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L'Irak intègre les combattants tribaux de l'Anbar dans la police

Par Alaa Hussain à Bagdad

Les forces irakiennes tiennent une position le 4 novembre près de la frontière syrienne après avoir repris la veille la ville frontalière irakienne d'al-Qaïm aux mains de « l'État islamique ». [Ahmad al-Rubaye/AFP]

Les forces irakiennes tiennent une position le 4 novembre près de la frontière syrienne après avoir repris la veille la ville frontalière irakienne d'al-Qaïm aux mains de « l'État islamique ». [Ahmad al-Rubaye/AFP]

Le gouvernement irakien a récemment approuvé une mesure autorisant les combattants sunnites faisant partie de la mobilisation tribale dans l'Anbar à rejoindre les forces de police de la province, ont indiqué des responsables locaux à Diyaruna.

Cette mesure permettra de renforcer les forces de sécurité régulières de la province et de limiter la prolifération des armes, a-t-il précisé.

Le Premier ministre Haider al-Abbadi a ordonné cette mesure après avoir rencontré le gouverneur de l'Anbar Mohammed al-Halbousi et des leaders locaux et tribaux le 12 octobre.

Cette décision prévoyait également de réintégrer des membres de la police locale qui avaient été destitués après avoir abandonné leur poste lorsque « l'État islamique » (Daech) s'était emparé de l'Anbar il y a trois ans.

« Le nombre des membres des forces tribales qui ont rejoint les unités d'urgence de la police locale est désormais de 430 combattants », a déclaré Falah Qaraghouli, commandant des forces de la mobilisation tribale dans l'ouest de l'Anbar.

Cela représente 30 à 40 combattants de chaque unité de la mobilisation tribale déployée dans la province, a-t-il précisé à Diyaruna.

« Les membres des forces tribales qui rejoignent la police contribueront à améliorer la situation de sécurité dans la province », a-t-il déclaré, soulignant que les forces de la mobilisation tribale combattent aux côtés de la police et de l'armée irakiennes pour libérer la ville de Raoua.

« Cela montre bien que des combattants de toutes affiliations luttent côte à côte pour affronter les terroristes », a-t-il ajouté.

Il y a actuellement près de 10 000 membres de la mobilisation tribale dans la province, dont la mission principale consiste à tenir le territoire libéré, a expliqué Qaraghouli.

Il a salué leur rôle, aux côtés des forces irakiennes, dans la protection de Ramadi lors d'une attaque de Daech en septembre.

Le 27 septembre, des éléments infiltrés de Daech avaient brièvement occupé trois zones près de Ramadi dans une tentative apparente de faire une diversion contre les offensives lancées contre le groupe ailleurs dans la province. Mais après plusieurs heures de combats acharnés au cours desquels les pertes furent nombreuses de part et d'autre, toutes ces zones furent reprises.

Réintégration des policiers renvoyés

Plus de 3 000 policiers devraient prochainement être réintégrés dans le service par le commandement de la police de l'Anbar après avoir été renvoyés en 2015, et 4 000 autres devraient suivre.

Des milliers de policiers avaient été destitués après ne pas s'être présentés à leurs postes après que Daech se fut emparé de plusieurs villes de la province en 2015.

Ces policiers réintégrés seront déployés dans cinq régiments, avec en moyenne 425 policiers par régiment, a expliqué à Diyaruna le général de brigade Khalid Jaijer, commandant du régiment d'urgence de la police de l'Anbar.

Ces policiers possédant déjà l'expérience du métier, quatre régiments reprennent immédiatement le service d'active dans l'ouest de l'Anbar pour libérer Raoua sous la direction du commandement des opérations à al-Jazeera et al-Badiya, a-t-il précisé.

Naeem al-Koud, membre du conseil provincial de l'Anbar, a demandé au gouvernement fédéral de verser l'intégralité de leurs salaires aux membres des forces de la mobilisation tribale de la province et d'attribuer également un salaire aux nouvelles recrues de la police locale.

« Des centaines de membres des forces tribales n'ont pas perçu leur salaire depuis 2015, bien qu'ils aient lutté contre le terrorisme et aient défendu leur province contre les attaques de Daech », a-t-il indiqué à Diyaruna.

Al-Koud a également appelé à augmenter le nombre de policiers, car « il n'y a actuellement que 17 000 membres dans la province, alors qu'ils étaient 27 000 avant l'occupation de la province par Daech ».

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