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Terrorisme

Tahrir al-Sham punit les habitants des campagnes d'Idlib pour avoir refusé de payer une nouvelle taxe

Par Waleed Abou al-Khair au Caire

Le marché d'Ariha, dans la campagne de la province d'Idlib, a connu des tensions accrues entre les habitants et des éléments de Tahrir al-Sham. [Photo diffusée sur les réseaux sociaux]

Le marché d'Ariha, dans la campagne de la province d'Idlib, a connu des tensions accrues entre les habitants et des éléments de Tahrir al-Sham. [Photo diffusée sur les réseaux sociaux]

Sous le couvert d'un « gouvernement de secours », Tahrir al-Sham a dissout le conseil local de la ville d'Ariha, dans la campagne de la province d'Idlib et a coupé l'électricité de la ville afin de punir ses habitants pour avoir refusé de payer une nouvelle taxe au groupe, a rapporté un militant local à Diyaruna.

Le Gouvernement de secours national, créé le 2 novembre, est considéré par beaucoup comme une couverture pour Tahrir al-Sham, une alliance extrémiste dominée par l'ancien Front al-Nosra (FAN).

« La tension grimpe entre la population d'Ariha et les éléments de Tahrir al-Sham après que le conseil local de la ville a été dissout et remplacé par un nouveau conseil nommé par le gouvernement de secours », a fait savoir Mousab Assaf, un militant d'Idlib ayant demandé à utiliser un pseudonyme pour des raisons de sécurité.

« Cette crise a commencé lorsque les habitants de la ville ont refusé de payer une nouvelle « taxe de service » imposée par le groupe », a-t-il raconté.

Un technicien du conseil local d'Ariha assure l'entretien de poteaux électriques. Tahrir al-Sham a coupé l'électricité de cette ville de la campagne d'Idlib pour punir ses résidents qui ont refusé de payer une taxe supplémentaire.[Photo diffusée sur les réseaux sociaux]

Un technicien du conseil local d'Ariha assure l'entretien de poteaux électriques. Tahrir al-Sham a coupé l'électricité de cette ville de la campagne d'Idlib pour punir ses résidents qui ont refusé de payer une taxe supplémentaire.[Photo diffusée sur les réseaux sociaux]

Tahrir al-Sham a ordonné que chaque foyer devait payer 1 500 livres syriennes (2,91 $) de taxe de service, bien qu'ils s'acquittent déjà d'un paiement mensuel pour l'eau et l'électricité auprès du conseil local, a poursuivi Assaf.

« Le conseil local a rejeté la décision du gouvernement de secours visant à le dissoudre », a-t-il rapporté, indiquant que le conseil a publié un communiqué mercredi 6 décembre affirmant qu'il continuerait à remplir ses fonctions et que seuls les habitants de la ville avaient le pouvoir de le dissoudre.

Tensions accrues

Tahrir al-Sham avait renvoyé le directeur de l'électricité d'Ariha, Moustafa Sanna, car il avait refusé de percevoir la nouvelle taxe, et a nommé l'un des éléments du groupe à son poste afin qu'il s'en charge.

Après avoir dissous le conseil local, le groupe a coupé l'électricité de la ville en représailles, a rapporté Assaf.

Les éléments de Tahrir al-Sham ont également essayé d'arrêter certains résidents qui refusait de payer la taxe, a-t-il fait savoir, « mais les habitants se sont montrés solidaires avec eux, ce qui a grandement accru les tensions ».

Les tensions se sont propagées sur le marché d'Ariha lorsque des éléments du groupe ont tenté d'enlever les auvents des stands des commerçants, les informant qu'ils devaient faire une demande de permis de travail auprès du nouveau conseil et s'acquitter des frais impayés.

« À travers ces mesures, Tahrir al-Sham essaie d'augmenter ses revenus par tous les moyens possibles, aux dépens de la population locale », a-t-il expliqué.

« Les groupes électrogènes en service dans tout l'Ariha et d'autres villes sont gérés par le groupe, tout comme les boulangeries », a-t-il rapporté, notant que malgré la chute importante du prix du carburant, le groupe n'a pas baissé celui de l'électricité ou du pain.

Cela a encore plus augmenté les frictions entre les habitants et Tahrir al-Sham, a-t-il conclu.

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