le pays, a-t-il prédit, car Idlib est l'unique région restante du pays contrôlée par des groupes opposés au gouvernement syrien.

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