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Loin de la ligne de front, des bénévoles se préparent à reconstruire al-Raqqa

AFP

Cette photo d'archive prise le 22 septembre montre les dégâts dans la ville assiégée d'al-Raqa, dans le nord de la Syrie. Alors que les Forces démocratiques syriennes luttent pour chasser « l'Etat islamique en Irak et en Syrie» de ses derniers repaires dans al-Raqqa, le conseil en exil de la ville travaille déjà pour faire revenir la vie dans cette ville dévastée. [Delil souleiman/AFP]

Cette photo d'archive prise le 22 septembre montre les dégâts dans la ville assiégée d'al-Raqa, dans le nord de la Syrie. Alors que les Forces démocratiques syriennes luttent pour chasser « l'Etat islamique en Irak et en Syrie» de ses derniers repaires dans al-Raqqa, le conseil en exil de la ville travaille déjà pour faire revenir la vie dans cette ville dévastée. [Delil souleiman/AFP]

Alors que les Forces démocratiques syriennes (FDS) combattaient pour chasser « l'Etat islamique en Irak et en Syrie» (EIIS) de ses derniers repaires dans la ville syrienne d'al-Raqqa, le conseil de la ville exilé travaillait déjà pour redonner vie à sa ville dévastée.

Depuis un quartier général actif d'Aïn Issa à 50 km au nord d'al-Raqqa, des ingénieurs et avocats syriens définissent des priorités pour la reconstruction de leur ville endommagée par la guerre.

« Nous connaissons chaque centimètre carré d'al-Raqqa », a déclaré Mohammad Hassan, ingénieur et membre du Conseil civil d'al-Raqqa (CCR) âgé de 27 ans.

Il a dessiné un plan de la ville, indiquant deux stations de pompage d'eau ayant besoin d'être restaurées, et de grandes voies de circulation qui devront être débarrassées de gravats.

Cette photo d'archive prise le 1er octobre montre les dégâts qu'a subis l'hôpital central de la ville d'al-Raqqa. [Bulent Kilic/AFP]

Cette photo d'archive prise le 1er octobre montre les dégâts qu'a subis l'hôpital central de la ville d'al-Raqqa. [Bulent Kilic/AFP]

« Nous commencerons à travailler à l'extérieur avant d'aller vers le centre », a déclaré Hassan avec entrain.

Mardi 17 octobre, les FDS ont annoncé avoir repris la totalité d'al-Raqqa à l'EIIS, mais la majeure partie de la ville a été réduite en ruines par des bombardements qui ont rendu des rues entières méconnaissables.

Comme un symbole de la volonté du CCR de se mettre au travail, des bulldozers destinés à enlever les gravats sont garés devant son humble bâtiment de bureaux de deux étages.

Créé il y a six mois par les FDS, qui est l'alliance arabo-kurde combattant pour al-Raqqa, le CCR dispose de plus de 100 bénévoles venus de la ville et ses alentours.

Des hommes et des femmes d'âges, d'ethnicités, d'appartenances religieuses et de professions différents sont répartis en quatorze comités travaillant sur tout, de la réouverture des écoles au rétablissement de l'approvisionnement en eau et en électricité, en passant par la réparation des hôpitaux et des maisons.

Tout d'abord, les mines

La priorité, a fait savoir le président du comité de reconstruction du conseil, est de retirer une mer d'engins explosifs que les extrémistes ont laissés dans les rues, les institutions publiques et même les domiciles privés d'al-Raqqa.

« C'est un immense défi – nous devons nous débarrasser des mines avant de pouvoir faire quoi que ce soit », a expliqué à l'AFP Ibrahim al-Hassan, un ingénieur aux cheveux gris portant des lunettes à monture épaisse, dans son bureau peu meublé.

« La seconde phase consistera à rétablir les réseaux d'eau et d'électricité. Après tout cela, nous pourrons nous occuper des écoles. Ce sont les priorités essentielles. »

Hassan a indiqué que la plupart des matériaux de construction seront importés de la région kurde voisine en Irak, bien qu'il n'exclue pas ceux en provenance des zones tenues par le gouvernement à Alep ou Damas.

Les bulldozers garés dehors, a ajouté Hassan, sont les premiers sur un total de 56 machines que le conseil doit recevoir dans les semaines qui viennent dans le cadre d'un don du Département d'Etat des Etats-Unis.

Le gouvernement américain et la coalition dirigée par les Etats-Unis et soutenant la reconquête d'al-Raqqa participent à « des projets à court terme à l'impact immédiat » pour ramener la vie à al-Raqqa, a déclaré un responsable américain impliqué dans les opérations civiles en Syrie.

Celles-ci comprennent le soutien d'opérations de déminage dans des bâtiments critiques comme les écoles et les hôpitaux, ainsi qu'autour de ceux-ci, et l'approvisionnement en nourriture et en aide médicale une fois al-Raqqa reprise.

« Beaucoup de souffrances »

L'Union européenne a également promis 3,5 millions de dollars pour financer des projets de déminage, a fait savoir Abdoullah Arian, membre du CCR et avocat originaire d'al-Raqqa s'étant rendu à Rome le mois dernier pour demander des fonds internationaux.

Mais les membres du CCR disent être pour le moment dans l'incapacité de mettre un prix sur la reconstruction d'al-Raqqa, car il faut encore qu'ils entrent dans la ville.

Arian et ses six enfants, qui ont été sortis de la ville occupée par l'EIIS il y a environ quinze mois, attendent de voir ce qu'il reste de leur maison.

« Al-Raqqa ne sera pas la même ville que j'ai quittée il y a cinq ans. Il y a eu beaucoup de souffrances », déclare l'ingénieur Laila Moustafa, coprésidente du CCR.

Elle a également demandé à la communauté internationale d'endosser la responsabilité de reconstruire sa ville natale.

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