Tahrir al-Sham a commis des atteintes aux droits de l'homme dans les zones qu'il contrôle dans la province syrienne d'Idlib, a fait savoir samedi 21 octobre le Réseau syrien des droits de l'homme.

Dans un nouveau rapport, le réseau documente les transgressions commises par l'alliance extrémiste dominée par l'ancien Front al-Nosra (FAN), entre mi-juillet et fin août.

Parmi ces violations, on retrouve le fait d'influencer le travail des conseils, de procéder à des arrestations arbitraires et d'empêcher les professionnels des médias et les militants de faire leur travail librement, a précisé le réseau.

Ce rapport de 13 pages, intitulé « Tahrir al-Sham commet de nombreuses transgressions dans la province d'Idlib », demande que les conseils locaux soient protégés contre la prise de contrôle ou la dissolution.

Il comporte des témoignages qui mettent en lumière les exactions les plus criantes de l'alliance, notamment celles qui consistent à brimer les droits de l'homme, les libertés individuelles, le travail des médias et celui des organisations humanitaires.

« Ce rapport s'efforce de présenter une image claire des pratiques du FAN dans la province d'Idlib », a expliqué à Diyaruna Moussab Assaf, un militant dans les médias locaux qui a contribué à ce rapport.

Celles-ci comprennent en particulier l'obstruction et le blocage par le groupe du travail des organisations humanitaires et des conseils locaux, a ajouté Assaf, utilisant un pseudonyme par peur pour sa sécurité.

Le rapport a couvert la détention arbitraire des dissidents, a-t-il poursuivi, et rapporté le meurtre d'au moins une dizaine de civils, dont deux enfants, l'un étant un militant des médias et deux autres ayant été torturés.

Tahrir al-Sham a « détourné la révolution »

« Ce rapport s'est basé sur des témoignages de témoins oculaires », a expliqué Assaf.

Nous aurions pu disposer d'un plus grand nombre de témoignages sur les exactions du groupe « si les témoins n'avaient pas eu peur des représailles de Tahrir al-Sham, puisqu'ils vivent encore dans des zones sous son contrôle », a-t-il souligné.

Ce rapport a été publié en octobre, mais le travail de collecte et de documentation des informations s'est lui arrêté il y a à peu près un mois, a-t-il précisé.

« Depuis, de nombreuses violations par Tahrir al-Sham ont été signalées à Idlib, notamment en ce qui concerne le travail des médias et la chasse lancée par l'alliance aux éléments de l'Armée syrienne libre et aux factions qui avaient annoncé leur départ de l'alliance », a-t-il poursuivi.

Les preuves présentées dans ce rapport confirment que l'alliance extrémiste « a détourné la révolution et opprime le peuple syrien », a-t-il déclaré, soulignant que le groupe ne réserve pas aux Syriens un meilleur traitement que le régime.