Après avoir souffert pendant trois ans de déplacements, les habitants de la Ceinture de Bagdad reviennent chez eux en masse, ont rapporté des responsables irakiens à Diyaruna.

Le Commandement des opérations de Bagdad a débarrassé la zone autour de la capitale irakienne des éléments de « l'État islamique » (Daech) et a détruit leurs repaires, qui menaçaient la sécurité de la capitale.

Sur décision du Premier ministre Haider al-Abbadi, « 1 200 familles sont rentrées dans leurs maisons à al-Ersan, et 110 familles sont revenues à al-Harkawi », au sud et au sud-ouest de Bagdad, a fait savoir le commandement dans une déclaration.

Le 18 octobre, le commandement a annoncé que 3 000 familles étaient revenues chez elles dans l'ouest de Bagdad, notamment à Albou Alwan.

De plus, 620 familles déplacées sont revenues à al-Saadan, al-Ersan et al-Khudaïr, dans le sud de Bagdad, avait indiqué le commandement deux jours plus tôt.

Réduction de l'activité terroriste

Les forces irakiennes accordent beaucoup d'attention aux zones de la Ceinture de Bagdad et ont déployé « des efforts extraordinaires dans la chasse aux cellules et partisans de Daech », a déclaré Ghalib al-Zamili, membre du conseil provincial de Bagdad.

Les opérations militaires qui s'y sont déroulées ont aidé à consolider la sécurité et à grandement réduire l'activité des activistes, a-t-il fait savoir, ce qui s'est reflété dans l'amélioration des conditions de sécurité dans la capitale.

« Après le renforcement de la sécurité et le retrait des engins explosifs improvisés (EEI) et des mines, la situation est désormais favorable au retour des habitants dans leurs foyers et à la reprise des services », a-t-il indiqué à Diyaruna.

Les habitants sont revenus dans la plupart des régions adjacentes à la capitale, a rapporté al-Zamili, ajoutant qu'ils ont été soumis à des contrôles de sécurité pour garantir qu'aucun militant de Daech ne se trouvait parmi eux.

Il a souligné le rôle essentiel des habitants dans le maintien de la sécurité.

« La coopération des membres des tribus et leur participation à l'élimination de la menace terroriste sont cruciales », a-t-il déclaré.

« Le retour des habitants déplacés dans la Ceinture de Bagdad après une longue attente est sans nul doute positif », a affirmé l'expert en sécurité Jassim Hanoun.

« Nous devons œuvrer pour gagner [la confiance des] habitants locaux et renforcer leur rôle de sécurité, car ils connaissent leur région et peuvent identifier les étrangers et surveiller les suspects », a-t-il indiqué à Diyaruna.

Modification des plans de sécurité

« Il faut urgemment mettre à jour les plans de sécurité en se reposant sur les sources de renseignements pour traquer les cellules terroristes, déployer des embuscades et mener des fouilles surprises », a expliqué Hanoun.

Par le passé, les plans de sécurité reposaient en grande partie sur des postes de contrôle fixes, a-t-il ajouté, « qui ne posent plus de problèmes aux groupes armés, car ils connaissent les endroits où ces postes sont déployés et peuvent accéder aux zones résidentielles de beaucoup [d'autres] façons ».

Hanoun a appelé à la création d'un commandement spécial des opérations pour gérer la sécurité des zones de la Ceinture de sécurité de Bagdad, avec la participation de tous les services de l'armée, de la sécurité et du renseignement.

« La consolidation de la sécurité requiert également l'amélioration des services et la facilitation du développement », a-t-il indiqué, notant que la plupart des zones de la ceinture sont des zones agricoles et qu'elles deviendraient un terrain fertile pour les terroristes si elles n'étaient pas surveillées.

Les habitants veulent maintenir la sécurité

« Les revenants sont prêts à défendre leurs régions », a déclaré le député irakien Iskandar Witwit, membre de la commission parlementaire de défense et de sécurité.

« Ces gens ont beaucoup souffert du terrorisme et des déplacements, et ils ne veulent pas revivre cela », a-t-il affirmé à Diyaruna.

Aujourd'hui, ils sont plus enclins à stabiliser leurs régions et à soutenir les forces de sécurité, a-t-il fait savoir.

La sécurité de Bagdad dépend de celle de ses environs, a ajouté Witwit, précisant que les opérations militaires se poursuivent dans la ceinture de la capitale, en particulier dans les vergers.

Ibrahim Taha, un habitant de 53 ans rentré à al-Ersan, a exprimé sa gratitude aux forces de sécurité pour avoir débarrassé la zone des éléments de Daech.

« Nous promettons à nos forces que nous serons leurs meilleurs soutiens et que nous les aiderons à faire régner la loi et à repousser le terrorisme », a-t-il affirmé à Diyaruna.