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L'Irak organisera des élections comme prévu en 2018

Par Alaa Hussain à Bagdad

La Haute Commission électorale indépendante irakienne se prépare pour les élections de l'année prochaine en distribuant des cartes d'électeurs électroniques. [Photo fournie par le Bureau de la Commission électorale à Bagdad]

La Haute Commission électorale indépendante irakienne se prépare pour les élections de l'année prochaine en distribuant des cartes d'électeurs électroniques. [Photo fournie par le Bureau de la Commission électorale à Bagdad]

Le gouvernement irakien organisera l'année prochaine les élections législatives et provinciales aux dates prévues, malgré les importants défis sécuritaires, politiques et logistiques, ont confirmé des responsables à Diyaruna.

Le parlement irakien a fixé la date des prochaines élections législatives et provinciales au 15 mai, a annoncé le Premier ministre Haider al-Abbadi en début de mois.

Le gouvernement central a promis d'assurer les dispositions sécuritaires requises pour ces élections, et cherchera à permettre le retour des citoyens déplacés dans leurs régions.

Seuls les partis politiques qui ne disposent d'aucune fraction armée seront autorisés à participer à ce scrutin, a rappelé le gouvernement irakien.

Un calendrier électoral en place

La Haute Commission électorale indépendante « a mis en place un calendrier pour les élections en fonction des échéances gouvernementales », a précisé le président de la commission électorale, Maan al-Hitawi.

Les centres d'inscription et les bureaux de cette commission distribuent actuellement des cartes d'électeurs électroniques aux civils et aux membres de la sécurité après qu'ils ont présenté leurs données biométriques en vue de leur inscription, a-t-il expliqué à Diyaruna.

La commission électorale fonctionne également dans les régions récemment libérées de « l'État islamique » (Daech) afin de préparer les habitants de ces régions à prendre part aux élections, a-t-il poursuivi.

Al-Hitawi a précisé ne pas s'attendre à un report de ces élections « pour quelque raison que ce soit, car le calendrier constitutionnel de ce scrutin est le facteur central du processus électoral ».

Mais il a également souligné que la commission électorale est une instance exécutive chargée de préparer les élections, et que si le gouvernement décide d'une date différente, la commission la respectera.

Surmonter les défis

Les prochaines élections présentent des défis importants, a poursuivi al-Hitawi, mais « la plupart de ces enjeux étaient déjà présents » lorsque la commission électorale fut mise en place pour la première fois en 2004.

Elle avait réussi à surmonter des défis sécuritaires et logistiques et à superviser les élections avec succès, en anticipant les obstacles et en mettant en place des plans de secours, a-t-il expliqué.

« Ces défis sont apparus manifestes durant l'actuel cycle électoral, car le parlement irakien a reporté la ratification du nouveau code électoral sur lequel se base la commission électorale pour organiser les élections », a-t-il précisé.

Plusieurs partis politiques ont critiqué cette loi sur laquelle étaient basées les élections de 2014, obligeant le Premier ministre à proposer une nouvelle législation, a-t-il poursuivi.

« Pour le cas où le parlement ne parviendrait pas à ratifier cette nouvelle législation, qui est encore en discussion, la commission électorale est prête à organiser ces élections selon l'ancienne législation, qui reste encore valable », a-t-il rappelé.

La question des déplacés

Les déplacés internes (DI) de la province de l'Anbar présentent un défi supplémentaire pour ces élections à venir, a expliqué à Diyaruna Taha Abdoul-Ghani, membre du conseil provincial de l'Anbar.

Les forces irakiennes sont encore en train de se battre contre les dernières poches de combattants de Daech dans l'ouest de l'Anbar, et les déplacements y sont encore en cours, a-t-il précisé, soulignant que 87 camps de DI dans la province accueillent ceux qui ont fui les villes et les districts.

Il sera possible de faire revenir la plupart des habitants déplacés vers leurs lieux d'origine avant les élections, si le ministère des Migrations et des Déplacements redouble d'efforts, a-t-il déclaré, et si les autorités locales et nationales travaillent ensemble.

Les villes récemment libérées de Daech, comme al-Qaim, seront prêtes à organiser ces élections dans les temps, car elles n'ont pas été fortement endommagées par les opérations militaires et n'ont pas été le théâtre de fortes vagues de déplacements.

Abdoul-Ghani a prédit une forte participation des électeurs dans la province de l'Anbar, car « les habitants souhaitent un changement politique après les souffrances qu'ils ont récemment endurées ».

« Les prochaines élections législatives et provinciales seront pour les électeurs irakiens l'occasion de faire réellement entendre leur voix concernant le paysage politique », a expliqué à Diyaruna le politologue Ahmed al-Sharifi.

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